iOS 13 n’a pas eu une genèse facile. À peine disponible (voir notre dossier), une version 13.1 était attendue quelques jours plus tard. Une sortie rapprochée qui ne pouvait signifier qu’un nombre connu de problème sérieux et de correctifs qui n’étaient pas prêts à temps.
Apple semblait s’être précipité. L’éditeur l’a d’ailleurs confirmé depuis, puisqu’en environ deux mois, les moutures se sont enchainées : iOS 13.1.1, 13.1.2, 13.1.3, 13.2, 13.2.1, 13.2.2 et enfin la dernière en date, iOS 13.2.3. En tout, huit mises à jour sur un temps très court, loin des habitudes de l’entreprise.
Une série d’autant plus remarquée qu’une mise à jour du système entraine nécessairement un redémarrage de l’appareil et un temps d’installation, donc des interruptions répétées dans l’utilisation. Le contenu surprend aussi, puisque la dernière mise à jour corrigeait encore de sérieux problèmes dans Mail, dont l’impossibilité de récupérer le contenu des courriers en arrière-plan.
Selon Bloomberg, Apple est parfaitement au courant que les choses ont été mal faites. Pour iOS 14, l’éditeur préparerait donc une révision complète de son processus qualité, en changeant la manière dont les ingénieurs génèrent les daily builds.
Ces moutures sont compilées chaque jour en fonction de ce que les développeurs y ajoutent. Problème selon Bloomberg, il n’y a pas assez de contrôle sur ce qui était ajouté, aboutissant à des versions plus instables qu’habituellement.
« Les daily builds étaient comme une recette où de nombreux cuisiniers ajoutaient des ingrédients », indique une source familière du processus. Conséquence, « des testeurs se retrouvaient pendant des jours sans build vivable, et ne pouvaient pas vraiment comprendre ce qui fonctionnait ou pas ».
Apple mesurerait de 1 à 100 la stabilité des logiciels, via un test nommé « gant blanc ». Le code de qualité dépasse les 80, tandis que les versions boguées tombent dans les 60. iOS 13 aurait été moins bien noté en interne, ce qui ne surprendra personne.
Craig Federighi, responsable de l'ingénierie logicielle, aurait donc présenté une nouvelle approche, pour isoler davantage les fonctions expérimentales. Toutes les fonctions non finalisées ou jugées dans un état trop instable seraient désactivées par défaut, avec un système de « flags » permettant aux testeurs de choisir quoi activer. Exactement comme dans les navigateurs.
Apple aurait également déjà décidé de retarder une partie des nouveautés d’iOS 14 – qui porterait le nom de code Azul – dans la version majeure suivante, pour mieux se consacrer à la fiabilité et aux performances.
Par ailleurs, le nouveau processus qualité serait utilisé pour toutes les prochaines versions des systèmes d’exploitation.
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