Quelle est l'importance de Microsoft dans le chiffre d'affaires de Yahoo ? Cette question a été posée par l'autorité américaine de régulation des marchés en avril dernier. La réponse est désormais connue : environ 30 %.

À gauche, Carol Bartz, ex-PDG de Yahoo!. À droite, Steve Ballmer, futur-ex PDG de Microsoft.

La demande de précision de la SEC

Partenaire depuis désormais près de quatre ans, Yahoo et Microsoft ont un accord relativement simple : le premier exploite les technologies du second (en particulier Bing) et sert d'intermédiaire avec les annonceurs, tandis que Microsoft vide son portefeuille pour remplir celui de Yahoo. Mais à quel niveau ? Jusqu'à aujourd'hui, nous savions tout simplement que cela représentait au moins 10 % de son chiffre d'affaires. Une valeur minimale qui signifiait bien peu, sachant que cela pouvait être tout aussi 11 % que 50 %.

« À la page 71, vous annoncez que les recettes au titre de votre accord de recherche avec Microsoft a représenté plus de 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise en 2011 et 2012 » a ainsi fait remarquer la SEC à Marissa Mayer, la patronne de Yahoo, dans une lettre adressée le 26 avril dernier. La Securities and Exchange Commission demande ainsi à l'ex-cadre de Google de lui préciser la contrepartie donnée par Microsoft, ceci afin de « démontrer plus clairement l'importance de cet accord ».

Une dépendance qui s'accroit

Et si vous doutiez encore du poids majeur de Microsoft dans les finances de Yahoo, cela n'a plus lieu de l'être. 30 % du chiffre d'affaires de la société lors des neuf premiers mois de l'année, et même 31 % lors du troisième trimestre, ont ainsi pour source la firme de Redmond. Ce rapport était de 25 % en 2012 précise la société dans ce document envoyé à la SEC (page 52).

Yahoo est donc particulièrement dépendante de Microsoft. La société note d'ailleurs qu'un risque réel existe sur ses finances suite à cet accord, dès lors que la transition technologique n'est pas encore terminée dans le monde et que des retards et complications ont été constatés. Qui plus est, Marissa Mayer aimerait bien réduire cette dépendance, notamment en conservant ses propres technologies dans certains territoires d'Asie. Il faut toutefois rappeler que l'accord entre les deux sociétés a été signé pour dix longues années, au minimum. S'en détacher à court terme risque donc d'être assez complexe pour Yahoo.

Notez enfin qu'en bourse, l'action de Yahoo frôle désormais les 40 dollars, pour une valorisation supérieure à 40 milliards de dollars. Cela représente une croissance d'environ 160 % en un an et demi. Une performance extraordinaire liée à des résultats sensiblement supérieurs, à des acquisitions importantes (Tumblr, etc.), à l'arrivée de Marissa Mayer, et bien sûr à de multiples plans de rachats d'actions. Cette valeur de 40 milliards de dollars est surtout équivalente à la somme proposée par Microsoft en 2008 pour racheter Yahoo!. La société américaine a toutefois une valeur bien inférieure à celle de bien des sociétés web comme Baidu (60 milliards), eBay (67 Mds), Tencent (112 Mds), Amazon (175 Mds), et bien sûr Google (360 Mds).