La Justice américaine a annoncé l'arrestation à Miami du fondateur et principal propriétaire de Bitzlato, une plateforme russe accusée d'avoir blanchi plus de 700 millions de dollars de crypto-actifs illicites émanant de gangs de rançongiciels, mais aussi et surtout de la place de marché russe Hydra de vente de drogues sur le dark web.
Anatoly Legkodymov, un Russe de 40 ans qui vivait à Shenzhen, en Chine, a été arrêté avec l'aide de la gendarmerie française. ZDNet.fr a par ailleurs appris que cinq autres cadres dirigeants de la plateforme avaient été interpellés en Europe, ainsi que 16 millions d'euros d'avoirs criminels en France.
Fondé en 2016 à Hong-kong, Bitzlato « utilisait au moins un hébergeur en France auprès de qui la société louait des serveurs dédiés », explique le parquet de Paris dans un communiqué.
Marc Boget, le patron des cybergendarmes, précise que l'enquête internationale aurait été pilotée par une cellule française, qu'elle aurait mobilisé 250 enquêteurs, dont cinquante gendarmes français.
Bitzlato ne respectait pas les règles de luttes contre la fraude, à commencer par celle du KYC (pour « Know Your Customer »), et savait pertinemment que nombre de ses clients utilisaient de fausses identités et se servaient de la plateforme pour vendre ou acheter sur Hydra.
Chainalysis estime que la plateforme avait reçu 2,5 milliards de dollars en crypto-actifs entre 2019 et 2023, dont 26 % émanaient de circuits « illicites », et 27 % « risqués », et 32 000 dollars de groupes paramilitaires russes.
On ne sait pas encore pourquoi le cyberdélinquant russe s'était rendu aux États-Unis, en octobre dernier, d'où il continuait à gérer Bitzlato. Mais l'acte d'inculpation indique que le douanier qui avait vérifié son téléphone portable y avait trouvé des chats le reliant à Bitzlato. Celui qui se faisait surnommer « Gandalf » encourt un maximum de cinq ans de prison.
Commentaires (5)
#1
Avec tout ce qu’il a fait, il risque au maximum 5 ans de prison aux USA !!!
-> C’est pas beaucoup !
#2
Avec son activité, c’est surprenant qu’il n’ait pas été plus prudent avec son smartphone en passant la douane US.
#3
+1
#4
A quel moment il laisse des documents compromettants sur son tél, et pourquoi il a autorisé l’accès à son tél ? Bizarre.
#5
Il ne peut pas refuser l’accès à son téléphone à la frontière des USA. Si tu refuses, ils peuvent te refuser l’entrée.Je n’étais pas à jour, il semblerait que ça ne soit pas permis depuis quelques années.