AppGratis : entretien avec Antoine Buffet, président de FIT Solutions
« Il existe un vrai tabou avec les classements artificiels »
Le 12 avril 2013 à 08h45
4 min
Société numérique
Société
La suppression de l’application AppGratis dans l’App Store a déjà provoqué de nombreuses réactions. L’affaire est devenue politique depuis que la ministre déléguée à l’Économie numérique, Fleur Pellerin, s’est déplacée dans les locaux de l’éditeur iMediapp hier matin. Nous avons abordé la situation avec Antoine Buffet, président de la société FIT Solutions, qui édite elle aussi une application de recommandation.
L'affaire devient politique
Fleur Pellerin était hier au chevet d’iMediapp pour fustiger Apple. La firme américaine a en effet choisi de supprimer l’application AppGratis de son App Store. Il s’agit là selon la ministre d’une « brutalité […] difficile à qualifier ». La locataire de Bercy n’était pas tant inquiète des raisons ayant poussé Apple à cette décision radicale qu’à une notion élargie de la neutralité. Pourtant, les raisons qui se cachent derrière cette suppression sont cruciales pour mieux appréhender la situation.
Que savons-nous ? Selon iMediapp, AppGratis a été supprimée parce qu’elle violait deux règles de l’App Store :
- Règle 2.25 : une application ne peut pas faire la promotion d’autres applications au point d’entraîner une confusion avec l’App Store
- Règle 5.6 : une application ne peut pas utiliser le système de notification pour informer l’utilisateur de promotions
Des manquements à ces règles qui ont été communiqués à iMediapp par l’équipe en charge des validations d’applications chez Apple, et qui ont été confirmées quelques instants plus tard par le Wall Street Journal.
D’autres éléments sont à prendre à compte. Premièrement, le fonctionnement d’AppGratis influe sur les scores et les classements de l’App Store. Deuxièmement, l’application est accusée de vendre des lots de téléchargements, bousculant la méritocratie habituelle par une simple question de moyens financiers. Enfin, iMediapp a reçu en janvier dernier un important investissement de 10 millions d’euros via le fonds Iris Capital (Orange et Publicis).
Une situation que nous avons abordée avec Antoine Buffet, président de la société FIT Solutions. Cette autre entreprise française édite l’application AppsFit qui, elle aussi, agit comme un centre de recommandation. À la différence d’AppGratis toutefois, AppsFit est un moteur de recherche : l’utilisateur indique quels sont ses centres d’intérêts et l’application lui recommande alors une sélection choisie pour lui.
Apple « est dans son rôle de protection des utilisateurs »
Interrogé sur les débats autour de l’affaire AppGratis, Antoine Buffet s’étonne : « Je ne comprends pas, tout le monde a l’air de découvrir ces règles. Elles ont pourtant toujours été là, et tous les gens comme nous les connaissent très bien ». De fait, « on est un peu surpris par lynchage médiatique d’Apple », tout simplement parce que la firme « est dans son rôle de protection des utilisateurs » poursuit le co-fondateur.
Mais de quelle protection parle-t-on réellement ici ? Antoine Buffet aborde alors « les fausses promotions de certaines applications qui leurs permettent de jouer avec les tarifs ». Interrogé sur la situation générale de la recommandation d’applications, le président confirme que « des limites ont été franchies », mais il ne souhaite « viser personne ». Il confirme cependant qu’Apple « va faire la chasse aux promotions artificielles, aux faux testeurs et à tous ceux qui arrivent à squatter le top du Store ».
« Il existe un vrai tabou avec les classements artificiels »
Antoine Buffet ne se dit cependant « pas inquiet » de possibles répercussions contre AppsFit, « car nous sommes un moteur de recherche ». Il indique cependant qu’il « existe un vrai tabou, un vrai problème avec les classements artificiels ». Concernant les autres applications qui pourraient opérer de la même manière, le président en est certain : « Ces gens auront des problèmes parce que ce genre de pratique est toujours déterré par Apple ».
Reste que la firme de Cupertino aurait tout intérêt à communiquer, ne serait-ce que pour clarifier les raisons qui ont poussé à la suppression d’AppGratis. Notez qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’avons toujours pas réussi à joindre iMediapp. De son côté, Apple doit revenir vers nous en cas d’informations complémentaires.
AppGratis : entretien avec Antoine Buffet, président de FIT Solutions
-
L'affaire devient politique
Commentaires (37)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 12/04/2013 à 09h09
Le 12/04/2013 à 09h13
Le 12/04/2013 à 09h17
En france Les livres et films (pas la musique étrangement) n’ont pas droit à la pub TV pour ne pas désavantager les petits face aux gros.
Là c’est ce que fait cette app et le gouvernement vient à sa rescousse " />" />
Oui je sais que les Pub TV des films ou livre ont été remplacé par les talk show, ce qui revient au même, les petits films ou livre sans connection n’ont aucunes visibilité" />
Le 12/04/2013 à 09h19
Le 12/04/2013 à 09h19
Le 12/04/2013 à 09h21
Le 12/04/2013 à 09h23
Euh.. J’ai toujours pas compris le problème d’appgratis, ça doit être moi.. " />
J’ai toujours trouvé ce genre d’applications d’éditeurs tiers douteuses, hors amazon app sur Android que j’utilise tous les jours (une vrai application gratuite par jour et sur un store alternatif, what else)
Je préfèrerai à la rigueur mille fois une appli qui me trouve des recommandations par rapport à mes goûts, malheureusement je n’en ai pas trouvée une seule qui tient la route " />
Non franchement, je vois pas le problème…..
Le 12/04/2013 à 09h27
Le 12/04/2013 à 09h28
Le 12/04/2013 à 09h31
Le 12/04/2013 à 09h38
Le 12/04/2013 à 09h40
Le 12/04/2013 à 09h44
Le 12/04/2013 à 09h44
Le 12/04/2013 à 09h45
Le 12/04/2013 à 09h48
Le 12/04/2013 à 09h51
Le 12/04/2013 à 09h54
Le 12/04/2013 à 09h59
Le 12/04/2013 à 10h04
La concurrence est jeune
http://appoftheday.com/about
Le 12/04/2013 à 10h06
Le 12/04/2013 à 11h32
Le 12/04/2013 à 12h50
Dura pomum lex, sed pomum lex " />
Le 12/04/2013 à 13h47
Le 12/04/2013 à 13h49
Avec un petit effort, Google Trad peut t’aider à comprendre " />
Le 12/04/2013 à 14h04
Le 12/04/2013 à 14h17
Le 12/04/2013 à 14h28
Le 13/04/2013 à 08h44
Rappel :
Le Slogan de AppGratis :
“Tout les jours, une app normalement payante devient gratuite”.
Tout ceux qui ont l’application auront remarqué qu’ils ne proposent presque jamais d’application payante devenu gratuite… Ce sont toujours des app gratuite avec un modèle économique d’achat de pièces …
Les application payantes bénéficient seulement de réductions.
C’est vrai que c’est quand même pas mal de bénéficier de réductions, mais rien à voir avec leur “SLOGAN”, et donc pub mensongère !
Rien que pour ça il auraient du quitter l’appstore depuis longtemps.
[/coupdegueule]
Sinon en quoi une ministre se mêle des affaires d’une entreprise qui base son modèle économique sur des règles non autorisées … C’est malheureux ça va supprimer des emplois MAIS au bout d’un moment faut réfléchir aux conséquences…
Le 12/04/2013 à 08h51
pff, je sais pas ce qu’il y a de plus pathétique entre le réglement d’Apple, le business d’Appgratis, ou la récup politique de la jonquille.
Ah si en fait, réponse C.
Le 12/04/2013 à 08h53
Ce qui est étonnant c’est que ce gars ne semble pas comprendre les règles qu’il annonce pourtant comme étant connues.
Son App va disparaître du store, tôt ou tard. Mais visiblement il pense que la sienne est différente ? Comme AppGratis en somme, et tous ceux qui ont été éjecté suite à cette règle.
Le 12/04/2013 à 08h58
AppGratis a basé sont modèle économique sur une planche pourrie. Pourquoi venir s’étonner quand cette planche cède ?
Le 12/04/2013 à 09h02
Hello Vincent… désolé mais je repose un post que j’ai fait y’a quelques minutes, parce ce fil m’a l’air d’être encore plus approprié; ça ne se fait pas mais là je déroge " />
Le 12/04/2013 à 09h03
Rigolo paradoxe entre la réalité pragmatique et ce qu’il se passe vraiment, le tout magnifié quand un politique s’en mêle (dont on peut donc soupçonner une sorte de récupération ou opération de posture).
" /> Une boite lève des fonds auprès d’investisseurs plutôt fortunés qui eux savent très bien ce qu’ils font et quel est le risque inhérent à l’opération (notamment Publicis) et se lance corps et âme dans l’aventure d’une app sur l’appstore, galvanisée par des succès type Angry Birds.
Au départ, ça passe inaperçu : loin des feux des projecteurs grands publics mais déjà dans ceux des spécialisés (type presse online et pure players), ça parade sec quant à l’ingéniosité supposée de l’idée principale de l’app, de son développement, de toute cette motivation et originalité (supposée aussi).
A ce moment là, personne ne s’interroge sur l’extrême fragilité du modèle sur lequel repose le tout (voir un parallèle plus bas) , bien trop occupé à s’autocongratuler et se féliciter de singer le modèle américain tant envié…
A ce moment là, c’est le top de la trique, à la moindre ITW le responsable/gérant de la boite s’appelle le… CEO ….et il en veut (“he’s back and he’s fuckin’ angry” même, je dirais)
" /> Si ça marche, tout roule mais le principe en lui-même étant fondé sur un grand grand risque - notamment si la fragilité réside dans l’aspect aléatoire d’une décision tierce et que dès le départ le principe de l’appli flirte avec les limites des contraintes et donc titille en permanence la décision, enfin bref - , le couperet demeure toujours et la marge de manoeuvre n’est pas énorme.
" /> Lorsque ça foire, les images aseptisées que l’on avait d’un dirigeant qui en veut et des ses idées révolutionnaires s’envolent. Là, il n’y a plus de CEO, il n’y a plus qu’un pauvre monsieur qui pleurniche, et une politique qui vient à son secours (en faisant mine d’avoir un quelconque pouvoir face à une boite qui lui chie dessus). MDR, on passe de Marvel aux frères Grimm
Conclusion : Réfléchissez lorsque vous voulez faire les américains. Eux, ils ne font pas les américains, ils le sont… et lorsque quelque chose sonne creux ou bancal au départ du modèle, ça peut finir par revenir sur le devant de la scène.
Il se trouve concrètement qu’ils ont investi beaucoup en mettant tous leurs oeufs dans le même panier, et qu’en plus ils flirtaient avec des conditions claires.
Je lis parfois des comlmentaires qui spéculent sur les conditions elles-mêmes, Apple l’enfoiré, les requins vénaux, puritains etc etc, mais tout ceci est connu et ostensiblement affiché : comment s’en offusquer quand on le sait au départ ? Comment fait-on pour investir à mort dans un modèle dont on frôle les limites, alors qu’on sait que le principal décisionnaire est un robot sans sentiment arcbouté sur les conditions de son store ?
Nan franchement, bousillez Apple de vos com’, ils le méritent bien, mais gardez quand même à l’esprit que ce n’est pas le sujet : on ne découvre rien, il n’y a pas de coups fourrés.
Je trouve le gars de la boite française un tant soit peu bizarre dans cette pseudo-naïveté de façade : en fait, il a joué un jeu dangereux, suivi par Publicis en connaissance de cause… et il a perdu… ‘stou… d’autres gagnent, lui aurait pu, mais non… osef de Fleur…
Et bien moi, ça me fait penser à la presse online qui a cédé aux chants de Google ADsense/AdWords et ses progénitures il y a quelques années, qui ont tout construit surt un modèle bancal, et qui pleurnichent maintenant… Ils vont perdre pareil, pire même, puisqu’il n’y aura pas un seul méchant comme bouc émissaire…
Le 12/04/2013 à 09h04
Le 12/04/2013 à 09h05
En grande partie d’accord avec Zorglob " />
(mais un peu long le commentaire dès le matin " /> )
Le 12/04/2013 à 09h07
Jusqu’au jour ou AppsFit sera supprimé de l’AppStore car contrevenant à la règle 2.25 et car il portera concurrence à une application native d’iOS (l’appstore étant lui aussi un moteur de recherche d’app et de suggestion personnalisées).
Ce jour la on aura droit à un beau retournement de veste. " />