Sous les feux de projecteurs au Royaume-Uni, Twitter vient d’annoncer des modifications de ses conditions d’utilisation. Les situations de harcèlement sont désormais plus spécifiquement encadrées. Le réseau social a promis dans le même temps qu’il allait renforcer ses équipes en charge d’examiner les signalements de tweets.

« Les gens ont le droit de se sentir en sécurité sur Twitter ». Voilà le message transmis samedi par le célèbre réseau social au travers d’un billet publié sur son blog britannique. De fait, l’entreprise américaine persiste et signe après être montée au créneau au Royaume-Uni, et ce dans le but de répondre aux accusations de laxisme portées à son égard. Comme nous l’expliquions alors, la situation de la journaliste Caroline Criado-Perez, menacée et harcelée sur le site de mico-blogging, avait effectivement provoqué une mobilisation importante outre-Manche. Une pétition sur Change.org a depuis recueilli près de 130 000 signatures, dans l’espoir que l’hébergeur soit plus vigilant et qu’il permette à ses utilisateurs de signaler plus facilement les dérapages.

Après avoir exprimé la semaine dernière différents gages de bonne volonté, Twitter a finalement annoncé avant-hier avoir modifié ses conditions d’utilisation. De nouvelles dispositions interdisent désormais spécifiquement tout harcèlement ou comportement abusif ciblé sur une ou plusieurs personnes en particulier. Pourra ainsi être considéré comme tel : le fait d’envoyer des messages à un même utilisateur depuis différents comptes, le fait d’utiliser un compte dans le seul but d’envoyer des messages abusifs, etc. Ces précisions ne devraient cependant pas changer énormément de choses dans la pratique, les menaces étant jusqu’ici d’ores et déjà prohibées sur le réseau social, de même que les spam. Pour rappel, Twitter promet aux contrevenants la suspension temporaire ou définitive de leurs comptes.

Le véritable changement attendu se trouve en revanche du côté du signalement puis du traitement de ces tweets jugés illicites et/contraires aux règles du réseau social. Twitter est effectivement régulièrement pointé du doigt pour sa lenteur à répondre voire pour son absence de réponse. Sur ce terrain, l’entreprise américaine promet désormais que de nouvelles personnes vont être chargées de gérer les signalements de messages. Nous avons contacté l’entreprise afin de connaître le nombre exact d’employés supplémentaires ainsi missionnés, ainsi que ceux actuellement en charge de ce travail. Celle-ci a cependant refusé de nous donner des informations supplémentaires, ce qui rend cette annonce pour le moins imprécise.

Nouvel outil de signalement disponible pour Android le mois prochain

D’autre part, Twitter a précisé un engagement pris la semaine dernière : son nouvel outil de signalement des tweets, d’ores et déjà disponible pour les smartphones Apple, le sera « le mois prochain » pour les mobiles fonctionnant sous Android, de même que pour Twitter.com. Nous n’avons toujours pas pu savoir s’il s’agissait (ou non) des améliorations que l’Union des étudiants juifs de France a réussi à obtenir du réseau social suite aux poursuites engagées l’année dernière par l'association (voir notre article). « Nous sommes là, et nous vous écoutons » assure quoi qu'il en soit l’entreprise américaine en guise de conclusion.

On observera enfin que le réseau social, qui s’est lancé l’année dernière dans un rapport de transparence similaire à celui de Google, ne livre aucun détail relatif aux retraits qu’il effectue suite aux signalements de ses utilisateurs. Comme nous le relevions la semaine dernière, Twitter affirme néanmoins avoir retiré, entre le 1er janvier et le 30 juin 2013, 73 tweets sur demande d’autorités étatiques (police, décisions de justice...). Sur la même période, ce sont cependant plus de 18 400 tweets qui ont été retirés, cette fois au nom de la protection du copyright.