Freebox Delta Server : intégration de quatre HDD, mise à jour de la mémoire et surprise sur le Wi-Fi
Du bon et du moins bon
Notre dossier sur les entrailles des nouvelles Freebox :
Le 20 décembre 2018 à 15h46
9 min
Hardware
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La Freebox Delta est arrivée dans nos labos. Nous avons décidé de commencer notre analyse par son boîtier Server, qui cachait encore quelques secrets.
Même si la communication grand public de Free pour sa Freebox Delta se focalise surtout sur le Player Devialet, ce qui nous séduit le plus dans cette nouvelle offre est le nouveau boîtier Server. Et pour cause : il intègre du 10 Gb/s, une connexion hybride xDSL/4G, du Wi-Fi tri-bande ou encore un NAS avec RAID.
Une évolution bienvenue pour un élément qui n'avait pas vraiment été retouché depuis l'annonce de la Freebox Révolution en 2010. Le Server de la Mini 4K utilise en effet les mêmes composants. Il en est de même pour celui intégré à la Freebox One. Arrivé dans nos labos, nous avons commencé à l'utiliser et à le décortiquer. En voici les premiers éléments intéressants.
- Freebox Delta Server : intégration de quatre HDD, mise à jour de la mémoire et surprise sur le Wi-Fi
- On a démonté la Freebox One : à la découverte de ses quatre PCB et de son « Compute module »
Des FreePlugs plus gros, plus lourds (mais plus rapides)
Le pack Freebox Delta est toujours livré dans un énorme carton en contenant d'autres (désormais noirs), pour chaque élément. Les FreePlugs du Server et du Player Devialet sont dans une même boîte. Ils sont plus imposants que la précédente version, avec des dimensions de 173 x 78 x 41 mm contre 124 x 68 x 41 mm. Ils sont également plus lourds, passant de 280 à 390 grammes.
Ils délivrent 20 V pour 6,5 A (12V, 3 A précédemment). Le cordon d'alimentation (1 m) est toujours amovible, mais pas celui reliant le FreePlug à la box (1,5 m) qui utilise désormais un connecteur USB Type-C et la technologie Power Delivery. Il n'est donc plus divisé en deux éléments (données et alimentation).
Pour rappel, l'autre nouveauté de cette nouvelle version est la promesse d'atteindre des débits pouvant aller jusqu'à 1 Gb/s via l'AV2-MIMO. La synchronisation se gère de la même manière que précédemment, avec des appuis longs ou courts sur le bouton/voyant.
Un boîtier ni compact, ni énorme... mais profond
Le packaging du Server est sobre. La partie supérieure détaille la connectique et l'installation, que l'on trouve également dans le manuel. Celui-ci est assez succinct, un peu trop d'ailleurs.
On n'y trouve pas certains détails concernant l'ouverture de la trappe inférieure (nous y reviendrons) ou l'installation des HDD/SSD, le remplacement de la mémoire, etc. Free compte sans doute sur son assistance en ligne pour cela. La clé Wi-Fi et le QR Code de connexion simplifiée sont affichés au dos du manuel. Par défaut, le WPS est inactif.
La connectique arrière comprend quatre ports RJ45 à 1 Gb/s, un emplacement SFP+ pour le 10 Gb/s, un RJ11 (téléphone) et un USB Type-C pour l'alimentation. Au-dessus on trouve deux modules : xDSL/4G (ou fibre selon les cas) à gauche et celui relatif au pack de sécurité à droite.
Sur la gauche de la box, on trouve un second USB Type-C et un Type-A. Tous deux sont à la norme 3.1 Gen 1 (ou 3.0), fonctionnant à 5 Gb/s.
Un lecteur NFC est présent sur la partie supérieure. L'affichage en façade se veut simple, avec de grosses lettres. Il est surtout moins pratique. Tactile, il nécessite trop de manipulations pour parvenir à une information spécifique. Quelques lettres seulement pouvant être affichées à la fois, il faudra souvent attendre plusieurs secondes pour pouvoir lire un élément. L'ensemble peut ainsi paraître lent.
Avec sa forme en triangle et ses dimensions de 255 x 245 x 60 mm, ce modem routeur Wi-Fi intégrant un NAS ne sera pas toujours simple à installer dans l'emplacement habituellement réservé à la box. Il pèse 1,5 kg (avec le disque dur de 1 To installé). Il est livré avec les habituels câbles et adaptateurs RJ11, ainsi qu'un câble RJ45.
Le premier démarrage de la box nous a demandé un peu plus de cinq minutes, téléchargement et installation de la dernière mise à jour (4.0.2) compris, sur une ligne ADSL à 6,5 Mb/s. Une fois cette phase terminée, l'heure ne sera pas constamment affichée. Il faudra approcher sa main de la façade ou la toucher pour qu'elle soit visible.
Cela n'empêche pas le boîtier de consommer 24 watts au repos, avec quatre HDD installés. L'alimentation nécessaire est de 20V et 4,5 A.
Jusqu'à quatre HDD/SSD au format 2,5"
Sous la box, une trappe permet d'accéder à certains composants. Sa mécanique d'ouverture n'est pas détaillée et la présence d'un logo « Eject » n'aide pas vraiment. Il suffit au final de tirer pour déclipser le cache.
Le berceau, qui peut accueillir jusqu'à quatre HDD/SSD de 2,5" S-ATA, pivote à 90°. Il est relié au PCB par des connecteurs plats et flexibles. La fixation des périphériques est assurée par quatre petits picots en plastique. Le disque dur fourni par défaut (vendu 40 euros) est un modèle Western Digital de 1 To, de référence WD10JUCX, fabriqué en juillet 2018. Il fonctionne à 5400 tpm, avec un cache de 16 Mo.
Nous l'avons remplacé par quatre Barracuda ST2000LM015 de Seagate à 5400 tpm, mais avec 128 Mo de cache, disponibles pour 70 euros environ. Ils annoncent un débit pouvant atteindre 140 Mo/s, une consommation de 0,5 à 1,8 watt et une nuisance sonore limitée. Ils devraient donc être capables de dépasser le débit d'un simple connecteur 1 Gb/s (125 Mo/s), notamment en RAID. Nous y reviendrons dans un second temps.
L'installation n'a pas posé de problème, un espace d'un peu moins de 4 mm restant entre nos HDD de 7 mm d'épaisseur. Nous n'avons pour le moment pas pu vérifier avec des modèles plus épais. Le berceau mesurant de son côté 17 mm, il y a fort à parier que ce sera un problème pour des modèles de 15 mm. Nous tenterons de le vérifier rapidement.
Il faut dans tous les cas s'attendre à voir les revendeurs proposer rapidement des packs de HDD/SSD de 2,5" pour tenter d'attirer les adeptes de la Freebox Delta. Surtout que les soldes arrivent à grands pas. N'hésitez donc pas à attendre un peu avant de vous équiper.
Le SoC Marvell et 2 Go de mémoire, amovibles
Sous le berceau on distingue un large dissipateur noir. Il surplombe le SoC Marvell utilisé par Free. Pour rappel, il s'agit d'un modèle à quatre cœurs ARMv8, sur lequel nous n'avons aucun détail. Si l'on se fie à ses références 88F8-BVP4/YEM82601/1826 A2E et aux informations que nous avons pu glaner çà et là, il s'agit d'un Armada 8040 (88F8040) à base de Cortex-A72, gravé en 28 nm.
Il est accompagné officiellement de 2 Go de mémoire, sous forme d'une barrette SO-DIMM amovible. Marquée d'un simple Freebox, il s'agit de DDR4 simple face comprenant cinq puces de 512 Mo (dont une pour la correction d'erreur ECC). Ce sont des modèles Samsung K4A4G165WE-BCRC à 2 400 MHz (timings 17-17-17), pensés pour des usages à basse consommation (1,2 V).
Elle peut être aisément remplacée. Nous l'avons fait avec un modèle 4 Go (2 666 MHz) payé une cinquantaine d'euros, la box démarrant sans difficulté.
L'impact sur les performances est probablement nul. Nous n'avons d'ailleurs aucun moyen de vérifier si la quantité supplémentaire est reconnue ou non, l'interface de la Freebox ne détaillant pas les informations sur le SoC ou la mémoire. On imagine une utilité pour le SAV ou pour de futures mises à jour, si une fonction comme l'intégration d'un système de conteneurs (Docker par exemple) venait à être proposé.
Trois autres composants sont visibles et identifiables : le contrôleur USB Texas Instrument TUSB8020B (2 ports 3.1 Gen 1), le hub USB 2.0 Genesys Logic GL852G (quatre ports) et 4 Go d'eMMC KLM4G1FEPD-B031 Samsung. Le reste est situé sous la coque et nécessite de démonter le boîtier.
Interface inchangée, mais quelques nouveautés
Il y a néanmoins des informations récupérables via l'interface web. Freebox OS, passé en version 4.0 pour supporter les nouveautés de cette révision du Server, reprend le même aspect et la plupart des fonctionnalités des moutures précédentes... à quelques détails près.
L'application État de la Freebox intègre ainsi de nouvelles sections pour les modules d'extension et la fonctionnalité xDSL + 4G. Cette dernière est intéressante car elle détaille le statut et le débit courant de chaque lien, en téléchargement et en upload.
Les informations de température reprennent bien entendu celles des quatre périphériques de stockage. On y apprend que deux ventilateurs sont présents. Inaudibles, ils fonctionnent néanmoins à 1 500 tpm. Au repos, nos HDD renvoient des valeurs entre 30 et 40 °C, contre un peu plus de 40 °C pour les trois points de températures de la box.
Le CPU renvoie trois valeurs : celle de son AP (Application Processor, les cœurs) et des deux CP (Communication Processor, les E/S).
Wi-Fi : les blocs de 160 MHz supportés !
Dans le reste des options, nous n'avons pas relevé de grandes nouveautés. Le mode bridge est bien présent, la gestion du Wi-Fi est désormais gérée en trois éléments, trois bandes étant proposées (2,4 GHz + 2x 5 GHz). C'est ici qu'une bonne surprise nous attendait.
En effet, lors de nos premières discussions avec les équipes de Free, il nous avait été indiqué que seuls les blocs de 80 MHz pouvaient être exploités pour le 802.11ac, soit un débit de 867 Mb/s sur une configuration 2x2. Dommage, alors qu'Intel mise gros sur son « Gigabit Wi-Fi » à 1 733 Mb/s sur une configuration 2x2, via l'utilisation de blocs de 160 MHz. Il permet dans la pratique de dépasser les 125 Mo/s, sans fil.
Quelle ne fut donc pas notre surprise lorsque nous avons découvert que dans les options de la troisième bande Wi-Fi, on pouvait sélectionner 20, 40, 80 ou 160 MHz. Comme nous l'expliquions dans notre test d'une solution concurrente, ce ne sera pas toujours exploitable. En effet, il faut utiliser de nombreux canaux, certains étant forcément dans le segment DFS (Dynamic Frequency Selection), parfois désactivés.
Les paramètres sont encore un peu limités, et nous n'avons pas pu tester ce mode de fonctionnement dans notre labo. Nous tenterons néanmoins de revenir rapidement sur cette possibilité dans un prochain article.
Freebox Delta Server : intégration de quatre HDD, mise à jour de la mémoire et surprise sur le Wi-Fi
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Des FreePlugs plus gros, plus lourds (mais plus rapides)
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Interface inchangée, mais quelques nouveautés
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Wi-Fi : les blocs de 160 MHz supportés !
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 20/12/2018 à 15h54
Enfin l’article que j’attendais pour en connaître plus sous le capot !
MERCI !
Le 20/12/2018 à 15h59
Vraiment du beau matériel..
Le 20/12/2018 à 16h13
Inutile de toucher l’avant pour faire apparaître l’heure, il suffit de faire bouger sa main devant, sans toucher la box.
Le 20/12/2018 à 16h20
Merci, vivement la suite avec les tests de perf du NAS notamment et les tests de perf et de comportement de l’association xDSL +4G
Le 20/12/2018 à 16h31
Super. Bel article. Quand est prévu le retour sur la connections xDSL + 4G
Le 20/12/2018 à 16h54
Super article ^^ .
Par contre, si les disques dur de 15mm ne passent pas, impossible d’atteindre les 20To annoncées à la conf…
Ou alors j’ai mal cherché, mais le seul 5To que j’ai trouvé en 2,5” est chez Seagate et est en 15mm
Le 20/12/2018 à 17h32
Aussi, qu’en sera-t-il de la récupération des disques après avoir rendu le Freebox Server ? Le raid est matériel ? logiciel ? Peut-il être reconstruit sur Windows ou Ubuntu s’il est logiciel ?
Le 20/12/2018 à 17h39
Le HDD appartient au client, donc pas de souci pour le récupérer. Pour le RAID c’est comme pour toute solution logicielle, on est dépendant de la couche logicielle (mais je n’ai pas encore pu tester en détail pour la reconstruction & co.
Le 20/12/2018 à 17h53
On est d’accord. En espérant que ça soit un standard.
Le 20/12/2018 à 17h54
Free n’est pas trop du genre à s’emmerder à inventer des trucs pour ce qui existe déjà hein La box est en base Linux, donc ça doit être jouable. Reste juste à tester pour voir comment ça peut se passer dans la pratique ;)
Le 20/12/2018 à 19h37
Article intéressant !
Bonne nouvelle pour le mode bridge.
Le 20/12/2018 à 21h34
s’trop bien, vivement la suite!
Le 21/12/2018 à 08h33
This !!! Need vraiment les tests d’agrégation xDSL / 4G, c’est la seule raison qui me pousserai à abandonner ma V5
Le 22/12/2018 à 11h20
Je retiens AVANT TOUT, la vidéo du premier démarrage… Indispensable :-p
Le 22/12/2018 à 11h27
A lire entièrement, avec le son
Le 24/12/2018 à 14h53
La barrette de RAM est bizarre : 5 circuits de 16 bits, alors que ce n’est pas à priori une interface propriétaire puisqu’une barrette normale fonctionne.
Peut-être que ça pourrait être 2Go en ECC, mais il y aurait la moitié d’un des circuits qui serait inutilisée (un module ECC c’est 72 bits, pas 80).
Le 24/12/2018 à 18h46
Oui, à voir aussi si ce n’est pas pour avoir 512 Mo pour un usage spécifique et 2 Go pour le reste, je n’ai pas encore d’infos précises là dessus.
Le 26/12/2018 à 09h08
Est-ce que vous avez des photos plus complètes du PCB ?
Par exemple, il serait intéressant de vérifier comment les 4 ports 1Gbps sont connectés : directement sur le Marvell, ou sur un switch externe (dans ce cas, en 1Gbps ou 2,5Gbps) ?
Le 27/12/2018 à 09h24
Bonjour.
Merci pour cet article.
J’attends mes 4 barracudas pro 7200tr/mn!
J’aimerais avoir une alimentation via mon onduleur, savez vous si c’est possible ?
Merci