Le CNRS et les virus : « La science fondamentale est notre meilleure assurance contre les épidémies »
Le 17 mars 2020 à 10h10
1 min
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Le Centre national pour la recherche scientifique revient sur la pandémie de Covid-19, qui est maintenant au stade 3 en France, avec un dossier sur « les différentes recherches menées sur les virus, des coronavirus aux virus géants en passant par Ebola et la modélisation des épidémies ».
On y retrouve notamment une longue interview de Bruno Canard, spécialiste de la réplication virale des virus à ARN comme les coronavirus. Il y parle de « l’importance de la recherche fondamentale, sur le long terme, pour lutter plus efficacement contre ces virus ».
En guise de conclusion, le chercheur rappelle que « chaque épidémie entraîne un financement éclair qui représente finalement bien moins que ce qui était alloué aux recherches des années 2000 qui visaient à anticiper ».
« Et surtout, on oublie rapidement les épidémies. Il n’a fallu que quelques années après celle de 2003 avant que l’intérêt des politiques pour le SARS-CoV disparaisse », ajoute-t-il.
- Accéder au dossier : Les virus à la loupe au CNRS
Le 17 mars 2020 à 10h10
Commentaires (20)
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Abonnez-vousLe 17/03/2020 à 10h36
Ce qu’il ne faut surtout pas faire :
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Le 17/03/2020 à 11h21
C’est dans la continuité de la destruction des services publics…
Je doute qu’un revirement se fasse. On va comme d’habitude allouer des financements exceptionnels pour les 2-3 années à venir puis couper les vannes et laisser mourir les projets et les équipes associées.
De toute façon les jeunes docteurs fuient la recherche fondamentale car il n’y à pas de travail…
Et les jeunes étudiants ne veulent plus se lancer dans doctorat couteux, demandant de trop nombreux sacrifices et ne débouchant sur rien.
A mon humble avis il est déjà trop tard.
Le 17/03/2020 à 11h23
Voilà où ça mène de vouloir tout gérer comme une entreprise, à savoir il faut dégager du profit et rapidement.
NON la recherche ne doit pas que servir à ça elle doit aussi permettre d’anticiper les situations comme celle dans laquelle on se trouve actuellement.
Peut être que si les crédits alloué n’avaient pas été diminués voir coupés on n’en serait pas là.
Mais la recherche fondamentale c’est du long terme, trop long pour un mandat politique… alors…
Le 17/03/2020 à 12h46
Si je ne me trompe pas, la France consacre 0,8% de son PIB à la recherche. recommandation UE 3%.
Sachant que la dotation de l’état diminue année après année dans les instituts de recherche, je soupçonne que dans ces 0,8%, on a un sacré paquet de milliards de crédit impôt recherche.
Ce qui est magnifique : les boites privées peuvent faire de la recherche appliquée grâce en grande partie à la recherche fondamentale du public. Grâce à cette recherche appliquée, ils font de gros bénéfices sans participer à la recherche publique suffisamment. Et nos gouvernements continuent à leur filer du pognon au lieu de le donner à la recherche publique…
Le 17/03/2020 à 13h06
Encore un point qui devrait être géré au niveau Européen : tous les pays filent leur 3% de PIB et c’est piloté par l’UE donc fini les petits arrangements fiscaux de chacun, et en plus on aurait une meilleure coordination.
Le 17/03/2020 à 13h11
+1
Le 17/03/2020 à 14h07
Voilà où ça mène de vouloir tout gérer comme une entreprise, à savoir il faut dégager du profit et rapidement.
Je peux me tomper, mais je crois qu’un certain nombre d’entreprises ne sont justement pas dans cette optique - ou alors pas uniquement -, parce-que se concentrer uniquement sur la recherche “appliquée” serait signer leur arrêt de mort à moyenne échéance.
Je pense notamment à toutes les boîtes techno : Samsung, Canon / Nikon, les boîtes qui font du stockage de masse, on peut y ajouter les entreprises pharmaceutiques… il faudrait peut-être sortir de l’opposition binaire “gentil public qui fait de la recherche fondamentale gratuitement pour tout le monde vs. méchantes entreprises qui font que de la recherche appliquée et posent des brevets sur tout”…
Le 17/03/2020 à 14h23
L’État est là quand les entreprises ou les banques sont dans le besoin : là il y a de l’argent magique, on parle même de nationalisations !
Quand c’est pour prévoir sur du long terme, anticiper et assurer le service public : il n’y a plus personne. On le verra dans quelques semaines, quand l’épidémie sera passée.
Le 17/03/2020 à 15h28
Pas d’argent magique, mais de la dette payée par nos enfants (déficit gouvernemental sans action de la BCE), ou de l’inflation payée par les consommateurs et travailleurs (en cas de rachat massif de dette par la BCE et d’emission à 0% ou moins).
Il est cependant jugé que ça peut être rentable sur le long terme de sauver une entreprise stratégique normalement viable.
En situation normale, si le taux de prélèvement est déjà énorme et qu’il ne suffit pas à financer les dépenses publiques, cela créé simplement de la dette pour nos enfants (qui auront alors moins de ressources pour financer leurs services publics), ou cause une erosion progressive de tous les salaires par l’inflation.
Le 17/03/2020 à 16h12
Il existe pourtant des solutions pour financer les services publics sans creuser la dette… Mais ça va être HS ici.
Le 17/03/2020 à 17h44
Le 18/03/2020 à 21h18
D’où sortent ces chiffres ? Après une recherche rapide, en 2016 la France était le cinquième pays de l’OCDE, et c’était 2,2 %https://www.campusfrance.org/fr/depenses-recherche-developpement-france-5-positi…
Le 18/03/2020 à 21h21
Le 19/03/2020 à 06h11
Le budget global peut stagner, cela ne veut pas dire que la répartition est la même/meilleure/moins bonne.
Par contre un peu daté ton article non ? 29 juin 2017
En tout cas ça donne une idée. Merci " />
Le 19/03/2020 à 08h04
Salut,
J’ai manqué de précision.
https://www.senat.fr/rap/a19-141-5/a19-141-51.html
Extraits :
“L’enjeu est de taille : l’effort de recherche de la France n’a pas évolué depuis plus de trente ans. En effet, la dépense intérieure de R&D (DIRD)14() oscille depuis les années 1990 autour de 2,25 % du PIB (2,21 % en 2017), loin de l’objectif collectivement fixé en Europe dès le début des années 2000 : parvenir à 3 % du PIB. Pis, en 2017, l’effort de recherche a diminué dans notre pays, à 2,21 % du PIB15(). Pourtant, l’Allemagne dépasse les 3 % du PIB comme la Suède, la Finlande, la Suisse, et l’Autriche en Europe. La France est seulement le 13e pays du monde sur cet indicateur16(*) ! ”
“La contribution publique aux dépenses de R&D s’élève à 0,78 % en France contre 0,93 % en Allemagne17(*).”
“Le rapporteur estime que la feuille de route est claire : porter la part publique de financement de la recherche à 1 % du PIB et la part privée à 2 % du PIB.”
Le 19/03/2020 à 09h21
Le 19/03/2020 à 09h53
“Cela fait seulement 0,15 % de différence sur la contribution publique
aux dépenses de R&D, pour une différence probablement supérieure à
0,8 % au total.”
A l’échelle du PIB, ce n’est pas rien. et cela montre que la France ne fait pas assez d’effort.
“Je ne vois pas vraiment l’intérêt d’accuser la recherche publique par
rapport à la recherche privée, puisque si je comprends bien la
contribution privée est la plus importante.”
Je n’accuse pas la recherche publique, j’accuse les gouvernements successifs :
La recherche fondamentale, c’est la recherche appliquée de demain, et potentiellement les nouveaux emplois d’après demain.
Le 19/03/2020 à 12h42
Le 19/03/2020 à 13h39
Mon lien est du Sénat aussi et de 2020. Vous vouliez faire une comparaison poste par poste en envoyant celui de 2019? Dans ce cas, je vous laisse faire :)
Mes sources sur la diminution des dotations aux instituts de recherche publics?
Cela touche même les instituts dit “d’excellence”.
Après, je reste persuadé que là où l’état juge que c’est bankable, les dotations ont augmenté. Ce qui n’est pas le cas pour la recherche fondamentale de mon domaine, la génétique.
Source que la recherche fondamentale ne peut être bankable?
Moi je fais de l’informatique mais l’avis que j’exprime est celui de tous le scientifiques qui m’entourent… Donc j’ai tendance à faire confiance à ceux qui savent.
Faut juste connaitre comment s’organise la science.
Exemple :
Dans le milieu des chercheurs français sur le coranavius (il en sort des dizaines par an, heureusement la plupart sans danger), beaucoup râlent grave ces dernières semaines sur la difficulté de financement de leurs recherches. Leurs recherches c’est de comprendre les mécanismes des virus. C’est de la fondamentale.
De là d’autres équipes qui utilisent ces résultats peuvent faire de l’appliquée et du test patient.
De plus, en fondamentale, on pose peu de brevet (du moins dans le domaine que je connais).
En appliquée, on en pose beaucoup plus.
“S’il y a un manque d’argent c’est que les dépenses publiques (en France, les plus élevées de l’OCDE) vont dans des postes mal arbitrés et gérés n’importe comment, pas parce qu’un type de recherche est privilégié par rapport à un autre”
Première partie de votre affirmation : je suis bien d’accord et c’est triste, voir honteux pour certains sujets…
Deuxième partie, pour quelqu’un qui avoue ne rien connaitre au milieu de la recherche, je vous trouve bien sûr de vos opinions sur la recherche, AHMA ;)
Le 19/03/2020 à 16h04