Bornes pour voitures électriques : l’Open Data devient la règle, sauf pour les données en temps réel
YouBornes
Le 13 janvier 2017 à 15h40
4 min
Droit
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Afin que le public puisse savoir en quelques clics où se trouvent les stations de recharge destinées aux voitures électriques, l’exécutif vient de publier un décret imposant la mise en ligne, sur le portail gouvernemental d’Open Data, des informations concernant leur localisation. La diffusion des données en temps réel ne sera toutefois pas impérative.
Si le succès des voitures électriques semble avant tout lié au déploiement d’un réseau suffisant de dispositifs de recharge, les pouvoirs publics pensent également à optimiser l’utilisation du parc existant. Comment ? En améliorant les informations permettant aux conducteurs, lorsqu’ils préparent ou effectuent un trajet, de savoir à quelle distance se trouvent les stations les plus proches – que ce soit via un GPS ou un smartphone notamment.
Ouverture obligatoire des données « statiques » (localisation, heures d'ouverture...)
La France avait fait un premier pas en la matière (en imposant fin 2014 la diffusion d’informations à quelques acteurs uniquement), lequel vient d’être complété par un second, impulsé par une directive européenne. En vertu d’un décret paru vendredi 13 janvier au Journal officiel, toutes les données « relatives à la localisation géographique et aux caractéristiques techniques des stations et des points de recharge ouverts au public » devront dès demain être « accessibles sur une base ouverte à tous les utilisateurs dans des conditions non discriminatoires ».
Complété par un arrêté, ce texte prévoit que les aménageurs d'infrastructures de recharge pour véhicules électriques rendent publiques les informations suivantes, pour chacune de leur station : adresse (avec longitude et latitude), nombre de points de recharge, type de prises, amplitude d’ouverture de la station, caractère gratuit ou payant de la recharge, date de mise à jour des données, etc.
Ces données auront vocation à être diffusées dans un tableur CSV, lequel sera mis en ligne sur la plateforme « data.gouv.fr », « sous licence ouverte permettant la réutilisation libre de ces données ». Dans ces conditions, les développeurs devraient être en mesure de proposer facilement des applications permettant par exemple de cartographier les différentes bornes présentes sur le territoire national.
Pour éviter le maintien d’informations erronées ou périmées, le décret précise en outre que ces informations devront être « en permanence tenues à jour » par leurs producteurs.
Un régime moins contraignant pour les données en temps réel
Comme en matière de transports en commun, ce sont toutefois les informations en temps réel, relatives notamment à la disponibilité des services, qui se révèlent particulièrement précieuses (pour savoir par exemple si une station de recharge est libre ou déjà occupée). Sur ce terrain, l’exécutif a cependant introduit des dispositions assez peu contraignantes...
Ces « données dynamiques » n’auront à rejoindre celles sur la géolocalisation qu’à condition qu’elles soient « disponibles ». Si tel est le cas, l'aménageur devra prendre « les mesures appropriées pour qu'a minima les données relatives à la disponibilité des points de recharge soient mises à la disposition de tous les utilisateurs en temps réel » – toujours « sur une base ouverte et dans des conditions non discriminatoires ».
En clair, les opérateurs de stations ne seront pas forcément tenus de diffuser ces informations en Open Data – s’ils n’en ont pas. Dans le cas contraire, ils pourront de toute manière échapper à cette obligation, à condition qu’ils transmettent leurs fameuses « données dynamiques » à une plateforme dite d'interopérabilité (non destinée au public).
Le décret prévoit que même ces plateformes puissent commercialiser des « service[s] à destination des consommateurs finals », si un contrat est signé en ce sens. On comprend ainsi qu’à l’image des modèles « freemium » choisis par la SNCF ou, plus récemment, par la RATP, ces dispositions pourraient conduire de « gros » consommateurs de données en temps réel à payer pour y accéder. Ce qui constituerait une entorse aux principes de l’Open Data.
En attendant que ces dispositions commencent à produire leurs effets, vous pouvez d’ores et déjà vous tourner vers « data.gouv.fr », sur lequel se trouve une compilation des principales données « statiques » concernant certaines bornes de recharges disponibles en France. Ces informations en Open Data ont d’ailleurs permis de développer une carte via OpenStreetMap (voir ici). Le tout n’a cependant pas été mis à jour depuis mai 2016, et on n'y trouve aucune information en temps réel sur la disponibilité des bornes...
Bornes pour voitures électriques : l’Open Data devient la règle, sauf pour les données en temps réel
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Ouverture obligatoire des données « statiques » (localisation, heures d'ouverture...)
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Un régime moins contraignant pour les données en temps réel
Commentaires (12)
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Abonnez-vousLe 14/01/2017 à 16h14
12 centrales nucléaires étaient à l’arrêt pour inspection de sécurité
9 ont eu exceptionnellement l’accord de l’ASN pour redémarrer à cause de la période de froid
à Paris (ailleurs aussi) il n’y a pas seulement les terrasses de café qui consomment des KW inutiles, alors que d’autres devraient baisser le chauffage et mettre un pull
le jour où chacun aura sa voiture électrique il faudra 2 centrales en plus
Le 16/01/2017 à 08h24
Le 17/01/2017 à 16h43
Ici une carte interactive crée à partir des données du portail  République Française: https://team.carto.com/u/eduardorodes/builder/31daab3e-dcd1-11e6-8329-0e98b61680…
Le 13/01/2017 à 15h46
C’est un bon début espérons que l’obligation des données temps réelle soit pour bientôt. Ou a minima qu’il y ai de réels effort de fait sur ce point.
Le 13/01/2017 à 15h56
l’obligation d’une prise standard serait la première mesure a prendre.
Le 13/01/2017 à 16h22
Question aux possesseurs de voiture électrique : faut-il passer chez son garagiste pour mettre à jour la carte des bornes ?
Le 13/01/2017 à 17h05
est ce que l’on a pensé à tous ces petits pompistes qui vont venir grossir le nombre des abonnés à pole emploi ?
Le 13/01/2017 à 18h24
Le 14/01/2017 à 06h44
ChargeMap n’a pas attendu la publication d’un décret pour signaler les bornes
si une vague de froid se confirmait, on demande de baisser son chauffage d’un degré, éteindre les appareils en veille, lancer sa machine à laver avant 18 h ou après 20 h, etc. pour éviter le black out
et on veut passer aux véhicules électriques " />
Le 14/01/2017 à 07h09
Très bon jeux de mots! :)
Le 14/01/2017 à 11h41
C’est un debut.
Apres perso c’est pas ce qui me choque d’avoir un modele fermium. Les applications se font leur beure à coup de pub, je vois pas pourquoi l’état devrais fournir gratos. (Je suppose qu’il y a des serveurs et tout à faire fonctionner).
Disons que l’économie ne serait pas “internationale” je dirais oK Pour La gratuité car l’argent rentrerai dans les caisse d’une manière ou d’une autre. Mais Pour tout ce qui est web, Ca pars vite ailleurs …
Le 14/01/2017 à 15h37
ça dépend de quoi on parle…
Lors d’une charge rapide (au-delà de 22 kVA), le câble est attaché à la borne. Il y en a obligatoirement trois en France pour être compatible avec toutes les voitures commercialisées en France (sauf en Tesla qui utilise pour l’instant ses propres standards, notamment parce qu’ils étaient en avance tant sur le plan technique que sur le déploiement). ça fait donc trois câbles. Quand on va à une station service, si je ne m’abuse, il y en a autant, non (SP95 + SP98 + gazole) ? :)
A la maison, on a des prises classique. C’est la méthode de charge de base pour la plupart de ceux qui ont une voiture électrique. Pour l’ensemble des modèles, le câble vers prise classique est désormais livré avec la voiture, il me semble.
Sur les bornes en dehors, plusieurs situations peuvent se rencontrer. Pour la puissance comprise entre le maxi de ce que donne la prise classique et les 22 kVA évoqués plus haut, on a un standard européen. Le décret ci-dessus confirme que le standard européen doit être présent
au moins sur toutes les bornes. Pour celles qui ont été installées
avant, il existe des adaptateurs.
Bref, tu as ces éléments à garder dans ton coffre :
* le câble vers la prise classique pour les charges de base (livré avec la voiture)
* le câble pour la charge au standard européen un peu plus rapide
* et, dans le pire du pire, l’adaptateur vers le standard franco-italien précédent (c’est territorialement limité à ceux qui ont déployé des bornes en premier : Paris, Nice et quelques réseaux départementaux)
Bref, la standardisation est faite côté bornes. Elle n’est pas nécessaire côté voiture.