308 millions d’euros de dépenses logicielles en 2011 pour l’État
Petit à petit, l'oiseau fait son nid
Le 24 juillet 2013 à 08h51
3 min
Droit
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Un nouveau ministère vient de lever une partie du voile sur ses dépenses logicielles, suite à la demande effectuée fin mai par la députée écologiste Isabelle Attard. Cette semaine, c’est le ministère de la Réforme de l'État, de la décentralisation et de la fonction publique qui s’est plié à l’exercice.
Petit à petit, les informations tombent au sujet des dépenses des ministères en logiciels, même si celles-ci pourraient être un peu plus précises ou conséquentes. Depuis le mois dernier, ce sont effectivement dix ministres (sur trente sept) qui ont répondu à la question écrite que leur avait transmis Isabelle Attard le 28 mai. Pour mémoire, l’élue avait alors pris l’initiative de demander à chaque membre du gouvernement quelles suites avaient été données à la circulaire du Premier ministre relatif à l’usage du libre dans l’administration. L’intéressée exigeait surtout des détails quant aux dépenses en logiciels libres et celles correspondantes aux logiciels propriétaires, et ce pour la période 2008 - 2012.
Dernier ministère à avoir répondu : le ministère de la Réforme de l'État, de la décentralisation et de la fonction publique. L’on apprend ainsi que la mise en oeuvre des orientations du Premier ministre, telle que menée par la direction interministérielle des systèmes d'information et de communication (DISIC), a abouti « à l'élaboration d'un "socle interministériel de logiciel libre" comportant un panier d'applications à installer sur les postes de travail (traitement de texte, tableur, gestion d'image, lecteur vidéo, etc.) ». La ministre Lebranchu poursuit en expliquant qu’à partir de ce socle interministériel, la DISIC a décidé de généraliser l'utilisation de la suite bureautique Libre Office au sein des préfectures et des directions départementales interministérielles. Il n’est toutefois pas précisé si cette suite est installée en parallèle à d’autres logiciels propriétaires, et notamment la célèbre suite Microsoft Office.
Au final, les détails concrets fournis par la ministre de la Réforme de l’État se font bien minces. « Le suivi et l'évaluation de la mise en oeuvre de la circulaire relative à l'usage du logiciel libre dans l'administration font par ailleurs l'objet de travaux interministériels visant à mesurer, en volume et en valeur, l'évolution de l'usage des logiciels libres et propriétaires » affirme-t-elle néanmoins en guise de compensation auprès de la députée Attard.
Tout comme son collègue du Redressement productif la semaine dernière, Marylise Lebranchu évoque aujourd’hui des « obstacles méthodologiques et pratiques » à la valorisation des dépenses logicielles de son ministère. En cause : la difficulté d’isoler les coûts des logiciels, sachant que ces derniers peuvent être inclus dans d’autres dépenses (prestataires de services, matériel...). Une évaluation a néanmoins été conduite par le service des achats de l’État, laquelle présente les dépenses annuelles correspondant aux logiciels acquis par l’État pour les administrations centrales et déconcentrées sur la période 2008 - 2011 :
En attendant la réponse des vingt sept ministères restants, PC INpact vous propose un récapitulatif des informations obtenues jusqu’ici.
Tableau PC INpact - En euros.
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 24/07/2013 à 10h04
Le 24/07/2013 à 10h05
Le 24/07/2013 à 11h17
Le 24/07/2013 à 12h04
hahaha toutes ces polémiques sur les dépenses logicielles des ministères et des dépendances à microsoft me font bien rire " />
Clairement, ce n’est que la partie visible de l’iceberg !!! " />
Je suis spécialisé dans l’informatique de gestion sur grand system IBM, et je peux assurer que la dépendance de l’état français (et même des états en général) à IBM est bien supérieur à celle à Microsoft et les coûts inhérents à cette dépendance ont un 0 de plus !!! (genre l’autre jour en réunion, on discutait d’un seul paramètre sur la machine qui avait pour impact 1M€/an sur la facture " /> , et ça c’est sur une appli sur une machine dans un service)
La plupart des services publics : cnam (secu), pole emploi (chomage), agirc arcco (retraite), la caf (allocations), la banque de france, les impôts et même la gendarmerie et la police… ont des SI se basant sur des mainframe loués et maintenus par IBM qui contrôle absolument tout à ce niveau " />. Et le secteur privé est dans la même situation " />
Techniquement IBM a un accès physique à toutes les bases nationales (tiens au passage, le scandale PRISM me fait bien rire aussi)
Après il faut voire que cette dépendance est malheureusement obligatoire : aucune alternative sérieuse n’existe (libre ou non) depuis assez longtemps pour pouvoir engager des vrais projets de migrations aux coûts faramineux (faudrait rajouter un 0 de plus au niveau national)
Brayf… " />
Le 24/07/2013 à 12h52
Le 24/07/2013 à 13h08
Linux, Opensource, toussa… connaissent pas en france… mais pourquoi faire dans le gratuit quand on peut payer ! ça ne fait même pas 1000 sites web pour carlabrunisarkozy après tout…
Le 24/07/2013 à 13h15
Le 24/07/2013 à 19h01
Et tout cela n’inclu pas tous les logiciels des services sociaux (secu,retraite…)
Le 24/07/2013 à 21h27
Le 25/07/2013 à 09h12
Le 24/07/2013 à 09h04
Tiens, il y a une baisse en 2010.
Le 24/07/2013 à 09h08
Baisse en 2011 pour l’agriculture.
J’aimerais que toutes les réponses soient ainsi (mais il semble que certains préfèrent ne pas donner de chiffres).
Le 24/07/2013 à 09h24
Quel est le cout des licenses SAP ?
Le 24/07/2013 à 09h25
Au final, les détails concrets fournis par la ministre de la Réforme de l’État se font bien minces
En effet " />
Mais ce n’est guère étonnant, vu toutes les astuces budgétaires pour s’affranchir de contraintes d’appels d’offres, pour avoir tel ou tel prestataire, ou pour passer le budget sur un autre service etc…
Le 24/07/2013 à 09h34
308 millions € de dépenses logicielles en 2011 pour la Réforme de l’État
Ce chiffre me paraît exorbitant !
10 000 ans de ma modeste pension ! " />
Le 24/07/2013 à 09h48
Ouaip enfin on parle de logiciel et de l’Etat en même temps hein…
Ne sont pas rare les logiciels qui coutent plusieurs millions d’euros à développer par des sociétés comme ATOS et cie qui se gavent, et qui sont jeté à la poubelle 2⁄3 ans après juste car un nouveau responsable “veut laisser sa trace dans l’institution”.
Le 24/07/2013 à 09h56
Ils restent sous Windows et MS Office par pression. Mais contrairement à ce qu’on peut pensser, la pression ne vient pas des utilisateurs oui des éditeurs, mais des services informatiques de l’état.
J’ai discuté avec eux et ils refusent le passage au libre car c’est compliqué à intégrer à un domaine, ils ne connaissent rien en maintenance du libre et ne veulent pas apprendre…bref, c’est plus par confort qu’autre chose.
On peut dire la même chose dans le secteur privé.
Le 24/07/2013 à 09h57
" /> Il y a quelque chose que je ne comprends pas : s’il existe un service des achats de l’Etat, pourquoi ce n’est pas ce dernier qui s’occupe de gérer ces fameux achats pour tous les ministères afin de mutualiser les coûts et les produits ?
" /> En tout cas, merci de résumer ces informations !
Le 24/07/2013 à 09h58
A ce tarif là, on pourrait financer un service informatique de l’Etat pour peaufiner des logiciels libres…