Le relai Hadopi vers le CSA, un long fleuve pas vraiment tranquille
MIQ 29
Le 10 octobre 2013 à 16h30
4 min
Droit
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En marge de la conférence de presse organisée à la maison de la Chimie, Mireille Imbert Quaretta nous a expliqué les différentes difficultés pratiques posées par le transfert des compétences de la Hadopi au CSA.
Si Aurélie Filippetti fait valider par le parlement le transfert des missions de la Hadopi au CSA, ce transfert ne sera pas effectif dès le lendemain de la publication au journal officiel de cette future loi. De nombreuses difficultés pratiques viendront jouer les trouble-fêtes.
L'amendement Assouline, une simple greffe
« Dans le système Assouline, le transfert des compétences résidait en une simple greffe. On ne bougeait rien du dispositif Hadopi et on le transférait au CSA » nous a confié en fin de matinée, la présidente de la commission de protection des droits (CPD). Le projet d’amendement de David Asssouline, qui a bel et bien existé, prévoyait simplement des dispositions transitoires pour parfaire le passage de relai. « Puisque vous ne changiez rien, il fallait simplement faire une adaptation de la loi. Cela pouvait aller plus rapidement ». Actuellement, 13 décrets accompagnent la queue de la comète Hadopi. Un simple décret transversal aurait suffi pour remplacer dans les textes la mention « Hadopi » par « CSA ».
Pour le futur projet de loi souhaité par Aurélie Filippetti, les choses risquent de se compliquer. Déjà, on ne sait pas si des prérogatives nouvelles seront ajoutées en plus du relai de la riposte graduée, laquelle peut bouger selon les amendements retenus. La Hadopi réclame déjà un dépoussiérage : « Nous préconisons ces prérogatives nouvelles, car on ne voit pas pourquoi le CSA, s’il récupère la Hadopi uniquement avec les moyens de la Hadopi, ferait mieux que la Hadopi ». Parmi les préconisations nouvelles, la Hadopi demande par exemple que celle-ci soit en capacité d’envoyer directement les mails, sans passer par le relais des FAI. « Ce sera plus simple ». Ou que les auteurs puissent la saisir directement.
Un nouveau passage devant la CNIL ?
S’il y a donc ce changement attendu ou souhaité, il faudra passer par la voie des décrets en Conseil d’État lesquels peuvent dès lors repousser le transfert effectif jusqu’à 6 mois. Autre chose, « le système d’information de la CPD devrait-il repasser par la CNIL ? » se demande Mireille Imbert Quaretta, avant de lâcher « je n’ai pas la réponse ». Si le CSA se transforme en locomotive d’un train de données personnelles, à l’instar de Hadopi et qu'un passage devant le contrôleur des données personnelles est jugé inévitable, cela repoussera d'autant le transfert Hadopi-CSA au-delà du vote de la loi.
Des avertissements sans sanction ?
Quid de la sanction finale ? Nombreux considèrent que les amendes administratives sont enterrées. Celles-ci devaient remplacer l’amende contraventionnelle et auraient pu à cette fin être infligées directement par le CSA. « J’y voyais un avantage, car on dépénalisait la procédure, sans inscription au cahier judiciaire et sans enquête policière. On n’aurait plus eu tout ce qui est contraignant » regrette Mireille Imbert Quaretta.
Pour l’avenir, la même présidente de la Commission de protection des droits a une nouvelle piste : « Lors de la première conférence de presse de la Hadopi, j’avais dit que le système n’avait pas vocation à perdurer. Pierre Lescure lui-même a prévu dans son rapport un moratoire de cinq ans. Nous pourrions alors garder la pédagogie sans la contravention » esquisse-t-elle, en ayant en tête un effet douloureux immédiat : « il faut cependant garder conscience qu’on revient alors au droit commun. S’il n’y a plus que le droit commun, il y aura beaucoup plus de procédures puisque depuis 2009, les ayants droit ont des autorisations CNIL pour faire des relevés automatisés aussi bien pour la contravention de négligence caractérisée (Hadopi, NDLR) que pour la contrefaçon. Cependant, si on considère que la pédagogie a marché et qu’il reste 20 % d’irréductibles, on ne va pas continuer sur cette voie. Ils relèveront alors du délit de contrefaçon. »
Le relai Hadopi vers le CSA, un long fleuve pas vraiment tranquille
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L'amendement Assouline, une simple greffe
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Un nouveau passage devant la CNIL ?
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Des avertissements sans sanction ?
Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 10/10/2013 à 16h39
Qui a dit qu’il fallait parier sur les Outsiders !
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Le 10/10/2013 à 16h46
Mais combien de temps cette administration absurde va - t - elle encore nous faire les poches?
Le 10/10/2013 à 16h56
Elle me fait peur, elle veut m ‘ étrangler ; Maman !
Le 10/10/2013 à 17h54
Faut faire comme pour les seigneurs du temps. Pour les tuer il faut les abattre pendant la régénération " />
Le 10/10/2013 à 18h04
Très jolie photo, très expressive, Effectivement le micro a l’air tout petit,
(pas CMB)
Le 10/10/2013 à 18h15
Le 10/10/2013 à 18h26
Le 10/10/2013 à 18h38
Le 10/10/2013 à 20h59
La mort d’open office annoncée " />
Le 10/10/2013 à 23h15
J’aime bien la petite menace sur la fin.
“Si on nous supprime, eh bien les ayants-droits peuvent faire des releves de masse juste pour la contrefacon, donc ils vont pas se gener pour attaquer.”
Sauf qu’il leur faudra toujours apporter des preuves - des vraies - , monter des dossiers en justice et tout cela a l’echelle individuelle. Ils ont voulu HADOPI pour eviter tout ca, ce n’etait pas sans raison.
Leur probleme, ce n’etait pas uniquement les releves. C’est surtout qu’il est difficile de prouver un acte de contrefacon en ligne au niveau d’un individu. (D’ou d’ailleurs la proposition de la HADOPI d’etendre le delai durant lequel le procureur peut assigner en contrefacon. C’est long et difficile.)
Cette menace n’est donc pas completement vaine, mais elle est tres loin d’etre aussi lugubre qu’elle n’y parait.
Le 11/10/2013 à 00h26
Le 11/10/2013 à 06h32
Le 11/10/2013 à 07h22
Pour l’avenir, la même présidente de la Commission de protection des droits a une nouvelle piste : « Lors de la première conférence de presse de la Hadopi, j’avais dit que le système n’avait pas vocation à perdurer. Pierre Lescure lui-même a prévu dans son rapport un moratoire de cinq ans. Nous pourrions alors garder la pédagogie sans la contravention » esquisse-t-elle, en ayant en tête un effet douloureux immédiat : « il faut cependant garder conscience qu’on revient alors au droit commun. S’il n’y a plus que le droit commun, il y aura beaucoup plus de procédures puisque depuis 2009, les ayants droit ont des autorisations CNIL pour faire des relevés automatisés aussi bien pour la contravention de négligence caractérisée (Hadopi, NDLR) que pour la contrefaçon. Cependant, si on considère que la pédagogie a marché et qu’il reste 20 % d’irréductibles, on ne va pas continuer sur cette voie. Ils relèveront alors du délit de contrefaçon. »
En gros toute personne qui a le malheur d’avoir son adresse IP sur le radar de TMG paiera une amende histoire de décourager la masse de DL et pour le reste on les laisse aux mains d’Univer(très)sale, qui les attaquera pour contrefaçon, les mecs ils ont résolus le problème du chômage pour une dizaine d’années, avec dix % de la population en taule pour contrefaçon…si les juges suivent…ou pas. " />
Le 11/10/2013 à 08h20
Moi je dis: il manque une légende à la photo.
Je verrais bien un “Rrrrrr!” : quelle tigresse cette MIQ.
En tout cas on voit bien l’instinct de survie : ça se bat jusqu’au bout même si c’est désespéré.
Le 11/10/2013 à 08h23
Pour l’avenir, la même présidente de la Commission de protection des droits a une nouvelle piste : « Lors de la première conférence de presse de la Hadopi, j’avais dit que le système n’avait pas vocation à perdurer. Pierre Lescure lui-même a prévu dans son rapport un moratoire de cinq ans. Nous pourrions alors garder la pédagogie sans la contravention » esquisse-t-elle, en ayant en tête un effet douloureux immédiat : « il faut cependant garder conscience qu’on revient alors au droit commun. S’il n’y a plus que le droit commun, il y aura beaucoup plus de procédures puisque depuis 2009, les ayants droit ont des autorisations CNIL pour faire des relevés automatisés aussi bien pour la contravention de négligence caractérisée (Hadopi, NDLR) que pour la contrefaçon. Cependant, si on considère que la pédagogie a marché et qu’il reste 20 % d’irréductibles, on ne va pas continuer sur cette voie. Ils relèveront alors du délit de contrefaçon. »
Donc à la croire grâce à la hadopi on échappe au droit commun. " /> Merci de me faire rigoler alors que je me bat depuis hier après-midi pour faire marcher windows update sur un windows xp. J’en avais besoin. " />
Le 14/10/2013 à 08h23
C’est qui miquette la ?