Selon l'agence Reuters et la presse locale, le gouvernement chinois viendrait de lever temporairement l'interdiction à la vente frappant les consoles de salon. Une interdiction qui avait cours depuis près de 14 ans et avait été adoptée afin de « préserver la santé physique et mentale de [ses] jeunes concitoyens ». Cela dit toutes les contraintes n'ont pas disparu pour autant.

Cela fait bientôt quatorze ans que les consoles de jeux sont interdites à la vente sur le territoire chinois. En l'an 2000, le gouvernement local avait pris cette décision afin de « préserver la santé physique et mentale de [ses] jeunes concitoyens », un motif saugrenu nous rappelant qu'encore aujourd'hui, la pratique des jeux vidéo est encore stigmatisée dans certains médias, y compris en France. Qu'importe, cette interdiction vient d'être levée, mais cela ne signifie pas pour autant que Microsoft, Nintendo et Sony pourront s'engouffrer sur le marché comme bon leur semble. 

En effet, certaines restrictions restent de mise. Il est par exemple exigé que les consoles destinées au marché chinois soient produites dans la zone de libre-échange de Shanghai. De plus, les machines devront avoir été approuvées par les services du ministère de la culture local, ce qui n'est certainement pas une mince affaire.

Mais selon nos confrères de Reuters, les constructeurs devront surtout complètement revoir leur modèle économique pour percer sur ce marché. En effet, le salaire moyen en Chine est inférieur à 500 euros par mois, ce qui ne permet pas à la population locale de s'offrir les dernières consoles de jeux, pas plus que celles de l'ancienne génération encore vendues plus de 200 euros. Pire encore, « acheter un jeu à 200 ou 300 yuans ( de 25 à 36 euros) est impensable pour un joueur comme moi », explique un étudiant pékinois à nos confrères. Il est donc hors de question de venir avec le dernier titre AAA à la mode chez nous pour le vendre 70 euros.

De toute façon, le consensus chez les fabricants est plutôt à l'attente. « Nous ne sommes pas certains de ce que nous avons le droit de faire à Shanghai et en Chine continentale », affirme Yasuhiro Minagawa un des porte-paroles de Nintendo au Japon. Chez Sony, on admet seulement « continuer à étudier les possibilités », mais rien de très concret. Seul Microsoft semble avoir fait un premier pas vers ce marché en montant une joint-venture avec China's BesTV New Media Co Ltd, qui lui a couté 237 millions de dollars.

Il y a donc peu de chances que la guerre des consoles qui sévit actuellement en Amérique du Nord, en Europe ainsi qu'au Japon s'exporte dans les prochains mois en Chine. Cependant, il faudra surveiller les mouvements de chaque constructeur, car le premier à s'installer durablement sur ce marché de plus d'un milliard de consommateurs a toutes les chances de réussir s'il sait s'adapter aux contraintes locales.