Connexion
Abonnez-vous

Deux nouveaux satellites Galileo en orbite, à la croisée des générations

Gen 2 en approche

Deux nouveaux satellites Galileo en orbite, à la croisée des générations

Le 06 décembre 2021 à 12h37

28 satellites Galileo sont désormais en orbite, dont les deux premiers du « lot 3 ». Ils sont presque similaires aux précédents, mais comportent des améliorations, notamment sur les horloges atomiques. Pendant ce temps, la seconde génération de Galileo se prépare activement.

Depuis hier, les 27e et 28e satellites de la constellation Galileo sont en orbite autour de la Terre, rejoignant les 26 déjà en place… mais dont 22 seulement sont opérationnels. Ensemble, ils « fournissent un service de positionnement, de navigation et de synchronisation horaire à plus de 2,3 milliards d’usagers dans le monde entier ».

Les premiers satellites ont pour rappel été envoyés il y a plus de dix ans, mais le gros des troupes a été mis en orbite entre 2015 et 2018. Après trois ans d‘attente, le vol d’hier était le 11e lancement pour Galileo, qui a commencé à fournir ses services initiaux en 2016. « Ces nouveaux satellites augmentent la robustesse de la constellation, afin de mieux garantir le service fourni », explique l’ESA, qui indique que ce sont les premiers du « troisième lot ».

Galileo : 10 ans déjà et 11e lancements

Les quatre premiers sont IOV pour « In Orbit Validation ». Ils portent les petits surnoms de Thijs, Natalia, David et Sif. Mi-2014, Galileo passait la seconde avec les satellites FOC pour « Full Operational Capability ». Là encore, ils ont tous un surnom, donné suite à un concours organisé par l’Agence spatiale européenne. En France, c’est Oriana Remy qui avait gagné, la jeune roubaisienne avait donné son prénom au 10e satellite lancé en 2015.

Voici un rapide résumé des lancements de Galileo : 

  • Octobre 2011 : lancement des deux premiers satellites IOV
  • Octobre 2012 : lancement de deux autres satellites IOV, les phases de test débutent
  • 2014 : lancement des deux premiers satellites FOC (6 au total) 
  • 2015 : lancement de six satellites (12 au total)
  • 2016 : lancement de six satellites (18 au total)
  • 2017 : lancement de quatre satellites (22 au total)
  • 2018 : lancement de quatre satellites (26 au total)
  • 2021 : lancement de deux satellites (28 au total)

Le segment au sol a été mis à jour avant le dernier lancement

Les 27e et 28e satellites ne seront pas opérationnels tout de suite, ils doivent d’abord rejoindre leur orbite de croisière : « Dans les prochaines semaines, des manœuvres effectuées à l’aide de propulseurs embarqués permettront de positionner les satellites sur leur orbite finale à 23 222 km d’altitude. Dans le même temps, leurs systèmes embarqués seront progressivement vérifiés pour une utilisation opérationnelle, ce qui correspond à la phase de lancement et de mise en orbite initiale (Launch and Early Operations Phase – LEOP) ».

Si les lancements étaient au point mort depuis 2018, le segment de commande au sol a eu droit à une mise à jour afin de permettre à « l’équipe de contrôle de mission de superviser davantage de satellites Galileo en même temps », explique Pascal Claudel, directeur des opérations en charge des services de Galileo.

« C’est essentiel car beaucoup d’autres lancements de Galileo sont prévus. Galileo est devenu une constante dans le monde entier, sa continuité et son excellence technique étant établies dans la durée », ajoute-t-il.

12 satellites pour le « troisième lot » de la 1re génération

Les deux nouveaux « font partie des 12 satellites Galileo restants de la première génération », explique l’ESA. Ils sont très proches des FOC déjà en place, mais dans une « version améliorée du design existant ».

Galileo Batch 3
Satellite Galileo « batch 3 ». Crédits : OHB

Des changements ont notamment été apportés sur les horloges atomiques pour éviter les pannes en séries de 2017. Les satellites du lot 3 sont en effet « protégés par un blindage supplémentaire contre les rayonnements » afin de renforcer leur stabilité et surtout éviter les pannes à répétition.

Sur les 12 satellites du « batch 3 », deux sont désormais en orbite et les dix derniers seront lancés « au cours des trois prochaines années », certains via le prochain lanceur de l’Europe : Ariane 6. Soyouz pourrait de nouveau être utilisé pour un ou deux lancements de Galileo avant qu’Ariane 6 ne prenne le relai. La fusée est en effet en retard sur son calendrier et n’a toujours pas effectué son premier vol test. 

Après le « lot 3 », la seconde génération se prépare

La relève est déjà en route avec des satellites de seconde génération (G2G). Ils sont présentés comme « les satellites de navigation les plus avancés, les plus puissants jamais construits et pouvant être reconfigurés en orbite ». Le premier lancement est attendu pour fin 2024, avec un début des services en 2025.

Deux consortiums distincts ont été sélectionnés pour réaliser une première série de douze satellites de seconde génération : ThalesAleniaSpace (Italie) et Airbus Defence & Space (Allemagne). Chaque entreprise en réalisera six, et cette dualité permettra selon l’ESA d’« assurer la compétitivité et la redondance ». Le montant total est de 1,47 milliards d’euros indique la Commission européenne

Selon cette dernière, « l’objectif est de maintenir Galileo en avance sur la courbe technologique par rapport à la concurrence mondiale et de le maintenir comme l’une des infrastructures de positionnement par satellite les plus performantes au monde tout en le renforçant en tant qu’atout clé pour l’autonomie stratégique de l’Europe ».

Les améliorations sont nombreuses : « antennes configurables numériquement, liaisons inter-satellites, nouvelles technologies d’horloges atomiques, utilisation de systèmes de propulsion entièrement électrique ». 

Commentaires (9)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar

On va bientôt pouvoir mesurer la dérive des continents avec un téléphone mobile ;-)

votre avatar

Pas avec un téléphone mais avec des récepteurs GNSS (GPS + Galileo + …) oui, bien sûr cela se fait depuis longtemps. C’est notamment pour les déplacements d’une antenne par rapport aux autres. En observant pendant quelques années/décennies on peut voir les différentes failles bouger, les montagnes monter, etc.



Pour celles situés en France : http://rgp.ign.fr/
Exemple d’étude : https://se.copernicus.org/articles/10/1905/2019/

votre avatar

Ou suivre les déplacements d’Eric Zemmour et de sa clique… :eeek2:

votre avatar

‘tain les mecs, vous pouvez nous lâcher avec ça, une news tranquille et hop un obsédé qui rapplique. fait toi un t shirt et promène toi en ville. sans dec.

votre avatar

Je suppose que ces Batch 3 sont pleinement accessibles par tous les appareils compatibles Galileo, mais es-ce que les G2G seront compatibles également avec les matériels actuels ? Ou il faudra une mise à jour logicielle, voir matérielle ?

votre avatar

RaphAstronome a dit:


Pas avec un téléphone mais avec des récepteurs GNSS (GPS + Galileo + …)


Oui je sais, d’où ma boutade…



(intéressant le 2e lien)

votre avatar

je n’ai pas trouvé sur mon téléphone (qui est compatible Galileo) comment vérifier sur quel réseau la localisation est faite. J’ai l’impression que le plus souvent c’est une localisation via le réseau cellulaire.

votre avatar

Pour savoir j’utilise l’application GPS test sur Android. Cela montre les satellites visibles avec leur SNR pour voir ceux qu’on utilise.

votre avatar

Selon les paramètres de ton téléphone, il peut utiliser les réseaux wifi à proximité et les cellules pour le trouver grossièrement.
Ensuite les signaux GPS/Galileo/Glonass arrivent, synchro, et tu trouves précisément (normal, tu es dans une bulle de quelques kilomètre, et pas quelque part sur Terre).



+1 avec @Tetram100, j’ai une appli android libre “SatStat” dispo sur FDroid qui donne toutes les infos !

Deux nouveaux satellites Galileo en orbite, à la croisée des générations

  • Galileo : 10 ans déjà et 11e lancements

  • Le segment au sol a été mis à jour avant le dernier lancement

  • 12 satellites pour le « troisième lot » de la 1re génération

  • Après le « lot 3 », la seconde génération se prépare

Fermer