Culture : le CESE rêve de budgets participatifs et d’un fonds alimenté par les GAFA
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Le 16 novembre 2017 à 09h33
5 min
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Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté hier un avis préconisant de soumettre à consultation citoyenne « l’affectation d’une partie des budgets de la culture ». L’instauration d’un fonds en faveur de la création, alimenté par les GAFA, est également suggérée.
Les internautes pourront-ils bientôt demander une augmentation du budget alloué à la Hadopi ou aux conservatoires de leur département ? Tel est le sens de la recommandation faite par Marie-Claire Martel au travers de son avis sur la « démocratie culturelle », approuvé mercredi 15 novembre à une large majorité (122 « pour », 23 « contre » et 11 abstentions) par le CESE.
La rapporteure, présidente de la COFAC (Coordination des fédérations et associations de culture et de communication) explique que même si de « nombreuses instances de concertation, lieux vivants d’une démocratie participative, existent déjà et depuis plusieurs années », celles-ci restent bien souvent « réservées à une élite de citoyen.ne.s bien informé.e.s, expert.e.s du débat public ».
Le Conseil économique, social et environnemental en appelle ainsi à un « renforcement de l’engagement citoyen », tant au niveau local que national.
Un encouragement aux budgets participatifs, à l’échelon local comme national
Au niveau national, le CESE encourage formellement le ministère de la Culture « à associer l’ensemble des parties prenantes sur l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques culturelles ». L’institution préconise tout particulièrement « d’ouvrir à la consultation citoyenne l’affectation d’une partie des budgets de la culture » (sans s’avancer toutefois sur le volume de crédits qui pourraient être concernés).
« À l’échelon local, poursuit l’avis adopté hier, le développement de ces consultations citoyennes devrait s’effectuer selon une approche incitative, considérant que les collectivités territoriales suivant leur niveau et leur nature sont les mieux placées pour décider de façon libre et autonome quels dispositifs seraient les plus adaptés aux objectifs fixés. »
Si Marie-Claire Martel avait en tête les budgets participatifs des villes de Paris, Grenoble et Rennes – parfois initiés grâce à des outils numériques – l’idée serait de laisser à chaque acteur choisir les modalités de « co-construction » qui lui paraît le plus opportun (en ligne ou « hors ligne »).
Une mise en garde contre le « consultation washing »
Le CESE met toutefois en garde les pouvoirs publics : développer l’usage des outils participatifs ne doit se faire qu’à condition « d’établir un dialogue garantissant la prise en compte de la participation citoyenne », c’est-à-dire « en reprenant certaines propositions ou du moins en expliquant le bienfondé des choix politiques finalement effectués, afin de ne pas faire passer la consultation comme une simple caution du processus décisionnel public ».
Lors de la consultation en ligne organisée pour l’avant-projet de loi Numérique, le gouvernement de Manuel Valls s’était par exemple employé à répondre aux propositions les plus populaires.
La rapporteure a également tenu à souligner qu’un « effort pédagogique » de formation et d’information devrait accompagner ce mouvement. D’une part en direction du public, afin qu’il soit en capacité de se positionner et de s’exprimer en étant « éclairé ». D’autre part en direction des élus et fonctionnaires, dont la sensibilisation « à l’exercice de la démocratie participative culturelle » serait « une autre condition de l’efficacité d’une gouvernance partagée ».
Ces recommandations pourraient intéresser l’Assemblée nationale, qui a récemment installé un groupe de travail sur la « démocratie numérique » en vue notamment d’alimenter la réforme constitutionnelle prévue pour l’été 2018. Cela n’empêche par contre pas les acteurs publics d’avancer sur des projets à droit constant, la mission Etalab ayant par exemple proposé il y a peu un portail recensant différentes plateformes de consultation gratuites et simples à déployer pour les acteurs publics (« consultation.etalab.gouv.fr »).
Le CESE veut un « fonds de financement de la création » alimenté par les GAFA
Alors que la France est à la manœuvre pour arriver à une meilleure taxation des géants du numérique, l’avis adopté par le CESE préconise « le fléchage d’une partie des impôts prélevés sur les GAFA vers un fonds de soutien à la création musicale, théâtrale et chorégraphique, des arts visuels, du livre ». Ce fonds permettrait de « compenser en partie les atteintes à la création qu’entraînent l’explosion du numérique et le partage illégal », explique la rapporteure.
Le CESE dit maintenir au passage sa position exprimée en 2014, et par laquelle l'institution plaidait pour une fiscalité innovante reposant sur un principe dit du « prédateur-payeur ». « Les entreprises qui exercent une forme exclusive de captation des données personnelles, en mettant des obstacles à la portabilité et à la réutilisation de ces données par les utilisateurs eux-mêmes, seraient taxées » expliquait alors Claude Michel dans un avis sur le « renouveau des politiques publiques de la culture ».
Culture : le CESE rêve de budgets participatifs et d’un fonds alimenté par les GAFA
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Un encouragement aux budgets participatifs, à l’échelon local comme national
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Une mise en garde contre le « consultation washing »
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Le CESE veut un « fonds de financement de la création » alimenté par les GAFA
Commentaires (38)
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Abonnez-vousLe 16/11/2017 à 09h55
semi-troll, mais le CESE ne sert tellement à rien qu’il produit des rapports que personne n’a commandés pour justifier son existence. Rapports assez flous pour ne froisser personne et donner bonne conscience. Et qui propose de payer des impôts pour compenser des choses illégales, ce qui devrait réveiller des souvenirs aux habitués du feuilleton « copie privée ».
Le 16/11/2017 à 10h17
Pour un magazine info, vous continuez d’utiliser GAFA au lieu de GAFAM…
C’est par sérieux ! Ça va durer jusqu’à quand cette soumission à Microsoft ?
Le 16/11/2017 à 10h18
Ils veulent faire partie de la collecte de la RCP " />
Le 16/11/2017 à 10h27
C’est toujours intrigant pour moi de voir comment on est capable de discréditer l’utilité d’une institution au prétexte qu’elle sert à recaser des élus déchus ou que son rôle n’est pas prédominant dans les décisions de l’État. C’est la même chose avec le Sénat et le système bicaméral du Parlement. Si on veut tout simplifier, on revient au système de la monarchie absolue ou du gouvernement de Vichy et on en parle plus.
Le principe de base des institutions démocratiques est surtout constitué par de la transparence, des débats publics et la participation de l’ensemble des représentants de la Nation.
Le 16/11/2017 à 10h34
Il faut dire que dans le secteur de la culture et de la presse, Microsoft est plutôt un nain.
Le 16/11/2017 à 10h43
“Et qui propose de payer des impôts pour compenser des choses illégales”
Je suppose une persistance du mercantilisme de Colbert, associée à celle de l’État-providence des 30 Glorieuses.
Le 16/11/2017 à 10h59
Le 16/11/2017 à 11h04
Merci pour ces précisions que je ne connaissais pas " />
Mais à part la Bretagne et quelques cités protestantes, je ne vois pas bien quelles provinces résistaient aux décisions de Louis XIV.
Le 16/11/2017 à 11h14
Les internautes pourront-ils bientôt demander une augmentation du budget alloué à la Hadopi
Heu….. A part 4 geeks dans leurs garages qui trainent sur PCI, qui connait Hadopi ? Qui connait le CESE ?
C’est une blague non ?
Le 16/11/2017 à 11h37
C’est la nouvelle mode, gagner et avoir un salaire° sur “autrui” " />
° surtout quand le salaire rapporte beaucoup plus pas mal
Le 16/11/2017 à 11h46
Ha la culture française ! Un bon film de danny boon ( les chti / 2008 / 3.6 étoiles presse / 11 millions de bugdet / ), puis Rien à déclarer ( 2011 / 2.2 étoiles presse / 22 millions ), puis supercondriaque ( 2014 / 2.4 étoiles presse / 31 millions ), puis…. Il à joué aussi dans “ils sont partout” ( 2016 / 2.2 étoiles ) tourné par un copain qui n’arrive pas à faire plus de 2.5 étoiles sur allociné… C’est pas plus d’argent qu’il faut mais dégager toute ces équipe de parasites… Pareil pour la télévision !
Il est vraiment temps d’avoir un gros dossier publique sur la culture et qui la finance… Parce que la j’ai vraiment l’impression qu’ont nous pompe notre pognon pour faire bouses après bouses.
Le 16/11/2017 à 11h59
je défends le bicaméralisme.
Le tricaméralisme est lui incapable de fonctionner correctement. Le CESE ne sert à rien en l’état.
Le 16/11/2017 à 12h12
Peut-être remettre en cause le système actuel
Le 16/11/2017 à 12h27
Je ne fais que paraphraser le rapport du CESE ;)
Le 16/11/2017 à 12h51
C’est tout à fait vrai pour Louis XVI mais absolument pas pour Louis XIV qui régnait en monarque absolu.
Le 16/11/2017 à 13h11
Il me semble que la procédure du lit de justice permettait de passer outre l’obstruction des parlements. Cependant, il me semble que Louis XVI ne l’a jamais utilisé, mais Louis XIV l’a utilisé plusieurs fois.
Le 16/11/2017 à 13h21
Le 16/11/2017 à 13h36
Je me suis trompé, ça a déjà eu lieu semble-t-il :https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article7748 ou là :https://parlementdeparis.hypotheses.org/448
Par contre qué bazar ça était
Le 21/11/2017 à 12h49
Parfait. Tu fais exactement ce que je te reproches: tu juges selon tes goûts personnels.
La culture n’est pas affaire de goûts. Ni de bon film, puisque comme toi je hue Besson.
Bref, complètement à côté de la plaque.
haters gonna hate…
Le 21/11/2017 à 12h56
Le 21/11/2017 à 15h49
Le problème c’est que tu ne parles que de sous, là où le sujet est la culture.
Tu aurais pu parler des tuches, pas forcément du même niveau culturel que Intouchables…
Tu aurais pu parler de Asterix et Obélix, il y a le meilleur et le pire dans ces films, et eux participent à l’image de la France dans le monde.
Et pourquoi ne pas avoir parlé de Chocolat, un biopic made in France?
Je ne nie pas les abus dont tu veux te plaindre, mais quand on parle de la culture se limiter aux plus grosses productions (et encore, parler de Boon…) n’est pas à mon sens le plus adéquat.
Le 22/11/2017 à 13h35
Le 16/11/2017 à 14h11
Le 16/11/2017 à 14h12
Le 16/11/2017 à 14h36
Le 17/11/2017 à 09h54
Le 17/11/2017 à 10h02
Sûrement… cependant la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV ne s’est pas fait sans heurs tout de même (je fais notamment référence aux dragonnades).
Le 17/11/2017 à 10h05
Renseignement pris, mon commentaire s’applique effectivement plus spécifiquement au règle de Louis XVI, qui contrairement à ses ancêtres a non seulement rétabli le Parlement de Paris, mais reculait systématiquement devant son opposition (quelques années plus tôt Louis XV avait rappelé aux parlementaires qu’il était la source de toute justice du royaume, juste avant de dissoudre le Parlement). Voir les articles sur le sujet sur wikipedia qui sont éclairants, par exemple ici : Wikipedia
Le 17/11/2017 à 10h10
Personnellement, je ne vois pas Louis XVI comme un démocrate. Il n’aimait pas le pouvoir, mais il n’a jamais renoncé à l’absolutisme et au pouvoir “de droit divin”. C’était un conservateur pur et dur, au contraire de la monarchie britannique qui a su partager le pouvoir avec ce qu’on appelait en France le “tiers-État”.
Le 17/11/2017 à 10h11
Le 17/11/2017 à 10h37
D’accord " /> Je reconnais qu’en l’état actuel de la pratique des institutions, l’utilité du CESE est marginale et qu’une fusion du Sénat et du CESE serait éventuellement une bonne chose (bien que la décentralisation de la République tend aujourd’hui à conférer de plus en plus de pouvoirs aux Collectivités territoriales).
Le 17/11/2017 à 10h42
Le 17/11/2017 à 10h46
Le 17/11/2017 à 12h03
Un 49-3 en quelque sorte?
Le 17/11/2017 à 12h24
Il n’est pas possible de censurer le roi en monarchie absolue.
Ceux qui ont essayé de rivaliser avec, comme un certain Fouquet, ont eu une fin de vie pas fort agréable.
Le 18/11/2017 à 13h22
Le 20/11/2017 à 14h11
Désolé mais je ne vois pas le rapport.
Ce sont les producteurs qui trouvent le financement de ces films.
Et tu filtres la culture française selon la lentille qui t’arrange. La culture française c’est aussi Besson, ou Intouchables.
Et paradoxalement le rayonnement de cette culture vient plus de Besson que de Boon… ce qui n’est pas de mon point de vue une bonne chose.
Besson fait de la contrefaçon là où les films non exportés (et moins financés) ont leur identité propre… qu’on l’apprécie ou non.
Le 21/11/2017 à 12h32