Google se sépare de son activité d’imagerie par satellite
Terra bye-bye
Le 08 février 2017 à 15h00
3 min
Économie
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À peine deux ans après son rachat, Google se sépare de Terra Bella, sa branche dédiée à l'imagerie par satellite. Planet, une autre start-up spécialisée dans ce domaine, en profite pour se renforcer et ajouter le moteur de recherche à ses clients.
En 2014, Google annonçait le rachat de SkyBox, une entreprise spécialisée dans l'imagerie satellite disposant de plusieurs appareils en orbite, pour la modique somme de 500 millions de dollars. L'idée était alors de s'appuyer sur ces satellites pour améliorer le contenu offert par Maps, mais également d'exploiter le savoir-faire de l'entreprise pour amener un accès à Internet dans les zones touchées par des catastrophes.
La jeune pousse annonçait aussi qu'elle pourrait participer à d'autres programmes de Google, notamment ceux gravitant autour des véhicules autonomes.
De Skybox a Terra Bella
Récemment rebaptisée Terra Bella, l'entreprise poursuit ses activités dans l'imagerie satellite, mais cela ne se fera plus sous la houlette du géant de Mountain View. Une autre start-up, Planet, vient en effet d'annoncer l'acquisition de Terra Bella, qui quitte donc le groupe Alphabet.
Ni Alphabet ni Planet n'ont dévoilé les détails financiers de la transaction, mais il y a fort à parier que la maison mère de Google n'a pas réalisé une très belle affaire. En effet, Planet dispose de moyens relativement limités. La société a procédé à plusieurs levées de fonds et de dettes entre 2013 et 2015 qui lui ont permis de collecter environ 183 millions de dollars et n'a donc pas nécessairement les reins assez solides pour proposer de quoi permettre à Google de récupérer sa mise.
Selon Techcrunch, les négociations préliminaires tournaient autour de 300 millions de dollars. L'annonce des prochains résultats trimestriels d'Alphabet en avril permettra peut-être d'y voir un peu plus clair en scrutant le montant des dépréciations enregistrées par l'entreprise entre janvier et mars.
Planet récupère un gros client
Dans le billet de blog annonçant la nouvelle, Planet explique que cette opération lui permet de récupérer sept satellites d'observation SkySat, capables de prendre des clichés avec une résolution d'un pixel pour un peu moins d'un mètre. Celle-ci lui permettra de compléter sa flotte jusqu'ici composée de 60 appareils moins performants, avec une résolution comprise entre 3 et 5 mètres par pixel.
Planet précise également que ces nouveaux satellites auront vocation à alimenter sa base de données de photographies terrestres, que l'entreprise commercialise ensuite à diverses fins. Parmi ses clients, on retrouvera Google, qui a profité de la vente de Terra Bella pour signer un contrat s'étendant sur plusieurs années, lui permettant d'acheter les images dont il a besoin, pour alimenter son service Maps par exemple. Le géant du Net s'approvisionne également chez d'autres fournisseurs, dont la NASA (avec le satellite Landsat 8 par exemple).
Il est enfin à noter que la start-up assure qu'un « certain nombre d'employés de Terra Bella rejoindront Planet pour poursuivre leurs travaux », sous-entendant qu'une fraction d'entre eux ne font pas partie du voyage, et leur sort n'a pas été précisé pour l'instant.
Google se sépare de son activité d’imagerie par satellite
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De Skybox a Terra Bella
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Planet récupère un gros client
Commentaires (8)
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Abonnez-vousLe 08/02/2017 à 15h04
Google à les moyens de vendre à crédits.
Le 08/02/2017 à 15h41
Je pense au contraire que Google a du faire une belle affaire.
Ils ont du signer un contrat qui leur donne accès à toutes les données d’imagerie de façon illimité pendant un certain nombre d’année.
Du coup, ils vont bénéficier également des autres images et du reste de la flotte de satellite de Planet. Sans devoir supporter le personnel et tout ce que coûtait Terra Bella. Sans compter que les satellites vont probablement être très rapidement technologiquement dépassé et qu’on ne sait pas combien de temps il reste sur leur durée de vie restant.
Le 08/02/2017 à 19h42
Pas de détails sur les raisons de la vente? Objectifs pas rempli? Pas intéressant financièrement/synergies limitées?
Le 08/02/2017 à 23h35
Etonnant de voir Google se séparer de sa filiale d’imagerie satellitaire, sachant que c’était un bon moyen d’abreuver son service Google Maps avec des images fraiches et même d’en vendre via des services payants pour les entreprises.
Le 09/02/2017 à 07h14
« Ces deux systèmes sous le même toit permettront de nouvelles possibilités intéressantes », a déclaré Will Marshall co-fondateur et CEO de Planet dans un communiqué. Selon le l’agence américaine Bloomberg,
80 employés d’Alphabet vont rejoindre les équipes de Planet. D’autre
part, la start-up a signé un contrat de plusieurs années pour fournir
ses images à Google.
http://www.linformaticien.com/actualites/id/43038/alphabet-vend-son-activite-d-i…
Le 09/02/2017 à 07h20
Le 09/02/2017 à 10h22
Changement de dynamique notable, ceci-dit.
Jusqu’à présent Google/Alphabet concentrait/internalisait ses services, probablement pour ne pas dépendre d’entités qu’ils ne contrôlait pas et donc ne maîtrisait pas.
Quelle est la raison profonde derrière ce revirement stratégique ? Le début de la fin de la croissance infinie ? La réalisation que la rentabilité a atteint un palier ? Un début de provision pour futures pertes ? La réalisation qu’un trop gros groupe est ingérable par nature ?
Certes, ils ont négocié un contrat à la hauteur de la moins-value de l’entreprise cédée, mais ils perdent la main sur la matière première : les satellites.
À ce sujet, ils ont peut-être ont-ils une idée derrière la tête à ce sujet ? Je ne peux tout simplement pas croire qu’Alphabet ne s’intéresse pas à l’espace ou la vision de la Terre de l’espace.
Ils verticalisent tous leurs services Internet (jusqu’aux AC TLS + racines DNS). L’espace/les satellites sont un composant essentiel de l’Internet mobile, amené à croître.
Peut-être que de simples satellites d’imagerie ne sont pas rentables pour eux. Dans ce cas, on devrait avoir leur version de satellites (suivant un processus similaire à leur conception de serveurs pour bourrer des racks 2U) dans les prochaines années.
Et si c’est le, cas ils feront certainement plusieurs choses, et notamment de la communication.
C’est une petite info passée inaperçue, mais elle est centrale AMHA.
Le 11/02/2017 à 01h11
capables de prendre des clichés avec une résolution d’un pixel pour un peu moins d’un mètre
Mince, ils pourront voir la taille de ma b… " /> " />