Ariane 6, ExoMars, Gaia, Vega-C, Webb : ce qui attend l’Agence spatiale européenne en 2022
… sauf nouveaux reports
Le 15 décembre 2021 à 10h27
7 min
Sciences et espace
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2022 devrait être une année de rattrapage pour l’Agence spatiale européenne (ESA) avec les lancements de plusieurs retardataires : Artemis, Ariane 6, ExoMars 2022 et Vega-C. Deux grosses publications scientifiques sont aussi attendues, avec des données provenant de Gaia et du James Webb Telescope.
Comme cela devait – en théorie – être le cas cette année, 2022 s’annonce comme « très chargée » pour l’ESA. Il est évidemment question des premiers vols d’Ariane 6 et de Vega-C (qui se font attendre), mais aussi du partenariat avec la NASA sur Artemis et d’autres missions spatiales. Plusieurs lancements qui devaient avoir lieu en 2021 ont été repoussés… en espérant que le James Webb Space Telescope parte bien à la fin du mois.
Discours de Josef Aschbacher, Artemis I et Space Summit
Si tel est le cas, l’année débutera par la conférence de presse annuelle du directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher qui occupe cette place depuis le 1er mars. Quelques semaines plus tard, le secteur spatial se donnera rendez-vous à Toulouse pour le « Space Summit » 2022.
En février, la mission Artemis I devrait décoller afin de se placer en orbite autour de la Lune. Il s’agit d’une sonde sans membre d’équipage pour le moment, mais dont le but sera pour rappel de renvoyer des humains sur notre satellite naturel. Une fusée Space Launch System (SLS) sera utilisée, avec une capsule Orion et un module de service européen.
Tous les détails de cette mission sont donnés ici.
La Data Release 3 de Gaia arrive !
En avril, l’astronaute italienne Samantha Cristoforetti entamera sa seconde mission sur la Station spatiale internationale (ISS) et sera commandante de la première partie de l’Expedition 68.
Durant la même période, l’astronaute allemand Matthias Maurer – actuellement dans l’ISS – rentrera de sa mission Cosmic Kiss. Ils voyageront à bord d’une capsule Crew Dragon de SpaceX maintenant que les Américains disposent de leur propre système.
Deux astronautes américains pendant les essais de la capsule.
En mai ou juin, un autre gros rendez-vous attend les scientifiques : la publication de la Data Release 3 de Gaia. Une première version (Early Data Release 3, EDR3) a déjà été mise en ligne en décembre 2020 pour rappel. Les données représentent près de trois ans d’observation et comprennent « une liste de 1,8 milliard d’objets avec une centaine de paramètres ». L’archive compressée pèse 1,3 To et des « centaines de To » quand elle est décompressée.
Les attentes sont élevées, comme l’expliquait l’année dernière François Mignard (directeur du Centre de recherches en géodynamique et astrométrie et membre du Gaia Science Team) : « Gaia est en train d’écrire l’histoire, et à chaque remise de données nouvelles – même partielles comme aujourd’hui avec l’EDR3 […] – de nouveaux éléments s’ajoutent ». Il parlait même d’un « saut comme probablement il y en a eu très très peu dans l’histoire de l’astronomie ». Autant dire que DR3 est donc très attendu.
L’Observatoire de Paris rappelait l’année dernière que Gaia DR3 « contiendra l’ensemble des données astrométriques et photométriques publiées dans Gaia EDR3, pour le même ensemble de sources, mais aussi des données supplémentaires ».
Pêle-mêle on peut citer la « classification des objets et paramètres astrophysiques », les « spectres obtenus par le spectrographe et par les spectrophotomètres », les « vitesses radiales moyennes, pour les étoiles dont les paramètres atmosphériques sont déterminés », les « résultats pour les étoiles doubles ou multiples (données nouvelles par rapport à Gaia DR2) […], les Quasars et les objets étendus », etc.
Il y aura également « un ensemble de données supplémentaires, appelé Gaia Andromeda Photometric Survey (GAPS), composé des observations photométriques individuelles de *toutes* les sources situées dans un champ de rayon de 5,5 degrés centré sur la galaxie d’Andromède ».
Enfin les lancements de Vega-C et Ariane 6 ?
Durant le deuxième trimestre de 2022, Vega-C devrait enfin faire son vol inaugural. « Devrait », car les pincettes sont de rigueur avec le lanceur léger de l’ESA qui multiplie les retards : 2019, 2020, 2021 et maintenant 2022.
Il s’agit d’une étape importante puisque cette version modifiée utilisera un moteur P120C. Avec un « C » pour « Common », car on le retrouvera aussi sur les boosters d’Ariane 6 (2 pour une Ariane 62 et 4 pour une Ariane 64). L’enjeu de ce premier vol est donc doublement important.
Et justement qu’en est-il d’Ariane 6 qui devait décoller au deuxième trimestre 2022, après là encore des années de retard ? La date glisse de nouveau de quelques mois pour se retrouver au troisième trimestre, sans plus de précision pour le moment. Espérons que cette fois ce sera la bonne. Ariane 6 doit pour rappel permettre à l’Europe de gagner en compétitivité avec une baisse importante des coûts de lancement.
ExoMars 2022 prendra la route direction Mars
Le troisième trimestre 2022 sera aussi une session de rattrapage pour la seconde partie de la mission ExoMars. Elle devait décoller en 2018, puis en 2020 et désormais en 2022. La fenêtre de lancement pour se rendre sur Mars s’ouvre tous les deux ans environ.
ExoMars 2018 2020 2022 était empêtrée dans ses problèmes de parachutes, des éléments indispensables à la mission afin que l’atterrisseur puisse se poser en douceur sur la planète rouge… pas comme le module Schiaparelli de la première partie de la mission ExoMars qui a fini éparpillée au sol façon puzzle.
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« Early Release Science » du James Webb Telescope
Après le DR3 de Gaia, le James Webb Telescope devrait publier des données « Early Release Science », avec des images et des spectres. Ce projet a débuté il y a 30 ans tout de même et il accumule lui aussi des années de retard.
La construction de l’instrument MIRI développé par la France et l’Europe s’est terminée au début des années 2010 et livrée en 2012/2013 aux Américains, avec un lancement prévu en 2018… ce qui était déjà largement en retard sur les prévisions initiales. Le décollage est prévu pour le 24 décembre au plus tôt.
Enfin, au quatrième trimestre (en novembre pour être précis), l’Agence spatiale européenne aura terminé son processus de sélection et présentera officiellement « la nouvelle classe d’astronautes ».
Toujours en novembre, le Conseil ministériel de l’ESA se tiendra à Paris. Ce sera l’occasion de décider des budgets et des projets pour les années à venir. L’Agence rappelle enfin qu’elle lancera son premier satellite Meteosat de troisième génération fin 2022, depuis le Centre spatial européen à Kourou, en Guyane française.
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Commentaires (4)
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Abonnez-vousLe 15/12/2021 à 10h55
En 2022, on apprendra qu’Ariane 6 est passée en mode Hermes et que l’ESA migre ses
serveursfusées chez Amazon…Le 15/12/2021 à 13h12
J -7 !!
j’espère que tout va bien se passer !
Le 15/12/2021 à 16h29
Plus maintenant, repoussé au 24⁄12 au moins. On est plus à ça près de toute façon
Le 20/12/2021 à 12h06
j’ai oublié de commenter l’évidence : cette photo est sublime !