L’édition 2021 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) déplore que l’exercice du journalisme, principal vaccin contre le virus de la désinformation, est gravement entravé dans 73 des 180 États et restreint dans 59 autres, soit au total 73 % des pays évalués.
L’étude montre une difficulté croissante pour les journalistes d’enquêter et de faire des révélations sur des sujets sensibles, en particulier en Asie et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Europe.
Seuls 12 pays sur 180, soit 7 % (contre 8 % en 2020), peuvent encore se targuer d’offrir un environnement favorable à l’information. L’Allemagne (13e, -2), où des dizaines de journalistes ont été agressés par des manifestants proches des mouvances extrémistes et complotistes lors de rassemblements anti-restrictions sanitaires, ne fait plus partie, en 2021, de ce pré carré.
La situation de la liberté de la presse en Allemagne reste cependant plutôt bonne, tout comme celle des États-Unis (44e, +1), même si la dernière année du mandat de Donald Trump s’est caractérisée par un nombre record d'agressions (près de 400) et d’arrestations de journalistes (130), selon le US Press Freedom Tracker, dont RSF est partenaire.
Les actes de violence ont plus que doublé au sein de la zone Union européenne-Balkans, alors que cette dégradation est de 17 % au niveau mondial. Les agressions contre les journalistes et les interpellations abusives se sont notamment multipliées en Allemagne, en France (34e), en Italie (41e), en Pologne (64e, -2), en Grèce (70e, -5) , en Serbie (93e) et en Bulgarie (112e, -1).
Commentaires (10)
#1
En lisant les archives du site, je constate que la France n’est pas considérée par RSF comme offrant un environnement favorable à l’information depuis 2013 déjà.
#1.1
Ce que tu dis me rappelle deux exemples récents :
J’ai lu un article sur Amnesty International qui critiquait la loi sur le séparatisme en fin mars dernier, notamment la discrimination sur la communauté Musulmane : jamais rien vu dans les médias mainstream français qui pourtant mentionnent ce qui se passe pour les Ouïghours en Chine.
Idem pour les auditions d’anciens Ministres français (Raffarin, Alliot Marie, de Villepin) qui dans certains pays auraient été traité comme un scandale d’état (à tord ou à raison, l’enquête est en cours) : très peu d’info.
En revanche, beaucoup d’abondance et de polémiques sur le Covid.
#2
Bientôt «Les chtis/Marseillais refont le 20h».
Autant laisser les spécialistes faire leur taff
#3
Pour ceux qui cherchent le classement directement : https://rsf.org/fr/classement
Les pays dans le top 12 : Norvège, Finlande, Suède, Danemark, Costa Rica, Pays-Bas, Jamaïque, Nouvelle-Zélande, Portugal, Suisse, Belgique, Irlande
#4
“L’Allemagne (13e, -2), où des dizaines de journalistes ont été agressés par des manifestants proches des mouvances extrémistes et complotistes lors de rassemblements anti-restrictions sanitaires, ne fait plus partie, en 2021, de ce pré carré.””
Donc c’est le peuple, je pensais que leur truc c’était l’Etat est il ok pour laisser les journalistes travailler ?
Au bout d’un moment faudrait peut être se poser la question de pourquoi y a des tendances haineuse envers les “journalistes”
#5
Parque qu’on n’aime pas les Cassandre s ?
#5.1
Je crois surtout que c’est parce que une grande majorité aime qu’on leur dise ce qu’ils ont envie d’entendre.
D’où le grand succès de pas mal de youtubeurs et youtubeuses dont beaucoup (pas tous bien sûr) racontent n’importe quoi sur des trucs dont ils ne savent rien.
Ce qui explique aussi la mode des influenceurs et influenceuses qui font pas mal d’audience.
Cette putain de pandémie a bien démontré le succès de tous ces incompétents qui sont invités sur les médias audiovisuels pour donner des avis à la con sur des sujets dont ils ignorent tout.
On appelle ça des “chroniqueurs”, des “philosophes”, des “intellectuels” et même certains sont carrément des complotistes très à la mode en ces temps difficiles…
#6
C’est vrai que finalement ça rejoint effectivement la peur des “Cassandre”…
#6.1
C’est ce que je me disais en lisant ton premier message.
#7
Comment est calculé l’entrave à “l’exercice du journalisme” ? Car si c’est au nombre d’agressions, c’est en proportion du nombre de journalistes dans le pays ? Car un pays qui n’a qu’un seul journaliste qui ne s’est fait pas agresser et un pays qui en compte 1.000 mais 10 agressions, je ne vois pas comment on peut calculer quoique se soit.
Et les journalistes, ils se font agresser où et pourquoi ? La qualité de service compte aussi : des journalistes qui cherchent la violence et ne montrent que les côtés sombres des lieux à mauvaise réputation se feront plus agresser par exaspération des populations locales ou par la force de choses, que des journalistes n’allant que dans des lieux “sûrs”.