Microsoft : des employés demandent l’annulation du contrat avec l’armée
Le 25 février 2019 à 10h23
3 min
Sciences et espace
Fin novembre, Microsoft remportait un gros contrat de 480 millions de dollars avec l’armée américaine. Objectif, fournir 100 000 casques HoloLens pour organiser des « batailles sans effusions de sang ».
Un groupe d’employés de la firme n’apprécie pas ce contrat. Comme Google et son projet Maven, Microsoft fait face à une grogne interne présentée par une lettre ouverte adressée à Satya Nadella et Brad Smith, respectivement directeur général et président.
Le cœur du grief est prévisible : « Nous nous alarmons que Microsoft travaille à fournir une technologie d’armes à l’armée américaine, aidant le gouvernement d’un pays à accroitre la létalité en utilisant des outils que nous avons bâtis ». « Nous n’avons pas signé pour concevoir des armes » continue la lettre.
La lettre est signée par des dizaines d’employés, mais ce nombre augmente avec le temps. Ils estiment que Microsoft a « franchi la limite ».
Leurs demandes sont très claires : l’annulation du contrat avec l’armée, l’arrêt de tout développement technologique lié à des armes, l’engagement de l’entreprise dans une politique publique dans ce domaine et l’appel à un comité éthique externe pour en surveiller l’application.
Les employés notent qu'un processus interne de réflexion éthique existe déjà pour tout ce qui touche à l’intelligence artificielle. Nommé Aether, il n’est cependant « pas assez robuste pour empêcher le développement d’armes, comme le démontre le contrat IVAS » (Integrated Visual Augmentation System). Ils dénoncent également son « opacité ».
Cette grogne n’est pas nouvelle et perdure depuis des mois. Brad Smith avait notamment écrit un billet de blog sur la question en octobre dernier et avait proposé aux inquiets d’être déplacés vers d’autres projets. Insuffisant selon eux, la proposition « ignorant le problème que les employés ne sont pas informés correctement de l’utilisation faite de leur travail ».
La réaction actuelle de Microsoft n’est donc pas étonnante. Un porte-parole a ainsi répondu à The Verge que l’entreprise « appréciait toujours les remarques d’employés », qu’elle connaissait ces objections depuis l’automne, et qu’elle respecterait son engagement auprès de l’armée américaine, incluant le contrat pour IVAS.
Contrairement à Google qui avait finalement fait machine arrière, Microsoft ne compte donc pas reculer. À moins que la pression ne soit pas encore assez forte.
Le 25 février 2019 à 10h23
Commentaires (7)
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Abonnez-vousLe 25/02/2019 à 09h43
#1
Paraîtrait que l’Etat Islamiste utilisait Internet Explorer pour mettre à jour les sites djhadistes…
Ce serait marrant que chaque armée du monde développe son propre OS :p
Le 25/02/2019 à 10h30
#2
Meh, je trouve ça pas mal que la technologie utilisé soit l’Hololens pour améliorer la précision et sécurité des soldats, comparé ça à Maven de Google on en est à un tout autre niveau. Maven ça pouvait très facilement dérivé en système de visée automatique pour des drones autonomes ce qui est moralement peu acceptable alors que l’Hololens ça reste de la vision assisté .
Surtout que de mémoire le contrat entre Microsoft et l’armée Américaine c’est principalement la mise a disposition des Hololens (ou une version adapté à un casque militaire) et pas forcément le développement d’outils…
Pourquoi empêcher l’armée de travailler sur des technologie qui permettrais à ses soldats d’éviter de se tirer dessus (genre petit icone vert sur la position d’un soldat allié et rouge sur un soldat ennemi connus, genre Ghost Recon Advanced Warfighter)?
Sinon on devrait éviter d’utiliser les nouvelles technologie et rester avec le système actuel où on a un taux de tir amis plus qu’aberrant : en 91 lors d’un assault sur l’iraq de la pars des soldats américain on recense 24% de morts dû à des tirs ami
Le 25/02/2019 à 14h28
#3
Le 25/02/2019 à 14h48
#4
Il y avait pas un black mirror sur les dangers de contrôler ce que voient les soldats ?
Le 25/02/2019 à 15h01
#5
Si, et un “au delà du réel” aussi.
Dans les deux cas, on fait croire que l’ennemi est un monstre (non humain donc) pour que les soldats continuent la guerre avec le coté “sauveur du monde”. Donc pas d’opposition… dans les deux cas ils finissent pas se rendre compte de la supercherie.
Mais là on parle de drogue, et on oublie une partie essentiel : les média ou toutes personnes impliquées dans le(s) projet(s) n’ont rien vu venir/faire pour prévenir les populations. En gros du jour au lendemain on se bat contre des monstres : pas facile que tous les pays (y compris les ennemis du coup) se mettent d’accord " />
Le 25/02/2019 à 19h53
#6
Le 26/02/2019 à 06h53
#7
Microsoft va prendre les 500 millions de commande publique ET virer ses derniers salariés qui ont encore une morale " />