La tendance du début d’année se confirme : le nombre de cartes SIM progresse légèrement, grâce à la montée des communications entre machines. Cela alors que le marché du prépayé continue de s’effondrer et que les forfaits sans engagement prennent toujours plus de place.

Les mois se suivent et se ressemblent presque, du moins sur le marché mobile. L’ARCEP vient de publier son observatoire des services mobiles pour le deuxième trimestre, et les chiffres sont dans la droite lignée de ceux obtenus au premier trimestre. Comme dans son observatoire précédent, l’autorité sépare complètement les cartes SIM destinées aux clients humains (dites « classiques ») de celles dédiées aux communications entre machines (ou « MtoM »), qui prennent une part grandissante sur le marché.

Les forfaits ne compensent pas la baisse des SIM prépayées

Le 30 juin, 71,1 millions de cartes SIM classiques étaient en circulation, soit 200 000 de moins qu’au trimestre précédent, qui affichait lui-même une baisse de 365 000 cartes. En clair, sur le premier semestre, ce sont donc plus de 500 000 cartes SIM pour utilisateurs finaux qui ont été supprimées. La faute revient encore au parc prépayé, qui continue sa chute : 570 000 cartes SIM en moins au deuxième trimestre. Comme le constate l’ARCEP, ce recul n’est pas compensé par les forfaits classiques, dont le nombre n'a augmenté que de 358 000 sur ce trimestre (contre 414 000 au premier).

La part active du parc mobile hors MtoM, qui comprend les cartes effectivement utilisées et les cartes postpayées, progresse. Elles sont 285 000 de plus sur le trimestre, pour atteindre 96,7 % des cartes SIM classiques en circulation (+ 0,7 point), les 3,3 % restants sont des cartes prépayées qui ne sont pas (encore) utilisées. Cette hausse est la conséquence logique du transfert des cartes prépayées vers les forfaits classiques.

Le sans engagement dépasse les 60 %, les MVNO restent stables

La part des abonnements sans engagement continue sa montée : 60,7 % des forfaits contre 58,5 % trois mois plus tôt. Le taux de pénétration du mobile reste lui stable, avec plus de 1,07 carte SIM par habitant en France métropolitaine (- 0,3 point) et plus de 1,24 carte par habitant en outre-mer (- 0,4 point).

Concrètement, les opérateurs nationaux en métropole (Bouygues Telecom, Free, Orange et Numericable-SFR) ont perdu 225 000 cartes SIM classiques, pour atteindre 61,2 millions de clients. Le nombre de SIM en outre-mer est par contre assez stable, à près de 2,7 millions.

De leur côté, les opérateurs virtuels (MVNO) ont légèrement progressé, en activant 45 000 cartes sur le trimestre. Globalement, la tendance sur les neuf derniers mois est stable, malgré la fermeture de Joe Mobile (le 31 mars dernier) qui n'aura finalement pas eu d'incidence notable sur les chiffres de l'ARCEP concernant les MVNO.

Plus de 400 000 SIM supplémentaires pour les machines

C'est donc le second trimestre de baisse consécutif pour toutes les SIM classiques. Malgré tout, sur une année glissante, la progression reste pour le moment positive : « De fait, la croissance annuelle (+ 447 000 soit + 0,6%) faiblit par rapport à 2014 (+ 3% en moyenne) » écrit l’ARCEP.

Les bons chiffres sont plutôt à chercher du côté des cartes SIM destinées aux communications entre machines. Ce n’est que récemment que le régulateur propose leur décompte séparé, ce qui se justifie par leur importance grandissante dans le parc. Désormais, on compte 9,2 millions de cartes SIM destinées à l’Internet des objets, soit 432 000 de plus qu’au premier trimestre. « L’accroissement trimestriel est depuis le début de l’année 2015, avec environ + 460 000 cartes par trimestre, plus rapide qu’en 2014 où il était en moyenne d’environ + 350 000 » explique l’ARCEP dans son observatoire. Les cartes MtoM représentent maintenant près de 11,5 % des 80,3 millions de cartes SIM en service. Une paille.

Le marché entreprises en très légère progression

Les cartes SIM MtoM ne sont pas les seules en augmentation sur ce trimestre. Il y en a désormais 7,2 millions dédiées aux professionnels en circulation, soit 30 000 de plus que fin mars. Selon l’ARCEP, la croissance annuelle « se maintient à+ 2,9% ». Cette légère augmentation n’est pas suffisante pour compenser les pertes sur le marché grand public (- 215 000 cartes). Le marché des télécoms pour entreprises est un des nouveaux axes de travail affichés de l’ARCEP. Leur prise en compte dans les observatoires trimestriels est d’ailleurs récente.

Au final, le nombre total de cartes SIM, destinées aux humains et aux machines, a donc augmenté d’environ 242 000 sur le trimestre. Quand les cartes SIM classiques ont encore perdu du terrain, le MtoM a porté le marché. Cela explique en partie l’importance que prend l’Internet des objets dans le discours du régulateur. C’est d'ailleurs l’un des sujets centraux de sa communication ces derniers mois, et l’un des objets d’étude de sa nouvelle revue stratégique, annoncée fin juin.