Le Royaume-Uni expérimente la riposte graduée contre les sites Internet
Quarante sites déjà suspendus
Le 10 décembre 2013 à 13h25
4 min
Droit
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La « Police Intellectual Property Crime Unit », cette toute nouvelle unité de police britannique spécialisée contre le piratage, a publié hier un communiqué pour vanter ses efforts en matière de lutte contre les sites illicites. L’institution met effectivement en avant les résultats d’une opération intitulée « Operation Creative », laquelle a conduit à la « suspension de quarante sites nationaux et internationaux par leurs registraires de noms de domaine ». Dans les faits, il s'agit d'une sorte de riposte graduée à destination des sites Internet. Explications.
Si aucune liste précise des quarante sites concernés n’est dévoilée par la « PIPCU », l’unité de police explique néanmoins que l’opération a débuté cet été en partenariat avec différentes organisations d’ayants droit. Celles-ci ont dans un premier temps identifié 61 sites accusés de mettre illégalement à disposition certaines de leurs œuvres protégées (films, musique, etc.). Après vérification par les agents de la PIPCU que les activités des sites en question étaient bien contraires à la loi, ceux-ci ont ouvert à leur égard une procédure dite de « prévention et de dissuasion ». Les autorités l’écrivent noir sur blanc : l’objectif de ce mécanisme au doux parfum de riposte graduée est de « corriger » le comportement de ces sites et de les pousser à « fonctionner légitimement ».
Une procédure de « prévention et de dissuasion » au parfum de riposte graduée
Concrètement, cela passe tout d’abord par un contact traditionnel de type courrier. S’il n’y a pas de réponse du site, première réprimande : le site est dénoncé à un groupe de 60 entreprises et agences spécialisées dans la publicité, afin que ces dernières arrêtent de mettre des bannières ou d’autres types de produits publicitaires sur le site en question.
Si les atteintes au droit d’auteur se poursuivent, deuxième réprimande : la PIPCU contacte cette fois le registraire de nom de domaine du site, afin que celui-ci le suspende jusqu’à nouvel ordre. L’unité de police leur explique que le site concerné viole la législation britannique relative au copyright, voire éventuellement ses propres conditions d’utilisation (voir notre article, dans lequel nous revenions sur l’une des demandes transmises à un registraire).
Après trois mois d’une période « pilote » de test, ce sont donc 40 sites dont la suspension a été acceptée par les registraires. Si l’on ne sait pas combien de ces intermédiaires ont refusé de couper les vannes vers les sites dénoncés par le Royaume-Uni, les autorités se sont quoi qu’il en soit félicitées des impacts relatifs à la publicité. Les 61 sites placés dans ce dispositif de riposte graduée ont vu - toujours selon les chiffres fournis par la PIPCU - leur nombre de publicités pour des marques connues baisser de 12 %. Aussi, près de la moitié des publicités concernait des marques « inconnues ou non identifiées » et « conduisant souvent à des arnaques ».
Selon la BBC, cette opération pilote devrait être reconduite et pérennisée d'ici l'année prochaine.
La France elle aussi inspirée par un riposte graduée pour les sites
Rappelons enfin qu’en France, la présidente de la Commission de protection des droits de la Hadopi a elle aussi proposé en début d’année un dispositif de type riposte graduée à l’encontre des sites Internet (voir ici). Mireille Imbert-Quaretta a en effet dessiné une procédure qui partirait d’une mise en demeure adressée par un ayant droit à l’encontre d’un site dont certaines activités sont considérées comme illicites. En cas de silence, les sites notifiés seraient placés dans une liste noire et les intermédiaires mis dans la boucle pour mettre en place des mesures volontaires. Google a par exemple déjà montré qu’il pouvait faire pareil ménage, l’idée étant de généraliser ces mesures. Enfin, en cas de résistance ou de négligence un peu trop caractérisée dans ce nettoyage des réseaux, les plateformes seraient menacées d’une action en justice.
Il ne fait guère de doute que cette proposition se retrouvera dans le rapport sur la contrefaçon en ligne commandé par Aurélie Filippetti à « MIQ », et dont les conclusions sont attendues pour le mois prochain.
Le Royaume-Uni expérimente la riposte graduée contre les sites Internet
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Une procédure de « prévention et de dissuasion » au parfum de riposte graduée
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La France elle aussi inspirée par un riposte graduée pour les sites
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 10/12/2013 à 13h56
Tout ça sans juge !
On arrive bien à un ordre mondial policier, ici aux ordres des intérêts privés de l’industrie du divertissement.
Le 10/12/2013 à 14h02
Il ne fait guère de doute que cette proposition se retrouvera dans le rapport sur la contrefaçon en ligne commandé par Aurélie Filippetti à « MIQ », et dont les conclusions sont attendues pour le mois prochain.
À propos d’Aurélie, voilà son dernier fait d’armes : Aurélie Filippetti refuse de “servir de caution” à Google pour une inauguration !
Je me demande où elle a appris la politesse la plus élémentaire : elle accepte de participer à un événement puis se décommande au dernier moment le jour de celui-ci en jouant les vierges effarouchées.
J’ai honte qu’une ministre de la république se comporte aussi mal.
Le 10/12/2013 à 14h08
Et les magouilles du showbiz ? Et la propagande pour les stups et le hard sex ? Et les films violents et débilitants ? Personne pour fliquer ça ?
Le 10/12/2013 à 14h12
Le 10/12/2013 à 14h23
Le 10/12/2013 à 14h23
Marf j’ai cru que c’était un détournement de Mission Impossible la série " />
Le 10/12/2013 à 14h27
Le 10/12/2013 à 14h44
Le 10/12/2013 à 14h45
Je sais pas pour vous, mais il y a un gros tour de vis sur INternet depuis que Snowden à commencé à baver… Ca pue." />
Le 10/12/2013 à 14h46
Le 10/12/2013 à 14h46
Le 10/12/2013 à 15h18
Juge : nom masculin (et féminin, déjà ce mot à l’élégance de ne pas prendre un e en plus quand on le met au féminin, quand je vois sur PCI écrit une xxxxeure -autreure, procureure, etc…- mes yeux saignent), garant de la bonne application des lois et par là même des libertés. Espèce menacée depuis 2007 et l’avènement du naboléon (dont une tentative de génocide d’une sous-espèce, dite d’instruction). Espèce en voie de disparation à partir de 2013 via la destruction de son espace naturel (ou champ d’action).
Le 10/12/2013 à 15h31
Le 10/12/2013 à 17h01
Le 10/12/2013 à 17h17
Ah oui la fameuse PIPCU " />
Le 10/12/2013 à 18h44
Le 11/12/2013 à 08h35
Perso’ je trouve l’idée bonne, de s’attaquer à la source du problème de facon graduée, sachant que cette souce est PUBLIQUE et ne requiert donc pas de flicage. Mais y a toujours un hic… Comme l’a relevé Fred: y a-t-il un juge sur le bateau? Comme d’habitude, non. La sépa-quoi des pouvoirs??
Le 11/12/2013 à 14h08
Ce qui ne parait pas trop normal, c’est qu’une autorité judiciaire d’un pays ai le pouvoir de faire fermer n’importe quel site, en faisant une simple demande au registraire de nom de domaine…
Le 11/12/2013 à 17h56