L’Agence spatiale européenne veut réduire l’empreinte environnementale de l’aéronautique, aussi bien sur Terre que dans l’espace avec une Charte Zéro Débris. Elle compte aussi sur le privé pour se relancer dans le fret et les vols habités, notamment avec la Station spatiale internationale en ligne de mire. Problème, l’Europe est privée de lanceur depuis des mois et pour encore un bon moment.
La conquête puis l’exploration spatiale, on la connait principalement par le prisme de la science et de la recherche de traces de vies à l’aide de sondes et autres rovers. Mais, c’est aussi des milliers de satellites en orbite autour de la Terre pour nos usages de tous les jours, un chiffre qui augmente rapidement ces dernières années à cause du lancement des constellations de milliers de satellites afin de proposer un accès à Internet partout dans le monde.
L’Agence spatiale européenne rappelle d’ailleurs, à juste titre, que « le monde est plus dépendant que jamais des technologies spatiales », aussi bien dans le civil que le domaine militaire.
Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA (Agence spatiale européenne), le rappelle en guise d’introduction au Sommet sur l’espace à Séville : « La politique spatiale, c’est aussi la politique climatique, la politique industrielle et la politique de sécurité. L’espace est un atout essentiel face aux enjeux globaux. Il figure au menu des négociations au niveau international, et l’Europe doit prendre une part active aux discussions s’y rapportant ». Les enjeux de souveraineté sont donc très importants.
Réduire l’empreinte environnementale de l’aéronautique
L’ESA veut permettre à l’Europe de passer d’une surveillance passive à une gestion active du changement climatique en mobilisant « les moyens spatiaux […] afin de soutenir les efforts déployés aux niveaux national et européen pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 ».
Deux principales pistes sont mises en avant : « les fabriques d’informations […] dont l’objectif est d’exploiter les données d’observation de la Terre associées à l’informatique dématérialisée et à des méthodes d’analyse de pointe pour aider les décideurs et l’industrie à négocier le virage de la neutralité carbone », ainsi que le système Iris, « qui contribuera à réduire l’empreinte environnementale du secteur aéronautique ».
Iris est un programme de l’ESA (qu’il ne faut pas confondre avec la constellation Iris² concurrente de SpaceX Starlink, OneWeb et Amazon Kuiper) dont le but est de « rendre l’aviation plus sûre, plus verte et plus efficace en développant un nouveau système de communication air-sol par satellite pour la gestion du trafic aérien (ATM), en partenariat avec Inmarsat. D’ici 2028, Iris permettra une gestion complète des trajectoires 4D au-dessus des espaces aériens du monde entier et la liaison de données sera le principal moyen de communication entre les contrôleurs et les équipages de cockpit ».

L’Agence spatiale européenne ne compte pas en rester là et « s’attachera en parallèle à réduire l'empreinte environnementale de tous les projets spatiaux sur l’ensemble de leur cycle de vie et à promouvoir une industrie spatiale propre et durable ». Les plus taquins noteront que l’Europe est pour le moment au plus bas sur l’empreinte environnementale des lanceurs, car ils sont pour le moment soit cloué au sol (Vega-C), soit en retard (Ariane 6) ou encore plus disponible (Ariane 5).
Commentaires (5)
Je viens de regarder la doc d’ariane 6 (https://www.arianespace.com/wp-content/uploads/2021/03/Mua-6_Issue-2_Revision-0_March-2021.pdf), sur la fin des boosters, ça peut accélérer quand même jusqu’à 6g (page 50). Après, pour Susie, la rentrée est normalement prévue à 3.5g (https://www.ariane.group/en/news/susie-the-reusable-space-transporter-european-style/) ce qui serait moins qu’une montagne russe.
En complément :
Quand l’ISS partira à la retraite, Starlab, une station spatiale privée, prendra le relais (20mn, 9/11/23)
+1 pour le sous-titre
Quitte à faire référence à un film, autant faire également référence à des séries TV. Je vous propose de lire le synopsis de la série Dead Like Me qui montre le danger des retours atmosphériques
Y’a un mode d’emploi pour une fusée ! notons qu’il y’a moins de pages que celui de mon imprimante laser, donc ça doit plus simple à utiliser