L'Australie réduit la voilure de son projet de filtrage du net

Clair et net

L’Australie réduit la voilure de son projet de filtrage du net

L'Australie réduit la voilure de son projet de filtrage du net

Vivement critiqué, un projet de filtrage du Net porté depuis plusieurs années par les autorités australiennes vient d'être formellement abandonné. Le gouvernement a néanmoins annoncé qu'un blocage de certains sites pédopornographiques allait être effectué, d'après une liste réalisée par Interpol.

stephen conroy

Stephen Conroy, en septembre 2011.

 

En 2007, les travaillistes australiens portaient parmi leurs promesses de campagne l’instauration d’un filtrage de certains contenus disponibles sur Internet. Après leur arrivée au pouvoir, le projet a progressivement été mis sur les rails. Une liste noire des sites devant être bloqués fut ainsi gérée par l’ACMA (ou Australian Communications and Media Authority), à partir des contenus que l'institution étiquetait elle-même en « classification refusée ». En 2009, neuf FAI testaient ce dispositif dans leurs systèmes.

 

Mais alors que la liste ACMA devait initialement contenir de nombreux contenus - spécialement des données frappées du sceau R18 + X18 + (interdit aux mineurs, ou contenu explicitement sexuel), une vague de protestations a conduit Stephen Conroy, ministre de la Communication, à la réduire aux contenus « RC », toujours en 2009. Le problème de ces listes restait évidemment leur contrôle : si Wikileaks, un dépôt anonyme de documents officiels, n’avait pas diffusé la liste en question, toutes ces manœuvres de blocage auraient pu s’effectuer sans verrous, sans contrôleur des contrôleurs. La liste contenait d’ailleurs des faux positifs (des sites du photographe Bill Henson, par exemple). Il reste que la réduction de la voilure aux seuls sites classés « RC » ne frappait pas seulement les sites pédopornographiques, mais également ceux d’opposants à l’avortement, les sites fétichistes, ou ceux donnant des informations sur l’euthanasie, selon les critères de l’ACMA. L’engrenage du blocage pouvait ainsi rapidement s’emballer en fonction du puritanisme ambiant et être qualifié de censure (voir notre article).

Plan B : un blocage d’après une liste réalisée par Interpol

Mais aujourd’hui, le projet vient d’être formellement abandonné, comme l’a annoncé Stephen Conroy, ministre de la Communication. Le Herald Sun rapporte toutefois que les autorités se rabattent sur un plan B : bloquer certains sites pédophiles signalés par la liste du « pire de », réalisée par Interpol. En optant pour cette solution de repli, « le gouvernement n'a pas besoin de procéder à un filtrage obligatoire », a indiqué le ministre de la Communication australien. Stephen Conroy l'a assuré : selon lui, ce compromis « aidera à protéger les enfants d’abus, répond aux attentes des citoyens, et concrétise l'engagement du gouvernement à empêcher les internautes australiens d'accéder à des contenus pédopornographiques sur Internet ».

 

Comme le signale ArsTechnica, la liste d’Interpol intègre plusieurs critères permettant d’inscrire un domaine contenant des images ou des vidéos à caractère pédopornographique. L’âge des enfants impliqués doit par exemple être (ou paraître) inférieur à 13 ans. Le domaine doit également été avoir été signalé à Interpol par au moins deux agences gouvernementales et/ou pays.

Une décision bien accueillie par l'Electronic Frontiers Australia

Du côté des détracteurs du projet, c’est le soulagement. « Nous sommes ravis que le gouvernement semble avoir enfin accepté que son projet de filtrage obligatoire du Net (...) soit irréalisable et qu’il fasse peser de graves menaces pour la liberté d'expression en Australie », a déclaré l’Electronic Frontiers Australia. L’association de défense des libertés numérique est également satisfaite du compromis pour lequel ont opté les autorités. Même si elle note qu’il s’agit encore « d’une forme de filtrage de l’internet », sa portée reste selon l’organisation très limitée et comporte un degré de transparence convenable au regard des contenus en question.

 

Selon le ministre des Communications, les FAI les plus importants du pays ont déjà reçu les instructions nécessaires pour bloquer les sites présents sur la liste d’Interpol. Certains d’entre eux avaient d'ailleurs déjà commencé à mettre en place ce blocage, il y a de ça plus d’un an, comme l'indique The Age. En attendant que les petits opérateurs se mettent au pas, ce sont 90 % des Australiens environ qui devraient désormais se voir opposer un message avertissant du blocage éventuel d'un site.

Commentaires (14)


D’un coté c’est une très bonne chose, d’un autre, j’ai quand même l’impression que c’est comme cacher la poussière sous le tapis.


Dits- vous en avez des sites de pédophiles bloqué vous? Parce que pour le moment j’en ai encore jamais vu!








TheFelin a écrit :



Dits- vous en avez des sites de pédophiles bloqué vous? Parce que pour le moment j’en ai encore jamais vu!





J’en n’ai jamais vu, pour autant je n’en ai jamais cherché non plus. Et même en sufant tous les jours sur internet je ne suis jamais tombé sur un par hasard.









A-D a écrit :



J’en n’ai jamais vu, pour autant je n’en ai jamais cherché non plus. Et même en sufant tous les jours sur internet je ne suis jamais tombé dessus par hasard.





Oui et je suis sûr que même en le voulant on en trouve pas…









FrenchPig a écrit :



Oui et je suis sûr que même en le voulant on en trouve pas…







Je confirme : même en voulant, on ne trouve pas.



J’ai testé par le passé, et retenté il y a de cela six mois : rien.



ste belle blague pour censurer ce qui gène vraiment ces gens, j’ai bien l’impression…








TheFelin a écrit :



Dits- vous en avez des sites de pédophiles bloqué vous? Parce que pour le moment j’en ai encore jamais vu!





La moitié de mes favoris… <img data-src=" /> Sinon pour tout le reste, il y a 4chan









A-D a écrit :



J’en n’ai jamais vu, pour autant je n’en ai jamais cherché non plus. Et même en sufant tous les jours sur internet je ne suis jamais tombé sur un par hasard.







Pareille.









Commentaire_supprime a écrit :



Je confirme : même en voulant, on ne trouve pas.



J’ai testé par le passé, et retenté il y a de cela six mois : rien.







Y avait qu’a prendre la liste ACMA plus haut et de bien regarder les noms des sites. <img data-src=" />

Si interpol a une liste, c’est que ça existe…



Mais les vraai pédophile ce serve d’un certain réseaux cryptée (je dirai pas leur nom pour pas le faire de pub) et la c’est le youtube de la pédophilie <img data-src=" />










ben314 a écrit :



Si interpol a une liste, c’est que ça existe…





Personne n’a dit le contraire. C’est juste qu’au final, on bloque des sites quasiment introuvables au grand public, on incite les pédophiles à se planquer encore plus, et on saccage du même coup le travail des vrais enquêteurs qui tentent comme ils peuvent de retrouver, eux, les pédophiles en question et les auteurs des sites concernés.



Le plus gros site pédo du monde, que tout le monde connait:

http://www.google.com/search?=hp&q=teen+porn



Le coup du “j’ai cherché j’ai pas trouvé” mouaif hein.








ben314 a écrit :



Y avait qu’a prendre la liste ACMA plus haut et de bien regarder les noms des sites. <img data-src=" />

Si interpol a une liste, c’est que ça existe…







J’avais vérifié les adresses une à une : pas une seule ne donnait sur quelque chose de cohérent, quand ce n’était pas direct des 404.





Mais les vraai pédophile ce serve d’un certain réseaux cryptée (je dirai pas leur nom pour pas le faire de pub) et la c’est le youtube de la pédophilie <img data-src=" />





<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



Les sites pédo en clair accessibles au commun des mortels, ceux qui ont une durée de vie de plus d’une journée n’existent pas (le temps que quelqu’un ne le signale à l’hébergeur et que ce dernier fasse le ménage).



Je me demande si les sites pornos “grands public” filtrent les vidéos pédopornos si on essaye de les uploader…








Jarodd a écrit :



Je me demande si les sites pornos “grands public” filtrent les vidéos pédopornos si on essaye de les uploader…







Oui. obligation légale.



Et ils balancent l’uploadeur aux keufs en prime.



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