Apple se paie un « Netflix de la presse »

Apple se paie un « Netflix de la presse »

Apple se paie un « Netflix de la presse »

La société vient d'annoncer l'acquisition de Texture, un kiosque numérique pour la presse papier par abonnement. Il propose un accès à son catalogue pour 9,99 dollars par mois. Une approche déjà connue chez nous à travers des services comme SFR Presse ou encore Clevr.

La rémunération se fait en général sur le nombre de contenus effectivement lus, ce qui pose le même souci de concentration que dans les services de streaming musical, avec des effets parfois délétères puisqu'il est question de médias d'information.

En effet, la plupart des revenus aura tendance à aller aux plus gros éditeurs, qui seront aussi sans doute les plus mis en avant par la plateforme. Comment assurer l'égalité de traitement et la pluralité de l'information de tels dispositifs, surtout lorsqu'ils seront accessibles au niveau mondial ?

Alors que la loi Bichet sur la diffusion en kiosque devrait être retouchée en France dans le courant de l'année, on voit que l'absence de mécanique équivalente dans le monde numérique va poser de lourdes questions, comme elle le fait déjà d'une certaine manière à travers les réseaux sociaux ou des services comme Google News.

L'opération prouve qu'Apple continue de s'intéresser à la presse comme contenu à proposer au sein de ses offres, quelques années après la promesse d'une révolution (ratée) à travers l'iPad. Mais si des abonnements à 9,99 euros par mois se généralisent, avec une part importante accordée aux plateformes, quelle sera celle restante aux journaux ? Surtout, pourront-ils continuer à afficher un coût au numéro de 2 à 10 euros ?

Apple News est désormais vu comme une source de trafic importante pour les médias, même français, bien que le dispositif ne soit pas tout à fait lancé chez nous. Combien de temps faudra-t-il attendre avant que la marque à la pomme se lance dans l'abonnement unique et généralisé aux journaux du monde entier ? Sans doute plus très longtemps.

Au risque de voir les éditeurs devenir de simples agences de presse visant à remplir les tuyaux du géant américain. Ce alors que Facebook et Google continuent de se poser en intermédiaires techniques de choix, à coups de fonds et autres subventions accordées aux médias.

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