Régulation des données en Europe : le message d’avertissement de Facebook
Le 01 février 2021 à 09h19
3 min
Droit
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« Les messages diffusés massivement par les plateformes en ligne et les médias sociaux peuvent (…) devenir une menace pour la démocratie ». La lettre ouverte d’Ursula Von der Leyen répond à une préalable missive du dirigeant de presse allemand Mathias Döpfner.
Celui-ci voudrait notamment empêcher « la surveillance des personnes en interdisant le stockage de toutes les données privées sensibles » par les plateformes, tout simplement.
La présidente de la Commission européenne s’assigne surtout un objectif : « protéger notre démocratie et préserver nos institutions de l’influence dévastatrice des discours haineux, de la désinformation, des fausses informations et de l’incitation à la violence », écrit-elle dans le Figaro.
Elle vante les mérites du Digital Services Act et du Digital Markets Act, deux règlements présentés le 15 décembre dernier par la Commission européenne.
« Notre but, en termes simples, est de faire en sorte qu’à l’avenir, il soit interdit de faire en ligne ce qu’il est aussi interdit de faire dans le monde réel. Exactement comme vous l’exigez dans votre lettre ».
Transparence des plateformes, responsabilités sur la promotion des messages, … « nous souhaitons à l’avenir interdire aux grandes plateformes contrôleuses d’accès de combiner automatiquement en un profil les données à caractère personnel de leurs utilisateurs qu’elles collectent par l’intermédiaire de leur plateforme principale avec d’autres données provenant d’autres services ».
« Réforme oui. Interdire l'utilisation rationnelle des données, non ». Dans une réponse, Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales de Facebook, appelle à la prudence. Il adorerait « voir le prochain Google ou Alibaba émerger en Europe. Mais cela n'arrivera pas si l'Europe se retourne contre l'utilisation innovante et créative des données ».
Selon le degré de régulation, il craint des victimes collatérales comme les compagnies aériennes, les supermarchés, l'industrie automobile, l'agriculture, etc. « À peu près tous les secteurs que vous pouvez nommer utilisent des données personnelles pour fournir des services personnalisés ».
Le 01 février 2021 à 09h19
Commentaires (10)
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Abonnez-vousLe 01/02/2021 à 10h02
« Réforme oui. Interdire l’utilisation rationnelle des données, non ». Facebook et l’utilisation “Rationnelle” des données… la bonne blague. :‘)
« À peu près tous les secteurs que vous pouvez nommer utilisent des données personnelles pour fournir des services personnalisés » -> Et c’est bien la le problème. On demande de la transparence et un accord explicite de l’utilisateur pour pomper ses données. Alors bien sûr, il est fort probablement que beaucoup de monde diront non…
j’ai l’impression de voir le débat entre Facebook et Apple sur leur App Tracking Transparency qui demande tout simplement à ce que les developpeur explique ce qu’ils font des données personnelles et si l’utilisateur accepte ou non la collecte.
AH bah Facebook la extrêmement mauvaise pardit !
Mais il est beaucoup plus mielleux quand c’est un gouvernement qui va imposer la chose a première vue…
Le 01/02/2021 à 10h08
« Réforme oui. Interdire l’utilisation rationnelle des données, non ». Dans une réponse, Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales de Facebook, appelle à la prudence. Il adorerait « voir le prochain Google ou Alibaba émerger en Europe. Mais cela n’arrivera pas si l’Europe se retourne contre l’utilisation innovante et créative des données ».
A part collecter massivement des données pour faire de la pub “ciblée” en ligne, je m’interroge sur “l’utilisation innovante et créative des données” qu’a apporté Facebook depuis 2004…
Le 01/02/2021 à 10h30
« À peu près tous les secteurs que vous pouvez nommer utilisent des données personnelles pour fournir des services personnalisés ».
C’est pas parce que tous le monde le fait que c’est bien.
Il fut une époque ou l’esclavage était utilisé massivement, c’est pas pour ça que c’était une bonne chose…
Le 01/02/2021 à 11h13
Vous êtes une mauvaise langue. Personne n’aurait cru qu’une personnalité comme Trump puisse être candidat et encore moins élu. Cambridge Analytica a montré tout le potentiel démocratique d’une plateforme comme Facebook.
Le 01/02/2021 à 11h36
Le problème c’est que ces fameux usages innovant, qui n’apportent que très rarement une réelle valeur ajoutée au produit, ne sont très souvent qu’un prétexte pour récupérer les données personnelles… justement.
Le 01/02/2021 à 16h01
“la Commission européenne s’assigne surtout un objectif : « protéger notre démocratie”
Alors l’UE va devoir commencer par appliquer les résultats des referendums DÉMOCRATIQUE de 2005…
Quand la DICTATURE néolibéral de l’UE, créée pour empêcher la démocratie en imposant une politique de droite (=défavorable aux travailleurs et favorable aux rentiers) quelque soit les résultat des élections nationales, vient donner des leçons de démocratie
Le 01/02/2021 à 16h21
C’est vite oublier George W. Bush, qui a même été réélu:
Le 02/02/2021 à 07h40
Dans la vie réel je peux critiquer tout et n’importe quoi, sur internet non. Les plateformes censurent. Ce qu’elle met en avant fera exactement l’effet inverse.
Le 02/02/2021 à 09h17
Alors déjà le référendum de 2005, l’Europe s’en branle car c’est un problème franco-français de ne pas avoir appliqué son résultat.
D’autre part, vu le taux d’abstention et les votes blancs, on se retrouve avec seulement 65% de votes valides dont un peu moins de 15,5 millions de personnes ayant dit non. Enrayer la progression de l’Europe pour ça? Non.
Personnellement, ce référendum n’aurait pas dû être fait comme il l’a été. Le traité n’a pas été expliqué, du coup les nationalistes s’en sont donné à cœur joie pour mentir sur son contenu et ses effets. C’était une campagne digne du Brexit avant l’heure.
D’ailleurs, j’ai bien ri en lisant que tu penses que c’est la droite qui a voulu l’Europe alors que la gauche a toujours été favorable à l’Europe. Les accords de Maastricht, c’est sous Mitterand, non?
Le 02/02/2021 à 16h32
Les Hollandais ont aussi voté non en 2005, et les autres pays on ne sait pas, vu que l’UE s’est dépêchée d’annuler les autres referendum devant son échec démocratique. Donc pas du tout un problème franco-français
”…un peu moins de 15,5 millions de personnes ayant dit non…” c’est 2x plus que ceux qui ont dit oui à la politique de Macron au 1er tour en 2017
”…Mentir sur ses effets?…” Comme l’explosion actuel du prix de l’électricité en France, pendant que nos politiciens mentent en affirmant que les privatisations et la concurrence (complétement artificielle ici) fait forcément baisser les prix pour le consommateur
Mitterrand le social-traître, comme Hollande, comme Macron: des bourgeois qui infiltrent la gauche pour la détruire de l’intérieur