Une société telle qu'Intel fonctionne avec un rythme assez particulier. En effet, si le simple fait de fabriquer des CPU s'exécute au quotidien, cette action nécessite en amont plusieurs années de reflexion concernant l'architecture des puces, les technologies embarquées, l'écosystème... mais avec son « Tomorrow project », la société veut aller plus loin et se demande quel sera le monde de demain, d'ici à 20 ans, et comment l'informatique interviendra alors.

Et il faut bien avouer qu'une telle tâche est complexe. Les exemples de tentative de « prédiction » de l'avenir technologique se soldent le plus souvent sur un échec, même si l'on retrouve dans les oeuvres de certains auteurs du siècle dernier, des allusions à de nombreux aspects de notre quotidien.

Finalement, est-ce que le 1984 de George Orwell, et son Big Brother, n'est pas une retranscription partielle de l'évolution actuelle de notre société ?

Des artistes et des personnalités pour imaginer ce qui nous attend demain

C'est ainsi que, plutôt que de se tourner vers la multitude de scientifiques qui compose ses équipes, Intel a décidé de demander à des auteurs, des analystes, des psychologues ou même des artistes tels que le très Intellien Will I Am, de travailler sur des hypothèses concrètes, le tout étant regroupé au sein du « Tomorrow project ».

Celui-ci est dirigé par le « Futuriste » d'Intel : Brian David Johnson. Connu pour sa fâcheuse tendance à confondre ses interventions avec un club de lecture ayant pour but de « survendre » les publications issues du projet, il était présent en cette première matinée du « Day 0 » avec un panel composé de plusieurs intervenants.

Ceux-ci tentaient de nous expliquer leur vision de l'avenir, et la conception même de leurs discussions et de leurs échanges, qui aboutissent à un document de pas moins de 130 pages (en anglais), dans lequel certains trouveront sans doute leur bonheur. D'autres éléments peuvent pour leur part être trouvés par ici.

Mais outre cette conversation (voir le podcast ci-dessus) qui n'était pas franchement le moment le plus excitant de la journée, nous avons eu droit à la version « bêta » d'un documentaire qui devrait être finalisé en 2013. Il y est question de l'univers Steampunk, qui était au départ un genre littéraire dont les implications se sont rapidement étendues jusqu'à un style de vie complet pour ses adeptes.

Steampunk attitude : Intel nous dit vouloir apprendre du passé pour imaginer son futur

Mais la réflexion autour de ce film, Vintage Tomorrows, se concentre autour de la question de l'utilité de regarder notre passé, nos réalisations, nos erreurs, pour inventer et penser la technologie de demain. Penser des solutions plus durables, prendre le temps de maitriser les choses... un message que l'on pourra trouver assez inadapté pour une société comme Intel, ou n'importe quel autre acteur du secteur, qui passe son temps à nous abreuver de nouveautés sans parfois d'autres intérêts que la mise à jour vers la dernière solution sortie du cerveau de ses équipes.

Mais comme le veut la célèbre phrase, souvent attribuée à Albert Einstein : « La folie, c'est faire la même chose, encore et encore, en espérant un résultat différent ». Avec ces réflexions sur son avenir, Intel cherche donc sans doute à ne pas devenir fou et à ne pas se perdre dans la course à la technologie que cultivent ses équipes.

Espérons pour notre part que cela aboutira, et que les solutions de demain que penserons des sociétés comme Intel seront effectivement plus inspirées et plus à l'écoute des besoins des utilisateurs, de la société et de l'intérêt commun.