100.000 euros pour l’aéroport Brussels South Charleroi, 200.000 euros pour Brussels Airport Zaventem. L’Autorité de protection des données a infligé deux amendes pour des contrôles de température des passagers.
Les faits remontent à 2020, en pleine crise sanitaire. Le gardien de protection des données relève que, dans les deux aéroports, « des caméras thermiques permettaient de filtrer des personnes ayant plus de 38°C de température ».
Cette prise de température est un traitement, a considéré l’autorité. « Et dès que les personnes faisant l’objet de la mesure sont identifiables (via une lecture de leur carte d’embarquement ou d’identité, une prise de vue par une caméra les rendant reconnaissables, etc.) ou même dès qu’elles font l’objet d’un filtrage à l’entrée, ce traitement est considéré comme portant sur une "donnée à caractère personnel" ».
Une donnée à caractère personnel qui relève des données sensibles, puisque relative à la santé. Conclusion : ce traitement exigeait une base légale claire, accompagnée d’une solide analyse d’impact. Sans un tel texte, les deux aéroports ont été épinglés par l’autorité belge.
Pour Hielke Hijmans, président de la chambre contentieuse au sein de l’autorité : « Nous entendons bien que les entreprises ont été touchées de plein fouet par la pandémie, et qu’elles ont dû mettre en place dans l’urgence des mesures encore jamais vues auparavant. Cependant, les règles en matière de vie privée sont une protection essentielle pour les droits et libertés des personnes, et doivent donc être respectées. »
La décision est susceptible de recours.
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