L’EFF moque les efforts de Facebook dans sa campagne contre Apple
Le 21 décembre 2020 à 09h42
3 min
Internet
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L’Electronic Frontier Foundation s’est fendue vendredi soir d’un billet acide contre Facebook. Le réseau social a lancé pour rappel une campagne contre Apple la semaine dernière.
Principal grief ? La fonction AppTrackingTransparency en préparation dans iOS, qui rendra obligatoire pour les éditeurs de demander l’autorisation à l’utilisateur de le suivre pour personnaliser les contenus publicitaires. Facebook se positionnait comme défenseur du grand public et des petites entreprises, en fournissant un équilibre entre publicités respectueuses de la vie privée et services gratuits.
« Risible » pour l’EFF, qui rappelle les multiples manquements de l’entreprise face à la vie privée, du scandale Cambridge/Analytica à sa plus récente condamnation par la Federal Trade Commission à une pénalité record de 5 milliards de dollars.
« Ne vous y trompez pas : cette dernière campagne de Facebook est une attaque directe de plus contre notre vie privée et, en dépit de sa présentation habile, est aussi une attaque contre les autres entreprises, grandes ou petites ».
L’EFF défend la fonction d’Apple dans iOS 14, même si ce comportement n’est pas encore actif par défaut. La fondation rappelle que tout accès à une information aussi personnelle que l’image tirée d’une caméra, le son d’un micro ou la position géographique, fait toujours l’objet d’une demande d’autorisation. Pourquoi en serait-il autrement du suivi des habitudes et des sites visités ?
Elle critique vertement Facebook pour son attitude mensongère, car le réseau social n’aurait pas grand-chose à faire des utilisateurs et petites entreprises qu'il prétend protéger : « C’est clairement au sujet de qui bénéficiera de la normalisation de la publicité alimentée par la surveillance […], et de ce que Facebook perdra si ses utilisateurs en apprennent plus sur ce dont lui et les autres data brockers sont capables en coulisses ».
En résumé, Facebook ne fait que défendre son modèle commercial, après de nombreuses années passées à expliquer que les publicités personnalisées sont meilleures. Et comme souvent, l’argent généré par cette activité finit dans les bourses bien remplies des intermédiaires – dont Facebook – non des créateurs de ces contenus.
L’EFF ajoute que ces quelques entreprises ne sont ni petites ni nombreuses. Les petites sociétés ne peuvent en aucun cas concurrencer de tels mastodontes. La défense soutenue par Facebook est donc illusoire, pour la fondation.
Le 21 décembre 2020 à 09h42
Commentaires (3)
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Abonnez-vousLe 21/12/2020 à 11h41
Peut-être que l’on se dirige petit à petit vers un modèle où les entreprises avec un business modèle basé sur la publicité rémunéreront/dédomageront les utilisateurs pour accéder à leurs données personnelles : le modèle continuera de fonctionner mais la rentabilité serait dégradée (avant de trouver d’autres solutions)…
Par exemple : Facebook donne X centimes/euros ou fournit l’accès à des fonctionnalités supplémentaires aux utilisateurs qui laisseront leurs données être exploitées en acceptant toutes les autorisations.
L’application Google Rewards qui rémunére les utilisateurs qui répondent à des enquêtes régulières sur leurs habitudes (15c à 80c par enquête) s’inscrit déjà dans ce modèle : une rémunération contre de la data.
Le 21/12/2020 à 12h43
“fournissant un équilibre entre publicités respectueuses de la vie privée et services gratuits.”
Toujours cet argument “ne posez pas de question, laissez vous exploiter de la pire manière possible, car on vous fourni un service gratuit”
Pour rappel si Facebook était payant, Facebook aurait ZÉRO utilisateurs, vendrait ZÉRO publicités, et serait une entreprise “gratuite” = qui vaut ZÉRO dollars
Ce sont les utilisateurs de Facebook qui créent le contenu, ce sont eux qui travaillent et “créent” l’argent qui y circule
Le 22/12/2020 à 07h57