Le COMCYBER organise la riposte européenne aux opérations de cyberdéfense états-uniennes
Le 05 avril 2023 à 05h31
3 min
Internet
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Auditionné par la Commission de la défense nationale et des forces armées, Aymeric Bonnemaison, quatrième général à prendre la tête du Commandement de la cyberdéfense, avait déploré en décembre dernier la « politique américaine de "hunting forward" » consistant à permettre à leurs experts d'analyser les réseaux des pays partenaires qui feraient l'objet de cyberattaques afin de les aider à se protéger.
Il avait alors qualifié cette politique de « Hunt Forward Operations » (HFO, littéralement « opérations avancées de chasse ») du CyberCom états-uniens de « relativement agressive, car elle ouvre aux Américains les réseaux des pays qui font appel à eux ». Si « elle a beaucoup aidé l'Ukraine », cela relève d'une « forme d'entrisme sur les réseaux concernés ».
La semaine passée, l'État-major des armées expliquait qu'Aymeric Bonnemaison avait, avec le soutien de l’Agence Européenne de Défense, invité ses homologues européens à la troisième réunion de la Conférence Stratégique des Cybercommandeurs européens (CyberCo) à Bruxelles :
« Ces rencontres visent à améliorer la coordination des décisionnaires de cyberdéfense. Elles contribuent à donner une meilleure réponse en cas d’incident cyber d’ampleur ou de crise transfrontalière. Enfin, elles facilitent le lien entre les instances de coopération des niveaux techniques (réseau des CERT Mil), le niveau stratégique et les instances de coordination du domaine civil (CyCLONe). »
Le ministère des Armées précisait en effet que le CyberCo venait compléter, « au niveau stratégique », le réseau des CERTs (Computer Emergency Response Team – équipe de réaction d’incidents) militaires géré par l’Agence européenne de défense (AED), MICNET (pour Military computer emergency response team operational network), qu'avaient rejoint 18 pays de l'UE en novembre 2022.
Le Monde précise que CyberCo est une initiative française, lancée quelques semaines seulement avant l'invasion de l'Ukraine, et qu'il s'agit aussi d’« éviter tout doublon » avec les cercles d’échanges de l’OTAN, dominés par les Etats-Unis :
« Alors que la France est l’un des pays les mieux dotés en matière cyber, le format d’échanges du CyberCo se veut donc aussi un moyen de muscler les alternatives aux HFO américaines. Notamment en promouvant la création d’unités de techniciens au profil militaire, projetables en urgence dans des Etats membres qui en auraient besoin. »
Le 05 avril 2023 à 05h31
Commentaires (10)
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Abonnez-vousLe 05/04/2023 à 06h45
C’est bien que l’Europe s’organise au niveau Cyber Défense.
L’Europe doit être souveraine, car nos intérêts ne coïncide pas toujours avec ceux des Etats-Unis d’Amérique (On l’a bien vu lors de la deuxième guerre d’Irak contre Saddam Hussein).
Le 05/04/2023 à 08h24
Le 05/04/2023 à 15h15
D’après wikipedia) l’Allemagne était également contre la guerre
Le 06/04/2023 à 08h09
d’où le smiley que j’ai mis. Comme je l’ai dit, et sans avoir besoin de wikipedia je me souviens que la France et l’Allemagne étaient contre, et que la Grande Bretagne et l’Espagne ont suivi les États-Unis. Ce qui disqualifie directement le premier commentaire qui évoquait une “Europe de la Défense”, l’Europe n’ayant pas été unie sur ce sujet (je rappelle à toute fin utile qu’à l’époque la Grande Bretagne faisait encore partie de l’Union Européenne).
Et au final, cette remarque ne disqualifie pas FrancoisA quand il rappelle l’importance pour un pays / groupe de pays d’avoir des moyens d’information et d’intervention autonomes vis-à-vis d’un autre pays, grande puissance ou non.
Le 06/04/2023 à 08h55
Ok, désolé j’avais mal compris, je pensais que tu disais l’inverse (Royaume-Unis, Espagne, France et Allemagne étaient d’accords)
Le 06/04/2023 à 10h11
Oups désolé, idem.
Le 05/04/2023 à 15h23
Euh non, les Anglais était pour.
Le groupe contre la guerre d’Irak fut la France avec l’aide du Canada et l’Allemagne (voir le rapport diplomatique du cabinet Villepin de l’époque). Et bien sur rejoint par la Chine et la Russie.
Le 05/04/2023 à 07h33
Que de sigles et noms !
Mais qu’est-ce que l’on comprend après avoir lu cette brève ?
Pas grand chose pour moi.
Le 05/04/2023 à 14h45
Justement Paris était le seul à défendre l’idée de ne pas participer à cette seconde guerre, car la France ne croyait pas aux armes de destructions massives de Saddam Hussein (grâce à ses propres satellites militaires d’observation).
D’où l’importance d’avoir des moyens militaires autonomes vis à vis des américains.
Le 05/04/2023 à 18h08
J’adore la formulation “permettre à leurs experts d’analyser les réseaux des pays partenaires qui feraient l’objet de cyberattaques afin de les aider à se protéger”, en gros ça consiste à vérifier que leurs propres backdoors sont bien en place et fonctionnelles, et de corriger ça le cas échéant, et accessoirement de dégager celles ouvertes par d’autres
Eux c’est les gentils qu’on vous dit