La naissance d'un super géant dans le monde de la musique se rapproche un peu plus. Selon l'agence de presse Reuters, la Commission européenne devrait très bientôt annoncer son aval quant à l'acquisition de la major EMI Music par le n°1 mondial Universal Music. Si cette nouvelle se confirme, cela signifie donc que les concessions réalisées par Universal ont été jugées suffisantes.

L'Europe souhaite affaiblir le duo

Rachetée en début d'année pour près d'1,4 milliard d'euros, EMI Music n'appartient toujours pas officiellement à Universal Music. La faute aux autorités de la concurrence de divers territoires du globe qui n'ont toujours pas donné leur accord à cette acquisition capitale. Pour le moment, seules les autorités du Japon, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont accepté ce rachat. Mais les plus importantes autorités manquent encore à l'appel, notamment celles de l'Union Européenne et des États-Unis.

Du côté de l'Europe, après de nombreuses difficultés, une enquête approfondie, et une vive opposition des acteurs indépendants, l'affaire devrait enfin trouver une issue favorable pour Universal d'ici peu à en croire Reuters. Ce final positif n'a cependant pas été atteint sans peine et à en croire les dernières rumeurs, la major a dû promettre l'abandon de plusieurs labels majeurs afin d'obtenir l'accord des autorités européennes.

Le label Parlophone, qui comprend notamment des albums de Coldplay et de Queen, pourrait notamment être cédé, tout comme le label EMI Classics. Selon l'agence de presse britannique, Universal aurait de plus promis la cession de filiales d'EMI basées en France, en Belgique, en République Tchèque, en Pologne, au Portugal, en Suède et en Norvège. Le but de la Commission était principalement de réduire la part de marché du nouveau groupe Universal Music à 40 %.

L'annonce officielle de la Commission européenne devrait être réalisée d'ici au 27 septembre prochain.

USA : un institut n'y voit que des défauts

De l'autre côté de l'Atlantique, la situation est tout aussi complexe, sachant qu'Universal et EMI représentent près de 46 % du marché à eux deux aux États-Unis. La Federal Trade Commission (FTC) s'occupe du dossier depuis des mois. La publication le 30 août dernier par l'AAI, l'American Antritrust Institute, d'un document décrivant tous les effets négatifs de cette acquisition sur le marché, pourrait toutefois avoir certaines répercussions...

Selon l'AAI, Universal Music et EMI Music représentent 51 du top 100 des meilleures ventes 2011 aux USA et les deux sociétés dépassent les 40 % de parts de marché sur ce territoire. En conclusion, l'institut explique que cette acquisition risque de nuire à la concurrence, que ce soit pour le marché physique que le marché numérique.

Pire encore, l'AAI estime que la situation actuelle avec quatre majors permet encore au marché d'innover, notamment du côté des services numériques. Avec seulement trois acteurs, dont un particulièrement puissant, l'institut craint un impact négatif sur l'innovation, ainsi que sur la diversité des artistes produits.