Le 13 mai, un colloque épicé sur la souveraineté du numérique
Sucré, ça l'est ?
Le 03 avril 2014 à 09h00
4 min
Droit
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Le 13 mai prochain, à la Maison de la Chimie, doit se tenir un colloque intitulé « Numérique : notre souveraineté est-elle menacée ? ». Organisé par l’agence Aromates, le rendez-vous doit être présidé par Laure de la Raudière. Plusieurs ministères ont été sollicités, comme celui de l’Intérieur, Bercy ou les affaires étrangères. C'est du moins ce qu'annonce un document « transmis à titre confidentiel » à plusieurs acteurs du numérique que nous avons pu consulter.
Un texte préparatoire, présenté sous la plume de la députée UMP, évoque « la question de l’indépendance de notre pays vis-à-vis de puissants groupes privés internationaux capables d’exploiter nos données ». Se poserait ainsi la question de « l’usage des données publiques et personnelles ainsi que la protection de notre génie logiciel à l'âge des réseaux sociaux et du « big data » ou encore des « risques liés au monopole des "géants de l’Internet" et autres acteurs dominants du numérique », sans compte la question de la fiscalité du numérique (GAFA & co).
220 participants sont attendus selon un préprogramme que nous avons pu consulter. Députés et sénateurs, eurodéputés, élus du Conseil économique et social, Etalab, les ministères en charge de l’économie, des finances, du budget, de l'industrie, de l’intérieur, de l'économie numérique, des affaires étrangères. « Côté ministère, on est dans l'attente pour le moment, nous avons envoyé les courriers mais personne ne nous a encore confirmé. Ils sentaient le remaniement arriver » nous indique Aromates. Outre les institutionnels, s'ajouteront des « acteurs économiques des services sur internet, logiciel, systèmes d’information, des services informatiques et du conseil ». Google est déjà de la partie, sous réserve... Il faudra compter aussi sur des « organisations professionnelles représentatives : Fédération Syntec, AFDEL, CIGREF,… ». Et évidemment les médias. Certains confrères sont même déjà « pressentis », parmi eux Le Parisien, la Documentation française, La Lettre du Secteur Public, Décidéo, ItEspresso, FING, RSLN ou Silicon.fr.
De la data-éthique
Le programme de cette rencontre orchestrée par Aromates est riche de saveur : « La souveraineté a-t-elle encore un sens dans un monde globalisé ?», « La France peut-elle prétendre à la souveraineté numérique sans l’Europe ? », David Martinon se demandera pour sa part si « la souveraineté a-t-elle encore un sens quand les territoires sont devenus numériques ? », « Quelle régulation pour les données ? ». Une autre table ronde s'interrogera sur la question de la « data-éthique » avec déjà des thèmes fléchés : « Quelles valeurs veut-on promouvoir ? Comment inviter à la transparence ? Quels bons usages et quelles bonnes pratiques promouvoir ? Avec quels moyens ? »
15 000 euros la prise de parole Gold
Pour s’assurer d’une prise de parole dans ce rendez-vous dédié à la gouvernance, les prétendants pourront soit briller d’ingéniosité soit opter aussi pour une des « offres de partenariat ». Aromates propose en effet une offre « Gold ». Pour 15 000 euros (hors taxe), le généreux partenaire aura droit à une « prise de parole » sur l’une des tables rondes, mais aussi la « possibilité d'inscrire jusqu'à 10 personnes au colloque » ou encore une page de publicité ou son logo placardé un peu partout ou encore la « possibilité de distribuer une brochure institutionnelle à l'accueil du colloque ».
Cette somme n'est-elle pas un peu excessive ? « C’est notre modèle économique mais j’ai une fibre commercial je suis ouvert à la négociation. On est une agence de relation publique qui existe depuis 86 et qui bénéficie d’un réseau. C’est une opération de lobbying et de mise en relation, les entreprises s’y retrouvent au final » nous assure Aromates.
Ces 15 000 euros ne sont pas une surprise. C’est le « même modèle » que celui suivi par l'agence lors d’un colloque organisé aux prémices des débats parlementaires sur Hadopi. Sont déjà inscrits comme Gold « des partenaires comme Alcatel Lucent, Solocal Groupe, CloudWatt ou l’Institut Mines Télécoms. »
Les plus nécessiteux pourront se rabattre sur deux autres offres qui ne prévoient pas de garantie de prise de parole. La « Silver » à 7 500 euros et la Bronze à 5 000 euros. Pour ce dernier tarif, le partenaire aura par exemple la « possibilité d’inscrire jusqu’à 3 personnes au colloque », la « présence du nom de l’entreprise dans la liste des partenaires » et un « logo tournant sur site web. »
Le 13 mai, un colloque épicé sur la souveraineté du numérique
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De la data-éthique
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15 000 euros la prise de parole Gold
Commentaires (15)
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Abonnez-vousLe 03/04/2014 à 09h03
L’avenir est en marche …
Nous n’avons plus aucune liberté sur le net. C’est juste une source de revenu pour ses gens au détriment de nos droits…
Le 03/04/2014 à 09h09
Le 03/04/2014 à 09h11
Le fait que ce soit payant ne me choque pas, c’est une manifestation privée, du lobbying clairement annoncé. Il est évident qu’ils vont “choisir” les intervenants et, par exemple, tenté d’éviter les assocs comme la quadrature du net ou similaire …
Le 03/04/2014 à 09h20
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on ouvre une donation bitcoin au profit de “nextinpact” pour la la prise de parole Bronze ?
Le 03/04/2014 à 09h56
Le 03/04/2014 à 10h19
La droite avait évoqué après les dernières élections “un changement de logiciel” et après le congrès de l’UMP où la motion de la droite forte avait gagné à plus de 50% on commence à en voir les effets.
Il est certain que des idées pour 2017 seront piochées la dedans.
Le 03/04/2014 à 11h17
Le 03/04/2014 à 11h20
…évoque « la question de l’indépendance de notre pays vis-à-vis de puissants groupes privés internationaux capables d’exploiter nos données ». Se poserait ainsi la question de « l’usage des données publiques et personnelles ainsi que la protection de notre génie logiciel à l’âge des réseaux sociaux et du « big data » ou encore des « risques liés au monopole des “géants de l’Internet” et autres acteurs dominants du numérique »
Mouais ça va donner quoi ? Ca m’étonnerais qu’ils lancent des pistes en faveur de l’open data et de la protection des données personnelles. Mais plutôt tous le contraire avec une touche de protectionnisme quant on voit le nom des sociétés inscrites.
Le 03/04/2014 à 13h27
Le 03/04/2014 à 13h36
Le 03/04/2014 à 13h36
Le 03/04/2014 à 13h41
Le 03/04/2014 à 21h23
Le 03/04/2014 à 21h36
Le 04/04/2014 à 17h15