Stadia détaille ses promesses pour 2020 et s’associe avec BT en Angleterre
Mais le succès est encore loin
Le 20 janvier 2020 à 08h00
5 min
Hardware
Hardware
Après un lancement en grande pompe à la fin de l'année dernière, le service de cloud gaming Stadia est rapidement tombé dans l'oubli, notamment du fait de son modèle économique décevant. Mais Google compte bien sur 2020 pour redresser la barre, tentant de proposer mieux.
Annoncé comme une révolution, vu par certains comme le « Netflix du jeu vidéo », Stadia n'est rien de tout ça. Il s'agit en réalité d'une simple plateforme de cloud gaming, exploitant des composants qui ne sont pas de dernière génération, accessible uniquement après l'achat d'un coûteux pack pour le moment.
Une solution encore en développement, avec les inconvénients d'un test grandeur nature : multiples limitations, catalogue réduit, fonctionnalités manquantes, performances qui ne sont pas toujours convaincantes, etc. Cela n'empêche pas la plateforme d'afficher des tarifs très élevés pour la vente de ses jeux. Bref, tout sauf une réussite.
- Stadia se lance en exposant ses limites, mais fait réagir la concurrence
- Trois nouveaux jeux intègrent Stadia, mais à quel prix ?
Stadia doit passer la seconde... quid des abonnements ?
Mais le potentiel est là, notamment du fait de la simplicité de lancement d'un jeu ou dans les avantages de l'intégration à l'écosystème Google. Mais il est encore loin d'être exploité, tant les erreurs ont été nombreuses. La société en semble bien consciente, et multiplie donc les promesses d'un avenir meilleur en 2020.
Dans un billet de blog, elle dit avoir déjà passé de nombreux caps, en ajoutant quelques titres à son catalogue, faisant l'acquisition de Typhoon Studios, mettant à jour ses Chromecast Ultra, intégrant Google Assistant, Stream Connect dans Tom Clancy's Ghost Recon Breakpoint, proposant un second buddy passe aux premiers clients, etc.
Mais il faudra clairement aller plus loin. On attend notamment avec impatience l'arrivée des abonnements de type Uplay+ qui permettront de profiter des titres du catalogue Ubisoft sans avoir à passer à la caisse de manière individuelle sur Stadia. On attend d'ailleurs toujours les détails de cette intégration.
Un abonné pour PC pourra-t-il jouer directement sur Stadia ou devra-t-il y disposer d'un abonnement spécifique ? Rien n'est dit sur le sujet pour le moment.
Des annonces mitigées
Google préfère mettre en avant les 120 titres qui arriveront dans son catalogue dans le courant de l'année, une dizaine d'exclusivités temporaires étant prévues pour la première moitié de 2020.
Côté fonctionnalités prévues à plus ou moins court terme, il est question de nouveautés pour la version web du service (enfin via le navigateur Chrome pour le moment) : définition 4K, plus grande intégration de l'assistant et gestion de la manette sans fil. Plus d'appareils Android devraient également pouvoir être gérés.
Pas sûr que cela suffise à enthousiasmer les foules en masse. Espérons que Google a d'autres atouts dans sa manche afin de convaincre dans les prochains mois.
FAI et opérateurs, un cheval de Troie idéal ?
La société a de toute façon bien compris qu'elle obtiendrait une masse critique d'utilisateurs d'une autre manière, en multipliant les partenariats locaux. Une stratégie qui s'est avérée payante pour les assistants Google Home, distribués comme des petits pains, gratuitement ou à tarif très réduit par des revendeurs ou même des médias.
Avec Stadia l'approche semble légèrement différente du fait de la nature même du produit. Ainsi, comme NVIDIA avec sa GeForce Now Alliance, ce sont les opérateurs qui sont visés. En Angleterre, BT a sauté le pas, offrant un pack Stadia Premiere Edition avec certains abonnements : Superfast Fibre 2, Ultrafast Fibre 100 et Ultrafast Fibre 250.
Commercialisés à 39,99 livres ou plus ils permettent d'obtenir une manette Stadia controller, un Chromecast Ultra et trois mois d'accès à Stadia Pro (valeur de 119 livres). Passée cette période, les clients devront payer l'abonnement classique pour continuer d'accéder au service dans sa version complète, et accéder aux jeux offerts aux abonnés.
Est-ce possible en France ? Sans doute. Mais pour le moment, aucun opérateur n'a évoqué le sujet. Blade avait tenté de proposer de telles offres, mais selon nos informations, les discussions engagées n'ont jamais abouti. La startup avait simplement vu son boîtier commercialisé par Orange, qui annonçait quelques mois plus tard travailler à sa propre offre de PC dans le cloud visant les professionnels. Shadow est néanmoins proposé par Proximus en Belgique.
Plusieurs de nos opérateurs proposant déjà des box sous Android TV, comme Bouygues Télécom ou Free, aller plus loin semble être la suite logique. Surtout dans un environnement concurrentiel fort, notamment autour de la fibre. Intégrer Stadia que Google va chercher à développer en masse pourrait être un avantage intéressant à mettre en avant.
Un acteur français sautera-t-il le pas ? Si oui, qui sera le premier à céder aux avances de Google ? Nous aurons sans doute la réponse d'ici quelques mois.
Stadia détaille ses promesses pour 2020 et s’associe avec BT en Angleterre
-
Stadia doit passer la seconde... quid des abonnements ?
-
Des annonces mitigées
-
FAI et opérateurs, un cheval de Troie idéal ?
Commentaires (6)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 20/01/2020 à 17h27
Celui qui sautera le pas aura sûrement gagné un accord de pearing en parallèle.
Le 20/01/2020 à 18h10
Je suis abonné à Stadia depuis le premier jour et je n’ai jamais vu,lu ou compris que c’était comme Netflix. Il est depuis le début très clair qu’il faut payer l’abonnement et aussi en plus les jeux.
Pour mon utilisation ça en vaut le coût.
Par contre là où je rejoins toutes les critiques c’est que le catalogue est pour l’instant très pauvre.
Le 20/01/2020 à 22h52
Stadia n’a jamais prétendu être le ‘Netflix des jeux vidéos’. Ce sont des sites de jeux videos et de techs qui ont très mal expliqué et très mal présenté Stadia.
Apres c’est complètement la faute de Google/Stadia, peu avant le lancement, ils n’ont invité qu’une selection réduite de ‘journalistes’ a interviewer les créateurs de Stadia du coup on dirait que les autres se sont un peu ‘vengé’…
Ils ont aussi mis des kits Stadia dans les mains de gens qui n’ont rien compris au produit (typiquement le journaliste du The Post dont tout le monde a repris la vidéo. Ce type est un soit un nunuche complet soit savait explicitement ce qu’il faisait par “vengeance” ou autre motif (audience?)).
Bref mauvaise pédagogie sur toute la ligne.
Ca montre quand meme que le pouvoir de la “presse” (en ligne) est fort et peut casser rapidement l’image d’un produit si on s’y prend mal avec eux. Sans parler du phénomène de hive-mind/copier-coller de cette presse en ligne (typiquement tout les autres sites qui ont repris Le Post sans se poser de question sur le bien fondé de ce que le type faisait).
Bref Stadia est un cas d’école de ce qu’il ne faut pas faire au niveau Public Relation, Communication et relation avec la presse en ligne. J’espère que Google a retenu la leçon.
Le 21/01/2020 à 04h59
Il y a quand-même de gros problèmes avec Stadia, lié au fait que les jeux ne sont pas des versions PC mais bien des versions Stadia. Par exemple, pour les jeux online sans interopérabilité, on se retrouve à ne pouvoir jouer qu’avec d’autres joueurs Stadia (c’est à dire pas grand monde). L’absence de customisation est aussi rédhibitoire (impossible de privilégier la qualité graphique ou les FPS selon ses préférences), l’encodage est loin d’être toujours magnifique, et enfin, il y a le problème du lag, loin d’être réglé… quand on sait que des gamers achètent très cher des souris avec plus de dpi et pollées plus souvent pour avoir l’edge compétitif ultime, qu’ils achètent des moniteurs avec 1ms de délai de rafraichissement pour avoir un lag encore plus faible… rajouter quelques dizaines de ms de lag (voire, quand ça se passe mal, plus de 100ms, et on m’a dit que ce n’était pas exceptionnel) est rédhibitoire.
Ce sera peut-être correct pour le joueur occasionnel… mais le joueur occasionnel a-t-il envie d’acheter un pack + payer un abonnement mensuel pour jouer ? Pas sûr.
Le 22/01/2020 à 12h49
Je ne saisis pas dans quelle configuration ça peut en valoir le cout.
Si tu es joueur invétéré, il est clair que le stadia actuel n’est pas pour toi (lag +catalogue indécents)
Si tu es joueur occasionnel, le prix peut clairement être un frein : l’accès peut être gratuit mais devoir payer tes jeux plein pot quand tu sais que tu peux les trouver facilement moins cher ailleurs, ça fait réfléchir.
Au final, j’ai l’impression que stadia s’adresse à un joueur très occasionnel qui n’est pas regardant sur les prix et qui ne veut pas s’encombrer de matos.
Une sorte de macuser des jeux videos quoi.
Le 22/01/2020 à 15h14
Il y a aussi beaucoup de gens qui attendent de voir si ca prend et si ca va pas rapidement fermer, comme le fait souvent google (il y a des rumeurs émanant de studios qui disent que google leur dit de pas trop “all in” dedans car ca pourrait fermer cette année)