Technologies de surveillance : une plainte déposée contre deux entreprises
Surveillance des exportations ?
Le 05 février 2013 à 08h53
3 min
Droit
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Accusées de complicité de violations des droits de l’homme au Bahreïn, deux sociétés commercialisant des technologies de surveillance viennent d’être visées par une plainte déposée auprès de l’OCDE par plusieurs organisations, dont Reporters sans frontières (RSF).
Capture d'écran du site Internet de Trovicor.
Au total, ce sont cinq ONG (RSF, Privacy International, European Center for Constitutional and Human Rights, Bahrain Center for Human Rights, Bahrain Watch) qui ont décidé de déposer plainte (PDF) vendredi dernier auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Leur cible : deux entreprises accusées d’avoir vendu des technologies de surveillance au Bahreïn, Gamma International et Trovicor. La première est anglaise, la seconde allemande.
Selon le communiqué commun des plaignants, les produits et services fournis par ces sociétés « ont contribué à de multiples violations des droits de l’homme au Bahreïn et notamment des détentions arbitraires, des actes de torture, de violation de la vie privée, de la liberté d’expression et de la liberté d’association ». Ces ONG expliquent en effet que les outils vendus par Gamma International et Trovicor ont permis aux autorités locales d’intercepter des communications, que ce soit sur le réseau téléphonique ou sur Internet. Sauf que les informations recueillies grâce à ces technologies ont conduit à l’emprisonnement et/ou à la torture de dissidents politiques, d’activistes...
Les exportations d'armes de surveillance à nouveau critiquées
Estimant que ces sociétés enfreignent ainsi les « principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales », les cinq ONG demandent aux points de contact nationaux britanniques et allemands de l’OCDE de mener une enquête, en vue d’évaluer l’ampleur de la complicité de Gamma International et de Trovicor. À terme, l’organisation internationale pourrait adopter une recommandation, afin que les firmes en question ne commettent pas de nouvelles infractions.
Avec le dépôt de cette plainte devant une organisation internationale telle que l’OCDE (axée sur l’économie), les plaignants s'attaquent avant tout aux lacunes des règles encadrant les exportations de ce type d'outils. « L’absence de régulation du commerce des technologies de surveillance avec les régimes autoritaires est l’une des menaces les plus importantes pour la liberté de la presse et les droits de l’homme sur Internet, s'inquiète Christian Mihr, secrétaire général de Reporters sans frontières Allemagne. L’exportation de telles armes digitales doit être soumis aux mêmes restrictions que la vente d’armes classiques aux pays étrangers » . En novembre dernier, la célèbre association avait d’ailleurs tenté d’interpeller la commissaire européenne en charge de l’agenda numérique des vingt-sept, Neelie Kroes, à ce sujet. RSF souhaite que l'UE légifère afin que ces technologies subissent un contrôle et une régulation similaires à ceux des armes de guerre traditionnelles.
Technologies de surveillance : une plainte déposée contre deux entreprises
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Les exportations d'armes de surveillance à nouveau critiquées
Commentaires (12)
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Abonnez-vousLe 05/02/2013 à 09h02
y’a une liste des marques/modèles impactés par cette faille?
Le 05/02/2013 à 09h16
(…) L’exportation de telles armes digitales doit être soumis aux mêmes (…)
Oh le bel anglicisme : ce sont les empreintes qui sont digitales; ces technologies (armes) sont numériques
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Le 05/02/2013 à 09h21
Vu ce qu’ils arrivent déjà à faire sur la régulation de la vente d’armes conventionnelles (ie : rien du tout de sérieux), c’est pas demain qu’ils arriveront à réguler la vente de ce type d’armes numériques ….
Le 05/02/2013 à 10h17
Et Amesys, non, toujours rien, des fois que, même pas un petit quel…? Ah ok … RSF, avec F pour Frontière ou France? " />
Le 05/02/2013 à 10h25
Le 05/02/2013 à 10h29
Le 05/02/2013 à 10h38
Le 05/02/2013 à 10h58
RSF, l’organisation ultra partie pris pour la liberté de la presse ? Faudrait surtout qu’elle meure et laisse la place a des organisations plus sérieuses et moins tendancieuses.
Le 05/02/2013 à 12h12
Le 05/02/2013 à 15h47
Bin… le truc amusant, c’est que ces “armes numériques” sont vouées à être utilisées par les gouvernements contre leur population. C’est un piti pb…
D’ailleurs où sont les eagle d’amesys et qosmos?
Le 05/02/2013 à 16h16
Le 05/02/2013 à 17h43
La liberte de la Presse selon le directeur de RSF, oui elle me fait bien marrer.
Allez lire l’article de Wiki sur RSF, il est assez complet sur ce point.