YouTube doit-il révéler l’adresse IP des « pirates » aux ayants droit, sur la base de la directive IPRED ?
Le 30 juin 2020 à 09h07
2 min
Droit
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C’est le 9 juillet prochain que la Cour de justice de l’Union européenne rendra son arrêt dans l’affaire dite « Constantin Film Verleih ».
L’enjeu résumé par les services de la Cour ? « Lors du chargement illégal d’un film sur une plate-forme en ligne, telle que YouTube, par l’un de ses utilisateurs, quelles sont les données personnelles relatives à ces utilisateurs que peut obtenir le titulaire des droits sur le film de la part de l’exploitant de cette plateforme ? »
Le dossier oppose le distributeur à YouTube. Le service de Google a refusé de fournir au premier les informations relatives à des utilisateurs de la plateforme (Adresses courriel, numéros de téléphone et adresses IP). Constantin Film dénonce la mise en ligne de plusieurs films sans autorisation, issus de son catalogue (Parker, Scary Movie 5).
Le distributeur s’arme de l’article 8, paragraphe 2, sous a), de la directive de 2004 relative au respect des droits de propriété intellectuelle (ou IPRED, enforcement of intellectual property rights directive).
Selon cette disposition, les autorités judiciaires compétentes peuvent ordonner la communication des « noms et adresses » de certaines catégories de personnes ayant un rapport avec des services portant atteinte à un droit de propriété intellectuelle.
Le nœud du litige porté devant la CJUE concerne cette expression spécifique. Dans ses conclusions rendues en avril 2020, le rapporteur a considéré que « les États membres n’ont pas l’obligation, en vertu de cette disposition, de prévoir la possibilité, pour les autorités judiciaires compétentes, d’ordonner la fourniture de ces informations dans le cadre d’une action relative à une atteinte à un droit de propriété intellectuelle ».
Selon lui, en effet, l’expression « adresses » ne vise pas le numéro de téléphone, l’adresse IP ou l’adresse courriel, mais seulement l’adresse postale. Ces conclusions n’engagent pas la Cour, mais lui apportent un éclairage juridique.
Le 30 juin 2020 à 09h07
Commentaires (11)
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Abonnez-vousLe 30/06/2020 à 07h57
Ça nous pend au nez depuis des années et je suis surpris que ce dispositif ne soit pas déjà en place chez nous. Il n’y aura plus besoin de la Hadopi quand les ayant-droits pourront faire chanter directement les abonnés sous menace de procès.
Le 30/06/2020 à 09h35
De toutes façons pourquoi le titulaire des droits se substituerai aux autorités judiciaires compétentes? Ou alors l’article est pas super bien construit…
Le 30/06/2020 à 09h51
Le 30/06/2020 à 11h52
Je n’ai pas bien compris : ils veulent les IP de ceux qui uploadent ou de ceux qui regardent ?
Le 30/06/2020 à 12h05
Il y a pas eu déjà des précedent où l’avocat des ayants droits avait demandé a des “pirates” de payer telles sommes pour éviter d’intenter une action en justice?
Le 30/06/2020 à 12h37
Le 30/06/2020 à 14h23
Il y avait aussi une boite de prod. de film de cul basé au Canada qui avait tenté le coup sur les downloadeurs européens.
Le 30/06/2020 à 17h39
Le 30/06/2020 à 21h02
Il y a 10 ans seule la mise à disposition du public était illégale (ex:les torrents), et donc regarder un film sur youtube n’engage en rien la responsabilité du viewer. Ca a changé ca encore ?
Ca devient n’importe quoi.
Le 30/06/2020 à 22h26
Youtube, pirate; ces 2 mots côte à côte me font tiquer.
Faudrait trancher la question de l’illégalité parce qu’il y en a qui se rincent le gosier à grande goulée de rcp :
Pour les majors, le stream ripping peut relever de la copie privée (et sa rémunération)
Pour le Conseil d’État, le stream ripping sur YouTube est de la copie privée
Le 01/07/2020 à 07h24
Vu le retrait abusif de vidéos subi par les youtubers, ça ne peut aller que mal.