Alors que Twitter a récemment annoncé qu'il allait lui aussi se lancer dans les publicités sous forme de vidéos natives, Facebook a décidé de montrer ses muscles. Revendiquant 1 milliard de vues chaque jour, le réseau social précise qu'il va renforcer son offre, et compléter les statistiques affichées.

De mai à juillet, Facebook indique avoir noté une croissance de 50 % des vidéos vues au sein de sa plateforme, et avoir comptabilisé en moyenne 1 milliard de vues par jour depuis le mois de juin. Est-ce grâce à une plus grosse implication de ses membres, des marques ou un changement dans l'algorithme ? Est-ce qu'une vidéo lue automatiquement moins de quelques secondes est comptabilisée ? Rien n'est précisé. Mais le but est ici de montrer que ce format décolle, notamment pour les annonceurs qui pourraient être tentés de migrer chez Twitter. Le service de micro-blogging a en effet décidé de se lancer à son tour après avoir étendu sa présence publicitaire dans de nombreux pays et misé sur une offre de facturation à la performance.

Nombre de vues : jouez à celui qui a la plus grosse, comme sur YouTube

Quoi qu'il en soit, Facebook a pris deux décisions. La première est d'indiquer désormais le nombre de vues de chaque vidéo sous celles-ci à côté du nombre de commentaires et de « J'aime ». Un nouveau signal pour l'utilisateur qui sera peut-être plus tenté par un élément déjà populaire. Cela incitera aussi sans doute les marques et créateurs de contenu à déborder d'ingéniosité pour battre des scores de vues, comme on peut déjà le voir sur YouTube.

Le but est aussi de renforcer l'intérêt d'une publication directe au sein de Facebook, une pratique que l'on retrouvait là aussi du côté de chez Twitter, avec dans les deux cas des témoignages tels que celui de Jen Daly, Senior Brand Building Manager pour TRESemmé et Nexxus d'Unilever : « En diffusant des vidéos sur Facebook pendant la Fashion Week en février, nous avons noté une augmentation des taux de lecture de par un facteur de 85x par rapport à notre campagne précédente, qui utilisait des vidéos intégrées à d'autres lecteurs. Pour la fin de l'année nous allons commencer à utiliser les campagnes visant des objectifs de nombre de vues, et nos publicités sont désormais éligibles à la lecture automatique dans le flux des utilisateurs. » Tout un programme non ?

Car derrière cette volonté de renforcer la performance des éléments partagés par une marque, il y a aussi celle de maitriser de bout en bout son hébergement, sa diffusion, sa mise en avant et son éventuelle promotion payante, en évitant des publicités tierces comme cela pouvait être le cas avec l'utilisation d'un flux YouTube au sein des partages des pages.

Plus de vidéos en lecture automatique

L'autre décision est celle d'étendre le programme des vidéos en lecture automatique outre-Atlantique. Plus de partenaires pourront diffuser ce genre de contenus, ce qui pourrait ne pas être du goût de tout le monde, puisque le flux d'actualité pourra vite se transformer en source de nuisance sonore que les utilisateurs chercheront à épurer avec des outils comme AdBlock.

Pour autant, il ne faut pas croire que Facebook va chercher à devenir un nouveau YouTube en attaquant le service de manière frontale. Tout comme Twitter, ce qui l'intéresse ici, c'est de profiter de la possibilité de partager des vidéos pour en faire un support publicitaire Premium. L'objectif est surtout d'attirer de gros annonceurs qui rêvent de toucher des internautes de manière qualitative et ciblée, tout en diffusant un message qui va au-delà du texte. Il n'est donc pas question de proposer un lecteur exportable, un moteur de recherche de vidéos publiées par des « chaînes » ou quoi que ce soit d'autre. Juste de trouver un nouveau moyen d'augmenter les revenus générés par chacun des membres au quotidien.