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Avec ExoMars 2020, l’ESA est dans « une course contre la montre »

Qui a dejà deux ans de retard...

Avec ExoMars 2020, l'ESA est dans « une course contre la montre »

Le 16 octobre 2019 à 10h24

À seulement huit mois de son lancement, la mission ExoMars n'est pas prête : les parachutes de l'atterrisseur ne sont pas au point. La NASA et le JPL prêtent main-forte à l'ESA pour résoudre cet épineux problème et procéder à la validation des systèmes dans les temps. Le moindre faux pas pourrait faire reculer ExoMars d'encore deux ans.

Cet été, l'Agence spatiale européenne (ESA) procédait à une nouvelle série de tests sur les parachutes dont la mission est de ralentir la descente de la plateforme Kazachok et du rover Rosalind Franklin, afin qu'ils se posent en douceur sur Mars... contrairement à Schiaparelli (mission ExoMars 2016) qui s'était écrasé au sol à plus de 300 km/h.

L'enjeu était important puisque les précédents tests s'étaient soldés par des échecs : « Bien que les mécanismes de déploiement se soient correctement activés et que la séquence ait été entièrement réalisée, les deux voilures des parachutes principaux ont été endommagées », rappelait l'Agence spatiale européenne. 

Hélas, en août, François Spoto, chef du projet ExoMars, était contraint de reconnaître que « les adaptations et précautions introduites à la suite des anomalies du dernier test n'ont pas aidé à réussir le second test ». La fenêtre de lancement étant ouverte du 26 juillet au 11 août 2020, l'ESA n'avait « évidemment plus de marge pour un autre échec ». 

Le temps presse. Une réunion avec des scientifiques de la NASA était prévue en septembre afin de trouver une solution le plus rapidement possible. Qu'en est-il aujourd'hui à seulement huit mois de la date de lancement ? Des pistes sont évoquées, mais le gros du travail reste à faire.

« Des avancées positives », mais rien n'est joué

« Des avancées positives ont été réalisées au cours du dernier mois pour résoudre les problèmes découverts avec les parachutes de la mission ExoMars, afin de rester sur la fenêtre de lancement de juillet-août 2020 », explique l'ESA dans un communiqué publié hier. 

La sonde doit pour rappel utiliser quatre parachutes : deux principaux de 15 et 35 m de diamètre et deux « parachutes pilotes » plus petits (un pour chaque parachute principal). La descente sur Mars durera en théorie six minutes, et l'ensemble de la procédure doit se dérouler sans la moindre anicroche pour permettre au rover d'atterrir en douceur et ainsi entamer sa mission.

ExoMars 2020

Les sacs des parachutes mis en cause

Après les derniers tests non concluants, « une inspection minutieuse de tout le matériel récupéré a été effectuée, permettant aux équipes de définir des adaptations sur la conception du parachute principal et secondaire. Des modifications de conception prometteuses seront également appliquées aux sacs des parachutes », explique l'Agence spatiale européenne... et ce dernier point n'est pas un hasard. 

Comme prévu, l'ESA s'est en effet rapprochée de la NASA et des membres du Jet Propulsion Laboratory (JPL) en septembre. Des scientifiques d'outre-Atlantique se sont ainsi rendus dans les installations de l'Agence spatiale européenne afin de procéder à des analyses sur place.

Selon Space News, leurs conclusions seraient que les dommages aux parachutes auraient été causés au moment de sortir de leurs sacs. « L’accent est donc mis sur l’adaptation et la simplification des sacs au lieu de toucher aux parachutes », expliquait François Spoto en septembre.

De nouveaux tests en haute altitude début 2020

Ce n'est pas tout. Dans le cadre de cette coopération, l'ESA pourra accéder aux équipements de test du JPL afin de « réaliser de nombreux tests d’extraction dynamiques au sol pour valider toutes les adaptations de conception prévues, avant les prochains tests de chute en haute altitude ». L'idée est d'avancer rapidement.

Pour le moment, la prochaine fenêtre pour procéder à un test en haute altitude sera ouverte entre janvier et mars 2020, en Oregon aux États-Unis. L'ESA travaille d'arrache-pied pour réaliser les tests de ses parachutes et les réussir avant un examen final de qualification et de validation prévu pour fin avril.

L'avenir d'ExoMars 2020 en dépendra. « Nous n’avons plus la certitude de partir en 2020 », lâchait François Spoto début septembre.  La situation est certes critique, mais « pas désespérée » pour autant.

Comme le rappelle l'ESA dans la vidéo ci-dessous, c'est bel et bien « une course contre la montre ». Les parachutes doivent en théorie être intégrés au vaisseau spatial avant son expédition à Baïkonour en avril... ce qui paraît compliqué avec une validation prévue pour fin avril.

« Mais il est également possible de réaliser cette opération lors de la préparation de la fusée sur le site de lancement en mai », ajoute l'Agence spatiale européenne. Un calendrier très serré que le moindre grain de sable pourrait faire voler en éclat. 

En cas d'échec, ExoMars 2020 attendra 2022

« Toutes les équipes russes et européennes travaillent désormais pour terminer le programme de vérification de l'engin spatial dans les temps. Si cet examen est passé avec succès, nous serons autorisés à envoyer ExoMars 2020 à Baïkonour », explique le responsable de mission François Spoto.

« Si nous loupons cette fenêtre, nous devrons ajourer le lancement pendant plus de deux ans. La prochaine fenêtre de lancement n'arrivera pas avant 2022 », ajoute-t-il. Il faut en effet attendre que Mars et la Terre soient au plus proche avant d'envoyer une fusée pour éviter de parcourir inutilement des dizaines de millions de kilomètres.

Pour rappel, ExoMars 2020 est déjà en retard de deux ans puisqu'elle devait normalement décoller en 2018 (la mission s'appelait alors ExoMars 2018). « Après avoir examiné tous les scénarios proposés pour assurer la réussite de la mission, le JESB [Comité directeur ExoMars, ndlr] a conclu que, compte tenu des retards pris par les activités industrielles européennes et russes, ainsi que par les livraisons relatives à la charge utile scientifique, la meilleure solution consiste à reporter le lancement à 2020 », expliquaient début 2016 l'ESA et les Russes de Roscosmos.

Enfin, ExoMars 2020 et Mars 2020 de la NASA seront consacrées à la recherche de traces de vie passés sur la planète rouge.

Le 16 octobre 2019 à 10h24

Commentaires (6)

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Merci pour l’article ! On espère que les sacs seront vite reconçus !

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Après le cratère Schiaparelli, l’ESA s’apprête à créer le cratère Exomars…



C’est quand même troublant (mais je suis prêt à entendre les bonnes raisons de la chose) que l’ESA ne soit toujours pas capable de faire des parachutes pour un atterrissage sur Mars ; quand la NASA y arrive (avec un taux d’échec quand même très faible) depuis les années 1970… C’est quoi, qui va pas, avec les leurs ??? Pourquoi ils sont toujours infoutus de faire poser quelque chose là-bas sans le faire s’écraser comme une grosse m××de (ah, si : Beagle 2, il a bien atterri dans sa coque de ballons, mais il est tombé en panne… avant même de pouvoir fonctionner) ?! Alors que depuis 20 ans, les autres ont posé avec succès Pathfinder, Spirit et Opportunity, et Curiosity ?

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La réponse est simple: l’experience.



Les américains on échoué beaucup de fois avant de réussir a se poser sur Mars. Les européens on pas beaucoup essayé donc ils sont encore en train d’apprendre.



Et sachant que dans le spatial l’experience coute tres cher a aquerir….

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Meewan a écrit :



La réponse est simple: l’experience.



Les américains on échoué beaucup de fois avant de réussir a se poser sur Mars. Les européens on pas beaucoup essayé donc ils sont encore en train d’apprendre. 



Mais la NASA l’a, cette expérience ! Pourquoi l’ESA n’en profite pas, plutôt que d’essayer de réinventer la roue dans son coin (pour les résultats que l’on connaît…) ??! C’est ça, que je comprends pas, surtout quand on sait que toutes les agences spatiales (OK, pas les Chinois ni les Indiens, encore que je suis pas sûr pour ces derniers) bossent ensembles et font bénéficier leurs savoirs aux autres, et que les technologies employées sont les mêmes (ou ne doivent pas différer tant que ça).


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Ça je ne sais pas. Mais pour le spatial il y a souvent des enjeux industriels derriere (faire travailler les entreprises de ton pays) et des enjeux d’image. Il faut peut êter chercher par la pour trouver la réponse a ta question.

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Trit’ a écrit :



Après le cratère Schiaparelli, l’ESA s’apprête à créer le cratère Exomars…







Schiaparelli c’était déjà une mission Exomars :)



Et pour le coup, même s a priori la NASA file un coup de main en analyse, elle s’était retirée du projet à cause de contraintes budgétaires.

De base, les Américain devaient fournir le lanceur, les modules de descente et d’atterrissage et plein d’autre bordel.



Quand ils ont quitté le projet, l’ESA s’est tournée vers Rocosmos pour avoir du soutien, et les russes fournissent plein de choses du coup (y compris les lanceurs protons, d’ou le fait que les missions ExoMars partent de Baikonour et pas de Kourou).



Donc c’est normal qu’on ait pas toutes ces technos vu que les Américains ne sont pas partie prenante directement.


Avec ExoMars 2020, l’ESA est dans « une course contre la montre »

  • « Des avancées positives », mais rien n'est joué

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  • De nouveaux tests en haute altitude début 2020

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