Le 27 juin, Nahel, un garçon de 17 ans, a été tué par un policier lors d’un contrôle routier, à Nanterre. En réaction, des mouvements de révoltes contre les violences policières et les discriminations racistes ont secoué un nombre croissant de villes à travers la France.
Le vendredi 30 juin, au sortir d’une cellule de crise sur la question, le Président de la République avait déclaré que les « plateformes et les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans les mouvements de ces derniers jours », ajoutant bientôt « on a le sentiment parfois que certains vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués », dans un ré-usage d’un argument largement éculé (et qui a eu le temps d’être mitigé, voire réfuté par toute une littérature).
Quatre jours plus tard, devant les maires des 220 communes touchées par les émeutes, Emmanuel Macron est allé un cran plus loin en suggérant de « réguler » voire de « couper » les réseaux sociaux.
La proposition, qui rappelle des mesures prises dans des États autoritaires - en Chine pendant les émeutes de Hong Kong, en Turquie, en Iran ou en Russie, avec plus ou moins de succès - a fait un tollé jusque dans sa majorité.
Élu Renaissance des Côtes d’Armor, Eric Bothorel a déclaré en ligne « ce serait une erreur. Ce serait renoncer à l’idée que la démocratie soit plus forte que les outils qu’on détourne contre elle. »
Le 5 juillet, le gouvernement a semblé faire machine arrière. Le cabinet de Jean-Noël Barrot a expliqué à France Inter et La Tribune que l’idée « n’était pas sur la table », tandis qu’Éric Bothorel, qui a contacté entre-temps l’Élysée, mentionnait auprès du second la piste de l’« expression malheureuse ».
Paradoxe : deux jours avant la sortie du Président, le ministère de l'Intérieur avait dû prendre la parole pour démentir une fausse information qui tournait sur les réseaux sociaux : un faux communiqué laissait croire que le gouvernement avait prévu de couper Internet dans certaines villes.
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