Archos vient d'annoncer son intention d'entrer dans le capital de Logic Instrument, une autre société française spécialisée dans les ordinateurs et tablettes durcies ou renforcées. Destinés aux professionnels et aux militaires, ces produits vont permettre à Archos de compléter sa gamme visant plutôt le grand public.

Conquérir de nouveaux marchés

En difficulté financière ces derniers mois du fait d'une concurrence bien plus forte, Archos a décidé depuis un moment de ne plus se contenter du marché des tablettes tactiles. La société basée à Igny a ainsi lancé récemment des smartphones, un téléphone fixe, une télévision connectée, des appareils pour la maison, etc. En entrant dans le capital de Logic Instrument, en vue d'une OPA, Archos rajoute quelques cordes à son arc des tablettes tactiles, des ordinateurs, des écrans et des smartphones endurcis, conçus pour fonctionner en condition extrême (forte ou faible température, etc.). C'est surtout un moyen pour l'entreprise d'investir de nouveaux marchés, que ce soit dans l'industrie, l'armée et bien d'autres secteurs.

« Des besoins urgents sont recensés dans de nombreux secteurs : logistique, hôtellerie, transport, aide à la vente, éducation, santé, construction, industrie » fait ainsi remarquer Loïc Poirier, le directeur général d'Archos. « Les clients professionnels réclament des solutions adaptées à leurs besoins : taille écran, pochette de protection, claviers, autonomie renforcée, WIFI ou 3G ou 4G, capacité de stockage, sécurité des données, gestion de flotte. » Jacques Gebran, le patron de Logic Instrument, estime pour sa part que l'apport d'Archos permettra à sa société de retrouver de nouvelles parts de marché rapidement.

Vers une OPA

Concrètement, l'opération financière entre les deux entreprises consistera en une augmentation du capital de Logic Instrument via l'émission de 2,2 millions de nouvelles actions. L'objectif est ainsi de donner du pouvoir décisionnel à Archos du fait d'une participation importante de sa part. Cela ne signifie pas toutefois qu'Archos détiendra à 100 % Logic Instrument. Une assemblée générale aura lieu le 23 janvier prochain afin de faire cette proposition aux actionnaires. L'opération devrait coûter à Archos environ 3,5 millions d'euros.

Dans un premier temps, Archos devrait détenir légèrement moins de 50 % de sa cible. Toutefois, la société précise que s'il venait à dépasser le seuil des 50 % du capital social ou des droits de vote de Logic Instrument, Archos « se trouverait en situation d’OPA obligatoire et déposerait une demande de dérogation auprès de l’AMF » (l'Autorité des Marchés Financiers).

Deux sociétés en difficultés

Il faut noter que si Archos a réalisé des pertes ces derniers trimestres, Logic Instrument est dans la même situation, avec un bilan difficile depuis quelques années, notamment du fait de l'arrêt de contrats outre-Atlantique. La société a néanmoins réussi à afficher des résultats encourageants en 2012 avec un bénéfice net de 160 000 euros. Mais au premier semestre 2013, l'entreprise a vu son chiffre d'affaires fortement s'effondrer (- 33 %) pour une perte d'exploitation de 776 000 euros et une perte nette de 830 000 euros. Logic Instrument est donc dans une situation instable. Il est donc peu étonnant de la voir accueillir avec sourire cette offre d'Archos.

« Au terme d’une période de réorganisation interne, nous souhaitons repartir sur des bases plus solides, en particulier aux États-Unis » déclarait Jacques Gebran en octobre dernier. « L’introduction des nouvelles Tablettes durcies a rencontré un très bon accueil de la part des clients en France et sur le marché international. Les projets générés avec ces nouveaux produits confirment nos choix stratégiques et nous confortent sur la capacité du Groupe à renouer avec la croissance pour les années à venir. »

En bourse, les réactions ont été immédiates et très positives. L'action d'Archos a réalisé une belle progression de 3,70 % au moment où nous rédigeons ces lignes. Quant à Logic Instrument, c'est un bond de 13,70 % qui est actuellement visible. Remarquez toutefois que la valeur des actions de ces sociétés était six à sept fois supérieure en 2007.