Plus de la moitié des procureurs généraux d’État américains appellent la FTC à plus de vie privée
Le 22 novembre 2022 à 05h57
3 min
Droit
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Un groupe bipartisan de 33 procureurs généraux d'État américains (sur 56) exhortent la Federal Trade Commission (FTC) « à reconnaître la sensibilité accrue des données médicales, biométriques et de localisation des consommateurs, ainsi que les dangers qui découlent des courtiers en données et de la surveillance des consommateurs » :
« La coalition a également demandé à la FTC d'envisager la minimisation des données, qui limite la quantité de données collectées par les entreprises à ce qui est nécessaire dans un but précis, afin d'atténuer les préoccupations liées au regroupement des données. »
Leur lettre avance que « de nombreux consommateurs ne sont même pas conscients que leurs informations de localisation sont collectées ». Elle « demande instamment à la FTC d'examiner les risques des pratiques de surveillance commerciale qui utilisent ou facilitent l'utilisation de la reconnaissance faciale, des empreintes digitales ou d'autres technologies biométriques », et d'enquêter au sujet de l'utilisation faite « des montres connectées, moniteurs cardiaques, moniteurs de sommeil et applications téléphoniques de santé ou de bien-être », notamment :
« Les courtiers en données établissent le profil des consommateurs en parcourant les profils des médias sociaux, l'historique de navigation sur Internet, l'historique des achats, les informations relatives aux cartes de crédit et les dossiers gouvernementaux tels que les permis de conduire, les données de recensement, les certificats de naissance, les licences de mariage et les informations relatives à l'inscription sur les listes électorales. »
Et ce, alors que ces courtiers « utilisent également ces informations pour créer des profils de certains consommateurs - qui peuvent être achetés par presque tout le monde – basés sur la sensibilité à certaines publicités ou la probabilité d'acheter certains produits », et que ces informations « recueillies anonymement » peuvent « permettre d'identifier les consommateurs et les exposer à des escroqueries, à des publicités indésirables et persistantes, à des vols d'identité et à un manque de confiance des consommateurs dans les sites web qu'ils visitent ».
Les procureurs généraux « affirment qu'il est essentiel que la FTC prenne en compte les exigences et les limitations en matière de minimisation des données » à ce qui est « raisonnablement nécessaire » par rapport aux objectifs spécifiés :
« La limitation de la collecte et de la conservation des données par les entreprises améliorera la sécurité des données des consommateurs car les entreprises auront moins de données à protéger et moins de données potentiellement disponibles pour les mauvais acteurs. »
Le 22 novembre 2022 à 05h57
Commentaires (7)
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Abonnez-vousLe 22/11/2022 à 08h18
Ca sent le RGPD aux USA….
Le 22/11/2022 à 08h30
C’est exactement la réflexion qui m’est venue dès que j’ai commencé la lecture de l’article.
Le 22/11/2022 à 09h25
ça serait bien parce que c’est le far west à ce niveau la chez eux…!
Le 22/11/2022 à 09h56
Bah, c’est le far-west à pas mal de niveau chez eux, non ?
Le 22/11/2022 à 12h29
Voilà une chose que je ne pensais pas voir arriver de sitôt aux USA. Tant mieux que ça arrive en tout cas. Ceci dit, entre le RGPD extraterritorial de l’UE et l’équivalent indien, ça doit leur mettre une sacré pression …
Le 22/11/2022 à 13h17
Ils ont le CCPA en Californie, qui couvre moins d’éléments que le RPGD cela dit, mais beaucoup d’Etats n’ont toujours rien, donc c’est une bonne initiative.
Le 22/11/2022 à 17h01
Petite révolution de pensée pour un lieux où il n’y a que l’argent qui compte et un système judiciaire ne mesurant l’impact qu’en termes financiers.
Pendant ce temps, en France, certains réclament des procès “comme aux États-Unis” avec des grosses amendes, attirés par l’appât du gain, sans comprendre ce qu’ils demandent réellement…
On est très bien lotis là où l’on est, il serait tant de s’en rendre compte, pour ensuite commencer à bouger le petit doigt afin de défendre les acquis sociaux obtenus de longue lutte dans les années suivant la Seconde Guerre Mondiale.