En France, plus de 16 800 sites proposent désormais de la 5G, dont plus de 10 000 rien que pour Free Mobile. Chaque opérateur dispose de sa propre stratégie, qui n'évolue pas vraiment au fil du temps. En ce mois de juillet, la 5G débarque enfin à Lille, chez les quatre opérateurs nationaux.

Comme chaque mois depuis le lancement de la 5G en France, l’Arcep publie le bilan des antennes ouvertes commercialement par les opérateurs, et ce dans les différentes bandes de fréquences (700, 2 100 et 3 500 MHz). Il s’agit pour rappel de données transmises par les opérateurs, sans vérification in situ de la part du régulateur.

Fidèles à notre habitude, nous avons regroupé l’ensemble des chiffres dans deux tableaux permettant de suivre les évolutions des uns et des autres au fil des observatoires de l’Autorité.

Sans surprise, les tendances restent les mêmes. Free Mobile caracole toujours en tête en déployant massivement dans les 700 MHz, lui permettant ainsi de proposer une large couverture de la population. Bouygues Telecom et SFR misent sur un mélange de 2 100 et 3 500 MHz, tandis qu’Orange propose principalement du 3,5 GHz.

Voyons maintenant les chiffres dans le détail.

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10 239 sites pour Free Mobile, 1 597 sur les 3,5 GHz pour Orange

En un mois, Free a ouvert commercialement pas moins de 665 nouveaux sites en 5G, pour un total de 10 239. Bouygues Telecom est second avec 306, puis SFR et Orange ferment la marche avec respectivement 231 et 219. Au total, ces trois opérateurs proposent entre 1 700 et 3 000 sites.

Si l’on ne prend en compte que la 5G sur les 3,5 GHz – la bande dite au « cœur » de la 5G car permettant les plus gros débits – la situation est totalement différente : SFR est en tête des déploiements avec 272 sites de plus, Bouygues Telecom et Orange suivent avec 233 et 221, tandis que Free Mobile est bon dernier avec 161. 

Sur les 2 100 MHz, Bouygues Telecom en revendique 297 de plus, SFR 97, tandis qu’Orange en affiche… 5 de moins (il peut s’agir d’ajustements par rapport aux chiffres du mois précédent). Pour rappel, Free Mobile n’a pas d’antennes 5G en service sur cette fréquence, ce qui explique son absence.

La filiale d'Iliad mise de toutes façons plutôt sur les 700 MHz et  continue de tracer sa route, seule, avec 665 sites de mieux. Pour rappel, et quel que soit l’opérateur, un site 5G peut disposer de plusieurs antennes sur des bandes de fréquences différentes (700 MHz et 3,5 GHz par exemple).

La 5G sur les 3,5 GHz chez les opérateurs

Afin d’avoir une meilleure idée de la topologie des réseaux 5G des opérateurs, nous calculons le pourcentage de sites dans la bande des 3,5 GHz par rapport au nombre total ouvert commercialement :

• Bouygues Telecom : 34,3 % de sites 5G en 3,5 GHz (+ 4,9 points)
• Free Mobile : 12,7 % de sites 5G en 3,5 GHz (+ 0,8 point)
• Orange : 85,3 % de sites 5G en 3,5 GHz (+ 2,1 points)
• SFR : 57,4 % de sites 5G en 3,5 GHz (+ 9,2 points)

Orange, déjà largement en tête depuis des mois, continue de grimper sur cet indicateur pour atteindre désormais plus de 85 %, tandis que Free Mobile est toujours bon dernier (et de loin) avec 12,7 % seulement. Néanmoins, il ne faut pas oublier que l'entreprise de Xavier Niel reste la seconde en termes de sites à 3,5 GHz déployés. Elle en dispose de 1 297 au 30 juin, contre 1 597 pour Orange, 1 010 et 1 005 pour Bouygues Telecom et SFR. 

Comme à chaque fois, on regrette que Free Mobile ne fasse pas preuve de plus de transparence sur sa carte de couverture 5G. Si les bandes de 700 et 3 500 MHz ont bien chacune leur code couleur, aucune information n’est donnée concernant la différence de débit. Alors que ses trois concurrents fournissent ce genre d’informations.

La 5G débarque (enfin) à Lille

Depuis le lancement de la 5G fin 2020, certaines villes avaient mis en place un moratoire sur le déploiement. Elles finissent par céder les unes après les autres, parfois avec un cahier des charges renforcé et des engagements supplémentaires des opérateurs. C’est désormais au tour de Lille de sauter le pas.

Pour rappel, Martine Aubry se félicitait en octobre de l’adoption du moratoire par le conseil municipal, affirmant alors qu’il était « urgent d’attendre ». En l’occurrence il était question du rapport de l’ANSES attendu début 2021.

Ses conclusions, en « bêta » pour le moment, sont qu’il n’y a « pas de risques nouveaux pour la santé au vu des données disponibles », mais que les données manquent à l’appel pour se prononcer davantage. De gré ou de force, les villes s’en contentent, d’autant que des analyses supplémentaires ne sont a priori pas pour tout de suite.

• 5G et risques sanitaires : notre analyse du long rapport mi-figue mi-raisin de l’ANSES

Suite à la signature d’une « déclaration relative à la téléphonie mobile » avec la ville – dans laquelle il est notamment question de « transparence » et « d’information au public » selon Bouygues Telecom –, les opérateurs ont enclenché la machine à communiqués de presse pour vanter leurs réseaux. 

Bouygues Telecom annonce ainsi que « ce sont 9 Lillois sur 10 qui peuvent bénéficier de la qualité » de son réseau 5G. Free revendique couvrir « 61% de la population lilloise en 5G ». Fabienne Dulac affirme de son côté que « les 29 plus grandes métropoles françaises ont désormais accès à la 5G » d’Orange. 

SFR prend un angle différent et indique que Lille est la « première ville pilote de SFR à bénéficier de sites 5G alimentés en énergie renouvelable ».  La marque au carré rouge explique avoir « noué un partenariat avec Total Direct Energie […] afin d’alimenter dès juillet 2021 des sites 5G en électricité produite grâce à des barrages hydroélectriques, des éoliennes ou des panneaux solaires ».