Cet été, raconte Libé, le média New York Insider s’était taillé un joli succès sur Twitter avec une vidéo critiquant les prochains Jeux Olympiques à Paris. Relayée par de nombreux internautes français, dont l'eurodéputé d'extrême droite Gilbert Collard et le député écolo Julien Bayou (qui a depuis supprimé son tweet), la vidéo avait totalisé plus de sept millions de vues, 15 000 retweets et 25 000 likes.
À ceci près, note Libé, que son site web n'existait que depuis quelques semaines seulement, et qu'il hébergeait surtout des reprises d’articles états-uniens, « plus quelques textes originaux consacrés à l’Azerbaïdjan »…
Dans un document partagé avec quelques journalistes, Viginum, le service de détection des ingérences numériques étrangères, vient d'attribuer cette campagne à la dictature d'Ilham Aliyev, « élu » président grâce à son père, un dirigeant soviétique et ancien du KGB.
Viginum relève que les hashtags #Paris2024 et #BoycottParis2024 avaient été associés à des images de violences urbaines par 91 comptes présentant toutes les caractéristiques de « bots », dont 40 créés au cours du mois de juillet 2023.
Une part importante présente en outre « au moins un lien avec l’Azerbaïdjan », relève l'AFP : une photo comportant le drapeau de l'Azerbaïdjan ou des lieux azerbaïdjanais, une localisation déclarée en Azerbaïdjan, la présence de caractères azéris, ou encore la promotion de vidéos ou d'extraits de déclarations du président azerbaïdjanais.
Autre « marqueur d'inauthenticité » : les comptes se présentant comme français comportaient des fautes d'orthographe sur la localisation laissant à penser qu'il s'agit d'une traduction littérale de l'azerbaïdjanais vers le français, à l'instar de « Bordo » pour Bordeaux ou « Monpelye » pour Montpellier.
Plus de 7 000 des 11 000 abonnés au compte de New York Inside avaient de leur côté été créés après le 1er juillet dernier, la majeure partie d'entre eux présentant, eux aussi, des « caractéristiques inauthentiques » (absence d'abonnés, aucune publication, etc.).
Viginum relève également que cette campagne est apparue alors que la France avait affiché son soutien à l'Arménie, dans le cadre du conflit qui l'oppose à l'Azerbaïdjan depuis 30 ans au sujet de la république du Haut-Karabagh.
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