L’ANFR face à l’augmentation des contrôles du DAS et Open Barres sur iOS
Il ne faut pas dasespèrer
Lire notre dossier sur l'exposition aux ondes, le DAS et les rapports et de l'ANFR :
Le 15 novembre 2019 à 11h10
7 min
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Le gouvernement a demandé à l'ANFR d'augmenter de 30 % ses contrôles de DAS, des opérations coûteuses. Pour y arriver, l'agence va devoir réaliser des « priorisations internes » et réaliser « des gains de productivité » sur certaines activités. C'est également l'occasion de revenir sur le cas d'Open Barres sur iOS, qui se fait toujours attendre.
Il y a quelques semaines, l'ANSES publiait un épais rapport sur les « effets sanitaires éventuels liés aux valeurs élevées de DAS de téléphones mobiles portés près du corps ». Sans être alarmiste, mais en mettant en avant le principe de précaution, l'Agence de sécurité sanitaire avait trouvé des « des éléments de preuve limités » d'éventuels effets biologiques suite des expositions supérieures à 2 W/kg, « en particulier sur l’activité cérébrale ».
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Le gouvernement lui avait emboîté le pas et annonçait dans la foulée quatre actions. But de l'opération : « limiter l’exposition aux émissions de certains téléphones mobiles et mieux informer le public ». L'une d'elles consiste à demander à la Commission européenne de revoir sa copie afin que les mesures du DAS se fassent au contact et non plus à 5 mm ; une autre est de pousser les fabricants à proposer des mises à jour... sur la base du volontariat.
Deux autres mesures concernent directement l'ANFR : renforcer l'application Open Barres d'ici la fin de l'année et augmenter de 30 % les contrôles du DAS des produits mis sur le marché. Lors d'une conférence autour de l'Open Data organisée par l'Avicca, nous avons pu en apprendre un peu plus sur ces sujets avec l'Agence nationale des fréquences.
Open Barres sur iOS : L'ANFR « ne désespère pas » avoir « l'autorisation d'Apple »
L'application Open Barres a été lancée durant l'été 2018, sur Android pour commencer. Elle est récemment passée en version 2.0 avec un « nouveau design plus moderne, ergonomique et intuitif [et] un nouveau socle technique ». Par contre, toujours rien sur iOS alors que cette version avait été annoncée l'année dernière, certes sans aucun calendrier.
Lors du colloque, les représentants de l'ANFR ont expliqué qu'ils « ne désespèrent pas d'avoir un jour l'autorisation d'Apple de la faire tourner sur iOS ». Ils nous ont précisé que le problème vient de l'accès aux API permettant de mesurer le signal, pierre angulaire d'Open Barres.
Pendant la phase de développement de l'application iOS, ils pouvaient en utiliser une non documentée, mais elle n'est désormais plus accessible. Seule solution selon l'ANFR : demander une autorisation à Apple... et ce n'est visiblement pas si simple. En attendant, l'application Open Barres sur iOS reste dans les cartons.
Dans un sujet proche, la question de mettre en Open Data les données récoltées par l'application Open Barres a été soulevée durant le colloque. « C'est une question qu'on se pose en interne », rétorquait l'Agence nationale des fréquences. Néanmoins, « à l'instant T ce n'est pas possible pour des questions » de respect de la vie privée.
« Je schématise, mais [un problème pourrait subvenir] si dans une ville vous avez un utilisateur qui fait tous les jours le même parcours... Ce sont des données qui sont horodatées et géoréférencées, même si on met un floutage sur la partie horodatage, ça pose des problèmes », explique l'ANFR.
Pour rappel, le gouvernement a récemment demandé à l'ANFR de compléter son application d'ici la fin afin d'y ajouter les émissions d'ondes (DAS) correspondant à son smartphone, ainsi que les distances d'usage recommandées. Des informations déjà accessibles en Open Data sur le site dédié de l'ANFR.
Comment financer la hausse de 30 % des contrôles du DAS ?
Nous avons ensuite demandé à l'ANFR ce qu'il en était de son budget face à la demande du gouvernement d'augmenter de 30 % le nombre de contrôles des DAS des smartphones. Pour rappel, le rythme moyen est actuellement d'une centaine de smartphones par an.
Lorsqu'elle veut vérifier le DAS d'un smartphone, l'ANFR prélève un échantillon dans le commerce, puis il est envoyé dans un laboratoire accrédité pour y subir une série de mesures et obtenir un rapport détaillé (qui est généralement publié). Le laboratoire est payé par l'Agence, via de l'argent public qu'elle prend sur la subvention versée par le ministère. Nous avions d'ailleurs interrogé le ministère sur une éventuelle hausse de la subvention de l'ANFR pour effectuer 30 % de contrôles supplémentaires, mais sans réponse de sa part.
Le sujet est délicat pour l'Agence, qui marche sur des œufs : « Le budget lui-même n'est naturellement pas en croissance, en revanche il y a des choses que l'on peut faire. Des priorisations internes et mettre en place un certain nombre de dispositions qui permettent de faire des gains de productivité sur telle ou telle activité. Et ainsi dégager des possibilités d'augmenter le taux de mesure que l'on peut faire réaliser ».
« Il y a un certain nombre de choses qu'on peut faire à budget constant pour faire un focus particulier sur certaines questions qui sont très importantes », ajoute l'ANFR, sans donner plus de précision sur les choix qui seront opérés pour atteindre l'objectif.
Faire connaitre le patrimoine des fréquences, les données et l'ANFR
Enfin, l'ANFR profitait du colloque pour faire un rapide état des lieux. Elle regrette que le patrimoine des fréquences ne soit pas « forcément très connu » et cherche des moyens pour mieux se faire connaître et aussi valoriser le spectre. Plusieurs pistes sont mises en place depuis plus ou moins longtemps.
Premièrement, proposer des données pour un usage prédéfini, c'est-à-dire des données déjà prétraitées : « C'est ce qui fonctionne le mieux », avec le site Cartoradio ou les différents observatoires, notamment ceux du déploiement de la 2G, 3G, 4G et 5G.
Deuxièmement, mettre à disposition les données brutes lorsque cela est possible. L'ANFR reconnaît que l'auditoire est relativement faible par rapport aux données retraitées, mais les utilisateurs sont fidèles. La troisième piste serait d'associer des données de l'ANFR avec d'autres, dont la qualité aurait été vérifiée. C'est le cas d'Open Barres. Si son utilisation devenait plus massive, elle pourrait « détecter des singularités » sur les réseaux.
Dans tous les cas, « il faudrait davantage de communication [mais] avec le budget qu'on a ce n'est facile de faire beaucoup de communications sur ce sujet-là ». La hausse de 30 % des contrôles du DAS ne devrait pas aider...
L’ANFR face à l’augmentation des contrôles du DAS et Open Barres sur iOS
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Open Barres sur iOS : L'ANFR « ne désespère pas » avoir « l'autorisation d'Apple »
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Comment financer la hausse de 30 % des contrôles du DAS ?
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Faire connaitre le patrimoine des fréquences, les données et l'ANFR
Commentaires (15)
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Abonnez-vousLe 15/11/2019 à 11h14
« Je schématise, mais [un problème pourrait subvenir] si dans une ville vous avez un utilisateur qui fait tous les jours le même parcours… Ce sont des données qui sont horodatées et géoréférencées, même si on met un floutage sur la partie horodatage, ça pose des problèmes », explique l’ANFR.
Merci de penser à cette problématique et de prendre en compte les cas aux limites.
Le 15/11/2019 à 11h54
Un gros bigup à leurs équipes d’ailleurs :)
Le 15/11/2019 à 14h11
Lors du colloque, les représentants de l’ANFR ont expliqué qu’ils « ne désespèrent pas d’avoir un jour l’autorisation d’Apple de la faire tourner sur iOS ». Ils nous ont précisé que le problème vient de l’accès aux API permettant de mesurer le signal, pierre angulaire d’Open Barres.
La mesure du signal, une API ? Donc Apple est en mesure de récolter la qualité de service de chaque opérateur dans le monde entier mais le partage de ces données n’est pas compatible avec la vie privée… et la capture de ces données à distance ce n’est pas un trou béant dans la sécurité des clients ?
Réponse du service technique d’Apple :
-« Meh comprenez-moi : les simplets du seigneur Cook sont trop stupides pour comprendre leur matériel alors on a pondu une API».
Hippocrate ou hypocrite… " />
Le 15/11/2019 à 15h02
En ce qui concerne
Réponse du service technique d’Apple :
-« Meh comprenez-moi : les simplets du seigneur Cook sont trop stupides pour comprendre leur matériel alors on a pondu une API».
l’API est pas si idiote que ça.
On parle certes de (mesure de) signal. Ça a beau être commun à tous les téléphones, je peux supposer que la récupération de cette donnée sur la puce varie selon le modèle, la version, le firmware …
L’API permet de s’affranchir de ça en offrant aux développeurs (Apple) la possibilité d’appeler cette fonction sans se préoccuper de savoir où on doit réellement récupérer l’info sur la puce, sa version, …
Par contre en ce qui concerne le partage, c’est à voir. Filer ce genre d’accès pourrait permettre une exploitation non-autorisée par certaines apps ou par les opérateurs donc …
Bref, que ce soit chez Apple ou l’ANFR, les deux raisons me semble légitimes.
Le 15/11/2019 à 15h23
Tout à fait. Et mon message n’en pensait pas moins en évoquant Tim Cook juste bon à représenter l’image de marque du tout propriétaire alors que sous le capot c’est intel ou équivalent.
https://www.forbes.com/sites/greatspeculations/2019/06/17/why-apple-should-desig…
Après API ou pas, l’ANFR pourrait aussi se passer d’Apple et commander les références chez Intel ou Boardcomm puis faire leurs tests en labo. Ce serait plus rapide et conforme à ce qui se produit dans le monde du PC pas si éloigné une fois la couche de marketing proprement décapée. A l’acide, au Vitriol ou à la pommade c’est vous qui voyez. " />
Le 15/11/2019 à 15h41
On dirait que tu mélanges un peu tout… l’API se serait pour Open Barre, une appli qui fait justement les mesures que l’ANFR ne peut pas faire en labo.
Et les problèmes de vie privée évoqués a propos du partage des données concernent le partage de ce qui est récolté par Open Barre (signal + heure + geolocalisation). Ça n’a pas été évoqué (ni dans l’article, ni par Apple) pour justifier l’absence dans iOS de l’API pour avoir la force du signal.
Le 15/11/2019 à 15h42
Le 15/11/2019 à 15h48
Le 15/11/2019 à 16h13
Ok… Je dis que tu mélange tout.
Le 15/11/2019 à 16h19
Pendant la phase de développement de l’application iOS, ils pouvaient en utiliser une [api] non documentée, mais elle n’est désormais plus accessible. Seule solution selon l’ANFR : demander une autorisation à Apple… et ce n’est visiblement pas si simple. En attendant, l’application Open Barres sur iOS reste dans les cartons.
Donc il y a bien une API cachée non documentée… je ne mélange rien, je me place du côté client. Apple étant depuis peu le défenseur de la vie privée du monde et de Navarre.
Le 15/11/2019 à 16h42
Il y a une API. Apple choisi de ne pas la rendre dispo, mais personne n’a dit que c’était pour une question de vie privée. Apple bloque tout plein de choses aux applications (accès limité au port USB et au lecteur NFC par exemple).
Ça ne semble pas gêner leurs clients vu qu’ils continuent à acheter des iPhone, tant pis pour eux si ils n’ont pas accès aux applications qui ont besoin de trucs inaccessibles.
Le 15/11/2019 à 17h12
Le 16/11/2019 à 15h09
Il ne faut pas dasespèrer deux fautes en un seul mot! BRAVO Vous devriez utiliser Antidote!
Le 17/11/2019 à 08h38
Soit t’es en train de déduire que Apple bloque cette API pour une question de vie privée parce que l’ANFR parle de vie privée sur un truc qui n’a rien à voir et donc tu fais un procès d’intention à Apple.
Alors que la raison la plus probable est qu’Apple ne voit pas l’intérêt s’ouvrir cette API et qu’à Cupertino, l’ANFR, ils ont une idée vague de ce que ça peut bien être .
Soit tu n’as pas compris ce qu’est une API ou une API non documentée.
Soit, je n’arrive pas à ton niveau d’intelligence.
Mais bon vu ton historique je dirai que tu cherches juste à construire ton propre argumentaire anti pomme à partir de morceaux trouvés par ci par là .
Le 18/11/2019 à 17h34
Procès d’intention pas réellement non. Entre vie privée et santé publique le choix me semble plus que douteux tel qu’il est techniquement posé…
Pendant la phase de développement de l’application iOS, ils pouvaient en utiliser une non documentée, mais elle n’est désormais plus accessible. Seule solution selon l’ANFR : demander une autorisation à Apple… et ce n’est visiblement pas si simple. En attendant, l’application Open Barres sur iOS reste dans les cartons.