Clearview AI ne pourra plus vendre sa base de données aux entreprises privées américaines
Le 10 mai 2022 à 08h04
2 min
Internet
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L'entreprise de reconnaissance biométrique faciale Clearview AI a accepté de ne plus autoriser les entreprises privées américaines à accéder à sa base de données de plus de 20 milliards de photos aspirées sur le web et les réseaux sociaux, explique le New York Times.
Via une « exception clé, Clearview pourra toujours fournir sa base de données aux banques et institutions financières américaines en vertu d'une exclusion de la loi de l'Illinois ». De plus, Clearview pourra toujours commercialiser son algorithme de reconnaissance faciale aux entreprises privées, mais sans la base de données de 20 milliards d'images.
Cet accord intervient aux termes d'une plainte déposée par plusieurs ONG de défense des droits humains, dont l’American Civil Liberties Union (ACLU). Clearview pourra cela dit continuer à commercialiser ses services aux agences fédérales et étatiques. Mais elle devra cesser d'offrir des comptes d'essai gratuits à des policiers « à l'insu ou sans l'approbation de leurs employeurs ».
Clearview avait déjà déclaré, en 2020, qu'elle cesserait de travailler avec des entreprises privées après une enquête de BuzzFeed News qui révélait que l'entreprise avait offert son outil à des magasins, banques et à d'autres entreprises, y compris par le biais d'essais gratuits de 30 jours.
En prévision d'une nouvelle levée de fonds, elle avait cela dit depuis expliqué à ses futurs investisseurs vouloir étendre son marché pour pouvoir offrir ses services bien au-delà des seules forces de l'ordre, afin de pouvoir surveiller concerts, baby sitters, femmes de ménage, etc.
« Clearview AI est ravie de mettre fin à ce litige », explique Floyd Abrams, l'un des avocats représentant Clearview AI, dans une déclaration à CyberScoop. « Le règlement n'exige aucun changement important dans le modèle commercial de l'entreprise ni ne l'interdit de toute conduite dans laquelle elle s'engage à l'heure actuelle ».
L'entreprise a déclaré dénombrer « plus de 3 100 agences américaines, dont le FBI et le Department of Homeland Security », rapporte CNN.
Le 10 mai 2022 à 08h04
Commentaires (11)
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Abonnez-vousLe 10/05/2022 à 08h48
Un pas de plus vers le recul de la reconnaissance faciale !
Non je plaisante.
Ce serait bien qu’un jour la population au sens large prenne conscience de cette saloperie et qu’on l’interdise une bonne fois pour toute. Mais il y a tellement d’enjeux pour les gouvernements…
Le 10/05/2022 à 09h07
Cette tournure de phrase montre clairement que c’est l’entreprise qui fait la loi.
Le 10/05/2022 à 11h36
Je pense plutôt que l’entreprise a accepté un accord négocié avec les parties prenantes au litige (qui l’ont accepté aussi du coup, ou l’ont proposé). Si elle n’avait pas accepté, le litige aurait suivi son cours, et rien ne dit que l’entreprise l’aurait gagné.
Le 10/05/2022 à 11h50
Vu que Clearview AI n’opére pas dans l’Union Européenne du fait de l’illégalité des données obtenues, ça ne change pas grand chose pour nous
Le 10/05/2022 à 14h11
Tu es bien naïf.
Le 10/05/2022 à 15h35
Non, je ne suis pas naïf, car son utilisation est bien sûr totalement illégale dans l’UE
Le 10/05/2022 à 15h49
On est d’accord sur la récolte illégale des photos des ressortissants européens, mais hélas, ils ont des clients étatiques en Europe.
Le 10/05/2022 à 18h09
Non, ce n’est pas juste la “récolte” qui est illégale, c’est la récolte, l’utilisation et tout ce qui suit qui est illégal
Mais je suis bien conscient que certains états ou certaines sociétés l’ont utilisé, l’utilisent et/ou l’utiliseront, de la même façon que Pegasus
Le 10/05/2022 à 12h09
Ah. Tant que la base peut être vendue aux états ou aux entités publiques, tout va bien.
Le 10/05/2022 à 12h48
Évidemment ! Plein de monde, y compris ici, ne voient aucun problème à ce que l’État (par définition bienveillant) sache tout sur eux, tout en étant farouchement opposés à ce qu’une entreprise (par définition malveillante) puisse récolter des informations.
Et le fait qu’on puisse toujours dire “fk” à une entreprise et qu’essayer de faire la même chose avec l’État risque d’avoir un résultat assez désagréable est commodément oublié.
Le 10/05/2022 à 20h42
Naif comme je suis et après avoir vu un article expliquant que nous pouvons demander à en être retiré sur simple demande, je leur ai envoyé un message en demandant si j’apparais dans ces bases de données et que comme le droit (semble-t-il ..) me l’autorise, j’ai demandé à en être supprimé si c’est la cas. Bon .. un autre article expliquait comment c’est un enfer pour les canadiens de parvenir à en sortir …