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Adobe Max 2020 : un Creative Cloud plus transversal, des fonctions dopées à l’IA

Arigato Sensei

Adobe Max 2020 : un Creative Cloud plus transversal, des fonctions dopées à l'IA

Le 28 octobre 2020 à 15h03

La série des conférences de rentrée continue avec un Adobe Max entièrement virtuel, crise sanitaire oblige. L'occasion d'un déluge d'annonces pour Creative Cloud.

Le contexte particulier a d’ailleurs été l’occasion pour Adobe d’aborder la manière dont les habitudes se modifient, et la pérennité de ces changements. Selon Mala Sharma, vice-présidente et responsable générale de Creative Cloud, des études maison ont montré que 82 % des « créatifs » estiment que les processus ont changé définitivement.

83 % pensent également qu’il est devenu crucial d’élargir les palettes de compétences. Il apparaitrait selon Adobe une demande accrue pour fonctions de collaboration, de partage et d’apprentissage. Une analyse servant volontairement son discours, puisqu'une partie des annonces était consacrée à ces trois domaines.

Parmi les nouveautés annoncées, un renforcement du travail transitant entre les appareils, notamment grâce à l‘arrivée d’Illustrator sur iPad. Adobe vante la capacité de reprise transparente du travail sur Mac, Windows, Android, iOS et le web. Un aspect d’autant facilité par l’arrivée – enfin – de l’historique des versions dans Photoshop, alors que seuls Illustrator et XD en profitaient jusqu’à présent. Les utilisateurs peuvent également créer un lien public vers un document Photoshop, Fresco ou Illustrator depuis le cloud.

On continue avec la possibilité d’intégrer des documents cloud Photoshop dans d’autres créations Illustrator ou Photoshop. InDesign intègre un mode Partager pour Révision amélioré, laissant les participants annoter le document, avec du texte et/ou du surlignage, avec possibilité de suggérer du texte en remplacement.

Dans le même esprit, les commentaires laissés sur le web s’affichent maintenant dans Fresco. On se demande d’ailleurs pourquoi cette fonction n’a pas été présente dès le début. Mais les nouveautés étaient bien plus nombreuses, pour certaines spécifiques aux principaux produits. Revenons-y plus en détails.

Les fonctionnalités « IA » de Photoshop se renforcent

La version pour ordinateur de bureau de Photoshop reçoit plusieurs améliorations en lien avec l’intelligence artificielle, plus spécifiquement les fonctions de Sensei, là pour proposer ses services basés sur le machine learning.

Cinq apports sont présents. Le premier, Neural Filters, est le plus important. Actuellement en bêta, il se compose des filtres fondés sur la reconnaissance des formes et objets. De là, une personne peut en manipuler les caractéristiques avec de simples réglettes. Ces Neural Filters permettent ainsi de modifier les couleurs d’une photo, les caractéristiques d’un visage et autres exemples simples.

Les filtres sont nombreux selon Adobe, qui ajoute que leur qualité ne pourra que grandir avec le temps.

Adobe Max 2020 Photoshop Neural Filters

Vient ensuite Sky Replacement qui, comme son nom l’indique, est un outil dédié de modification du ciel, voire de remplacement complet. L’IA sépare le ciel du premier plan et permet de le modifier « en quelques clics ».

La fonction en elle-même n’a rien de nouveau, mais Adobe promet des résultats dignes d’un Photoshop, avec notamment une grande précision dans la reconnaissance du ciel, qui ne se ferait pas piéger par des éléments le découpant habituellement, comme un pont ou un gratte-ciel.

Un nouveau panneau Discover centralise de son côté les outils et conseils dont l’utilisateur pourrait avoir besoin. Comment ? En se servant de Sensei pour analyser les habitudes et les types d’opérations constatés au quotidien.

Le panneau inclut notamment des actions en un clic pour accélérer les processus fréquents. Là encore, Adobe promet une amélioration constante de sa fonction. Enfin, deux outils de reconnaissance font leur apparition, Object Aware Refine Edge et Refine Hair, spécialisés respectivement dans les objets et les cheveux.

Les Neural Filters ont été développés par Adobe Research en partenariat avec NVIDIA. Ils sont disponibles pour la dernière révision de Photoshop sur les ordinateurs fixes et portables disposant d’une carte graphique dédiée, dans l’idéal de moins de quatre ans. Nous reviendrons sur leur fonctionnement d'ici peu.

Parmi les autres nouveautés citons Pattern Preview, qui offre une prévisualisation de la manière dont le document apparaitra en tant que modèle, donc avec des répétitions de motifs. Depuis ce mode, l’utilisateur peut ajuster les calques. On note également Live Shapes, qui veut simplifier la création et la modification de formes. On peut par exemple créer directement des triangles et manipuler les formes sur le canevas via de nouveaux contrôles.

Quant à la version iPad, elle évolue dans de moindres proportions. On peut maintenant changer les dimensions, la résolution et l’échantillonnage du PSD, pour reprendre des capacités existantes de la version complète. On y trouve également une fonction de streaming à déclencher depuis le menu Export. On diffuse alors le contenu de l’écran sur Behance, en plus d’afficher sa bouille via la caméra avant de la tablette, à des fins de commentaires.

Notez que la version Apple Silicon pour macOS a été abordée pendant la conférence. Adobe prévoit d’en révéler davantage dans les jours qui viennent. Les nouveaux Mac n’ayant de toute façon pas été officiellement présentés, l’éditeur n’est pour l’instant pas en retard. On devrait sans doute en entendre parler d'ici la mi-novembre.

Une gestion centralisée des plug-ins

À l’instar des navigateurs, Photoshop est également connu pour ses collections de plug-ins. Pour en faciliter la gestion et améliorer leur découverte, Creative Cloud pour ordinateur intègre une place de marché dédiée.

Dans cette section, les utilisateurs pourront donc voir la liste complète des plug-ins disponibles, même si rien n’oblige bien sûr les créateurs à les placer chez Adobe. Des catégories permettront de mieux s’y retrouver, en plus d’une sélection opérée par l’éditeur, pour mettre en avant les éléments qui lui taperont dans l’œil.

Ce n’est à vrai dire pas différent de ce que l’on trouve déjà dans l’actuel Exchange, à ceci près que le catalogue se voudra plus pratique et surtout mieux intégré. Tout plug-in acquis (gratuit ou non) se retrouvera immédiatement dans Photoshop dans un nouveau panneau dédié.

Adobe profite surtout de l’occasion pour porter vers son application (et XD) la plateforme UXP. Elle définit comment les plug-ins peuvent interagir avec les applications. Il doit en résulter, selon l’éditeur, d’une meilleure intégration avec Photoshop. Les éléments actuellement mis en avant dans Cloud sont d’ailleurs les extensions utilisant UXP.

Illustrator débarque sur iPad

Il s’agissait de l’une des principales annonces de la conférence. Au vu du positionnement d’Illustrator, une version iPad avait tout son sens depuis longtemps, avec une compatibilité évidente avec les stylets (dont le Pencil d’Apple).

À l’instar de ce qui a été fait pour Photoshop, Illustrator pour iPad reprend les fonctions essentielles du logiciel complet, comme radial, grille et miroir. Toute l’ergonomie a été chamboulée pour s’adapter aux stylets. Adobe parle d’une gestation particulièrement longue, basée sur les retours des plus de 5 000 testeurs de l’application mobile.

Adobe Max 2020 Photoshop Neural Filters

L'éditeur prévient que l’interface peut perturber au début, car peu d’éléments sont en fait affichés au départ. « Davantage de capacités se révèlent d’elles-mêmes au fur et à mesure que vous travaillez », précise-t-il.

Avec l’habitude, l’utilisateur est censé « développer un rythme naturel », les éléments d’interface disparaissant pendant le travail au stylet. Bien qu’Illustrator pour iPad puisse techniquement être récupéré par n’importe quel utilisateur de la tablette, il réclame un abonnement au Creative Cloud pour fonctionner.

Fresco s’étend à l’iPhone

Fresco est peut-être moins connue que Photoshop et Illustrator, mais l’application est un membre important de la suite Creative Cloud. Spécialisée dans le dessin et la peinture, elle est maintenant disponible sur iPhone, en plus de l’iPad et de la version pour ordinateurs de bureau.

L’interface se veut très proche de ce que les créatifs connaissent, avec notamment les mêmes brosses. Les documents présents dans Creative Cloud peuvent être repris tels quels pour continuer à travailler dessus. L’ensemble a cependant été adapté, en raison de la surface d’affichage réduite et des interactions au doigt.

Fresco pour Windows évolue parallèlement (l’application n’a pas de version macOS pour l’instant). On note par exemple le support du texte, avec l’accès complet aux Adobe Fonts. Les brosses sont également plus nombreuses, avec notamment l’arrivée de Smudge pour adoucir des traits, arrondir des angles ou flouter une zone.

Adobe Max 2020 Photoshop Neural Filters

On remarque également la possibilité de changer la manière dont le stylet répond à la pression exercée par la main, pour les modèles compatibles. La modification se fait dans les options.

Fresco renforce aussi ses capacités de partage. D’une part, l’utilisateur a maintenant plus de contrôle sur la qualité et la taille des timelapses. Attention, ces paramètres doivent être modifiés avant de commencer à dessiner. D’autre part, on peut déclencher une diffusion sur Behance depuis le menu Partage. La fonction tient un historique de l’utilisation des outils, l’audience pouvant donc savoir quand et comment une fonction a servi.

Parmi les autres améliorations, signalons la possibilité de restaurer une ancienne version, la sauvegarde d’un document sans pour autant le fermer, ou encore l’application d’une action à plusieurs calques simultanément. Pour cela, il suffit d’appuyer sur la vignette d’un calque, puis d’appuyer une nouvelle fois pour faire apparaitre le menu.

On pourra alors supprimer, dupliquer, copier, fusionner ou transformer les calques sélectionnés.

Lightroom : du neuf pour les deux éditions

Commençons par rappeler qu’il y a deux Lightroom, l’un classique, l’autre intégré à l’offre cloud. Le second possède moins de fonctions que le premier, mais l’écart se réduit. En outre, une partie des nouveautés lui est réservée, notamment tout ce qui touche à l’intelligence artificielle.

Les deux restent fournies par Creative Cloud, qui débute à 11,99 euros par mois pour la photo. Elles reçoivent cette année bon nombre d’évolutions communes, dont une révision complète de Virage partiel. Color Grading s’affiche de son côté maintenant comme une roue chromatique tridirectionnelle (ombres, tons moyens et hautes lumières).

Le zoom évolue lui aussi, pouvant être défilant ou par zone selon la touche du clavier maintenue.

  • Adobe Max 2020 Lightroom
  • Adobe Max 2020 Lightroom
  • Adobe Max 2020 Lightroom

Passons ensuite aux ajouts spécifiques. Dans la version classique tout d’abord, des améliorations de performances sont à noter, notamment dans Pinceaux et Dégradés quand l’accélération graphique est active. Le défilement des dossiers et collections est également plus fluide. Le logiciel renforce également sa gestion des appareils photo connectés, dont une Live View pour les appareils Canon.

La version cloud récupère de son côté deux fonctions importantes de la mouture classique : l’ajout de filigranes graphiques et l’historique des modifications dans les photos. Elle reçoit aussi une fonction liée à l’IA : la sélection automatique des meilleurs clichés. La fonction se lance depuis un album et se base sur la qualité générale des photos et la présence des visages. Deux lots sont alors constitués, « Choisies » et « Autres ». On peut modifier le réglage de qualité pour rendre la sélection plus souple ou exigeante.

InDesign se concentre sur les flux de travail

Les annonces de cette année concernent essentiellement le partage, la révision et la collaboration. La première amélioration est une évolution de l’outil Share for Review apparu en juin, déjà mentionnée dans la première partie de cet article. Adobe affirme que ces ajouts permettent de travailler trois fois plus vite dans une équipe de deux (un designer et un examinateur) et six fois plus dans une équipe de quatre (un designer et trois examinateurs).

L’une des plus grosses améliorations de cette année est néanmoins l’évolution de la fonction Chercher/Remplacer. En plus de s’attaquer au texte, elle permet maintenant de viser des couleurs. L’ajout est si évident que l’on se demande, là encore, pourquoi Adobe ne l’avait pas ajouté plus tôt. La fonction devrait se révéler particulièrement efficace en cas de changement d’identité graphique au sein de l’entreprise.

Évolution également pour les habillages d’objets avec du texte. Cette fonction exploite Sensei pour détecter plus efficacement les contours de l’objet. Le placement du texte devrait donc être plus précis et les graphistes auront davantage de contrôle sur le résultat. Ils n’auront notamment plus à se limiter au cadre de l’image visée.

Parmi les autres améliorations, et outre une série de corrections pour améliorer la fiabilité de l’application, notons le support du HSB (hue, saturation, brightness). Les valeurs pourront être entrées au clavier chaque fois qu’une couleur sera sélectionnée. Les Adobe Fonts bénéficient également d’une activation automatique, pour en finir avec les messages d’erreurs sur des polices manquantes.

After Effects, Premiere Pro et Premiere Rush

Beaucoup de nouveautés pour les applications dédiées à la retouche vidéo. On commence avec Premiere Rush, l’application mobile gratuite (mais avec de nombreux achats in-app).

L’expérience de navigation a été complètement remaniée afin de trouver plus rapidement des éléments graphiques et sonores à ajouter aux vidéos. La collection graphique s’enrichit de nombreux nouveaux titres, éléments superposés et désormais de transitions, largement réclamées par les utilisateurs.

Le contenu audio s’enrichit de centaines de pistes, boucles et effets de la bibliothèque Splice, tous libres de droits. On note également l’arrivée de deux nouveaux effets, Pan and Zoom et Auto Reframe.

Sensei prépare deux ajouts importants pour Premiere Pro : Speech to Text et un nouveau flux de travail pour les sous-titres, les deux actuellement en préversion. Le premier permet de convertir automatiquement l’audio en texte, le second de jongler plus facilement avec les sous-titres.

Dans After Effects, Sensei alimente Roto Brush 2, dont la mission est de séparer rapidement un objet au premier plan du reste. Il se veut bien sûr plus efficace que la première version.

Dans Character Animator, Sensei permet de créer des animations sensibles au discours. Dans le cas d’un personnage par exemple, la bouche et la tête pourront bouger en fonction de ce qui est dit. La bouche peut notamment s’animer précisément grâce à la nouvelle fonction Lip Sync, elle aussi basée sur Sensei.

After Effects se dote de plusieurs nouveautés en lien avec l’animation et la 3D. La gestion des caméras est par exemple améliorée, permettant à un utilisateur de placer autant de caméras qu’il souhaite dès qu’un calque 2D passe en 3D. Elles peuvent ajouter des angles de vision différents et autoriser tous les mouvements habituels.

Les 3D Transform Gizmos sont pour leur part de nouveaux outils pour redimensionner, positionner et faire tourner des objets de manière précise.

Deux autres fonctions sont ajoutées en préversion. La première, Real-time 3D Draft Preview, permet la collecte de retours en partageant le travail déjà effectué. La seconde, 3D Ground Plane, fournit une ligne d’horizon et un point de fuite pour les graphistes créant en 3D. Ils pourront activer également une grille si besoin.

Adobe annonce enfin une série d’améliorations générales et de performances. Par exemple, la décompression matérielle sous Windows sur les formats H.264 et HEVC dans Premiere Pro est plus rapide. Dans ce dernier, les pre-rolls audio sont également plus réactifs, particulièrement dans les projets utilisant de nombreux effets.

Plusieurs ajouts aussi dans les flux de travail, avec le support de Rec2100 PQ pour le HDR dans Premiere Pro et After Effects, la gestion des couleurs pour ARRI ProRes, la prise en charge des imports ProRes RAW sous Windows pour les GPU intégrés, ou encore la conversion de l’espace colorimétrique ProRes RAW vers LOG.

Réalité augmentée : Aero se dote d’une version desktop

Aero était jusqu’à présent une application mobile pour iOS uniquement. Elle permet de créer et manipuler des objets en réalité virtuelle. Il va falloir désormais compter sur une version pour ordinateur de bureau, Mac ou PC.

Disponible en bêta, elle contient bien sûr plus de fonctions que la version mobile. Surtout, elle autorise des manipulations nettement plus précises. Autre avantage, l’accès direct aux contenus disponibles dans les autres applications Adobe. Le logiciel ne pourra être utilisé que pour la création et la modification des objets. Leur visualisation en réalité augmentée réclame toujours un iPhone ou un iPad.

Plusieurs améliorations sont également de la partie, pour les deux variantes. Par exemple, on peut maintenant importer des séquences de PNG et des GIF, une requête régulière des utilisateurs. Autre demande récurrente, Aero gère désormais les animations multipistes pour les objets déjà importés dans l’application. Les partages de lien autorisent de leur côté la création d’une miniature personnalisée et la génération d’un code QR.

Enfin, sur iOS, un onglet Découverte montre les contenus d’autres utilisateurs, sélectionnés par Adobe. Il renvoie en fait vers une galerie spécifique de Behance et permet, par simple sélection, d’importer l’objet dans le décor.

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