Alors que la période des fêtes de fin d'année approche, les différents acteurs de la vente en ligne se préparent à vivre l'un de leurs moments forts. Mais cette fois, ils vont sans doute devoir compter avec de nouveaux intermédiaires, notamment Facebook qui veut miser sur le shopping pour se développer.

Alors que nous évoquions en juillet dernier comment les géants du Net espèrent prendre toute leur place dans le secteur de la vente en ligne, Facebook vient d'officialiser une nouvelle série d'initiatives en la matière. Il faut dire que les choses s'accélèrent depuis la rentrée.

Le shopping sur mobile, une tendance de fond qui mobilise les différents acteurs

Shopify s'est en effet associé à Facebook mi-septembre pour la mise en place simplifiée d'un espace Shopping pour les boutiques en ligne. Mais deux semaines plus tard, c'est avec Twitter que le service se mettait d'accord afin de permettre à ses clients d'exploiter le bouton d'achat annoncé l'année dernière. Pour rappel, le service de micro-blogging avait lui-même fait un pas vers un modèle facilitant la vente en ligne au début de l'été.

Dans le même temps, un acteur comme Stripe a décidé de se lancer lui aussi dans la guerre de l'eCommerce sur mobile en multipliant les partenariats. Avec Relay, la société cherche à proposer une API facile à intégrer permettant de simplifier la mise en ligne des catalogues de produits pour les boutiques, et l'interaction possible avec les applications mobiles. De quoi commencer à inquiéter des acteurs pourtant déjà bien en place tels que PayPal.

Autant dire que Facebook ne pouvait pas rester sans réagir. Convaincue du potentiel de sa plateforme dans le domaine, malgré une précédente expérience ratée avec le « f-commerce », l'équipe indique qu'un récent sondage interne a indiqué que « près de la moitié des personnes viennent sur Facebook afin de chercher des informations concernant des produits, avec une majorité d'entre eux découvrant des nouveautés dans le flux d'actualités, les pages ou les groupes ». Facebook serait donc le renouveau du Télé-shopping.

Facebook passe la seconde et introduit une section dédiée au Shopping

Ainsi, dans les prochaines semaines, une nouvelle section principale va être mise en place dans le menu : « Shopping ». Réservée à quelques boutiques partenaires outre-Atlantique, l'accès à cette section permettra aux utilisateurs de découvrir de nouveaux produits sans doute en prenant en compte leurs goûts et les pages qu'ils suivent activement. 

« Avec le temps, nous allons tenter d'intégrer plus de contenu au sein de cette expérience, comme les produits indiqués comme à vendre qui apparaissent dans les groupes Facebook » précise le réseau social, qui n'en est certainement qu'aux débuts de sa réflexion en la matière. Une chose est sûre, cela va s'étendre progressivement, et Facebook va chercher à phagocyter le marché de la recommandation de produits comme il le fait avec celui de la publicité. Sans doute un problème pour tous les acteurs qui misaient sur leur rôle d'intermédiaire et de conseil dans la dernière phase avant l'achat pour alimenter leur modèle économique.

D'autant plus que cette nouvelle section n'est pas la seule annonce faite par Facebook. En effet, le tout sera accompagné de nouveaux formats publicitaires vous incitant directement à aller acheter des produits ou à découvrir des portions de catalogues hébergées par le réseau social.

De nouveaux formats publicitaires avec une intégration de l'expérience d'achat

Ainsi, après avoir mis en place le carrousel (désormais accessible hors des formats publicitaires d'ailleurs) et les publicités dynamiques permettant à Facebook de mettre tel ou tel produit en avant en fonction du profil des utilisateurs, nous aurons ainsi droit à Canvas.

Le but est ici de proposer une publicité bien plus qualitative que ce que l'on peut voir habituellement, avec une redirection vers un catalogue et une intégration presque complète du processus d'achat. Une solution qui n'est pas sans rappeler ce que Google a déjà annoncé il y a quelques semaines pour Google Shopping, mais l'utilisateur sera tout de même renvoyé au final sur le site du revendeur pour finaliser sa commande. Une étape qui sera sans doute intégrée dans un second temps, comme cela commence à être le cas chez la concurrence.

Comme la presse, les revendeurs ne vont-ils pas trop dépendre des réseaux sociaux ?

Comme pour les Instant Articles réservés à la presse, on retrouve ici une volonté de ne presque plus faire sortir l'utilisateur de Facebook, sous prétexte de rapidité et d'une expérience plus fluide, mais aussi pour capter une plus grande part de la valeur. Reste à voir si les utilisateurs seront friands de cette nouvelle façon de consommer et si les boutiques en ligne y trouveront réellement leur compte.

Quoi qu'il en soit, on sent que le marché de la vente en ligne s'apprête à vivre une réelle mutation suite à toutes ces annonces et qu'il sera sans doute compliqué de passer outre, contrairement à ce qui s'était passé il y a quelques années. Espérons que cela ne pénalisera pas les acteurs locaux face à des géants américains qui sauront prendre leur part dans cette révolution en marche.