Les indépendants exclus de la future offre de streaming audio de YouTube ?
La lose pour le win
Le 27 mai 2014 à 07h00
5 min
Internet
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Déjà très concurrentiel, le marché du streaming audio verra d'ici peu l'arrivée d'une offre proposée par YouTube. Si les grandes maisons de disques ont semble-t-il déjà trouvé un accord, du côté des labels indépendants, c'est la soupe à la grimace. Les conditions proposées par le géant américain sont en effet jugées très défavorables et inacceptables, dès lors qu'elles sous-estiment les parts de marché des acteurs indépendants. Au point que YouTube exclura leurs catalogues si aucun accord n'est trouvé.
Le WIN se trouve perdant
Dominé par les grands noms du secteur comme Universal, Warner ou encore Sony, le marché de la musique compte aussi de très nombreux acteurs indépendants. Réunis, ces labels représentent selon les pays entre 15 et 30 % du marché, ce qui n'est pas négligeable. Ces labels sont souvent regroupés au sein d'associations nationales, comme c'est le cas en France avec l'Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants (UPFI). Et au niveau mondial, ces unions se sont regroupées au sein du Worldwide Independant Network (WIN). Ses principaux membres sont issus des plus grands pays d'Europe et d'Amérique, avec l'Australie et l'Afrique du Sud en sus. Il manque donc principalement les grands pays asiatiques. Ce groupe n'en demeure pas moins puissant et influent. Mais cela ne semble pas suffire à Google et YouTube.
Dans un récent communiqué, WIN ne cache pas son indignation suite aux négociations avec YouTube : « à une époque où les sociétés de musique indépendantes augmentent leur part du marché mondial, WIN est vivement préoccupé au sujet de la politique récente de YouTube d'aborder les labels indépendants directement avec un contrat et une menace explicite que leurs contenus seront bloqués sur la plateforme s'il n'est pas signé. » L'union précise avoir eu de longues discussions avec la plateforme américaine la semaine passée afin de résoudre ce conflit, sans résultat aucun. À moins d'une capitulation de la part des labels indépendants, ces derniers seront donc totalement absents de la future offre de YouTube.
« 30 % du répertoire musical mondial »
L’UPFI, de son côté, a indiqué qu'elle « condamne vivement un comportement qui pourrait être constitutif d’un abus de position dominante » de la part du service. Des propos qui résonnent plus que d'habitude alors que les plaintes et critiques pour abus de position dominante de Google se sont multipliées ces derniers temps. Concernant la menace de blocage ou de retrait des catalogues indépendants, l'UPFI estime que si elle venait à être mise à exécution, « cela aurait pour conséquence d’évincer l’ensemble des catalogues indépendants présents sur YouTube, soit 30 % du répertoire musical mondial, privant ainsi le public de pans entiers de la production musicale mondiale ».
Jugeant le comportement de YouTube inacceptable, au point de décrire cette situation comme un « diktat », l'Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants demande « instamment à YouTube de reconsidérer sa position » et de proposer à tous les labels indépendants « des conditions de rémunération équitable. Dans le cas contraire, les organisations professionnelles représentant les intérêts de ce secteur seront contraintes de saisir la commission Européenne de ce dossier ». Une menace qui pourrait faire réfléchir l'américain, qui doit déjà gérer le cas de son moteur de recherche.
« Les nouveaux artistes sont très mal payés avec ce modèle »
Nous noterons tout de même que la guerre entre les indépendants et les sites de streaming est un sujet ancien et qu'il ne concerne pas YouTube uniquement. Véritable locomotive du numérique alors que les téléchargements stagnent voire régressent, les offres de streaming audio semblent néanmoins avantager les grandes maisons de disques. Une situation qui déplait un peu plus chaque jour aux indépendants. Au point que certains ont décidé de boycotter ces plateformes. C'est le cas depuis trois ans de 200 labels britanniques, dont l'un d'entre eux avait eu la remarque délicate suivante : « Let’s keep the music special, fuck Spotify. »
Plus récemment, l'été dernier, c'est le leader de Radiohead Thom Yorke qui retirait ses albums solos des différents sites de streaming. Nigel Godrich, son producteur, expliquait à l'époque que les gains étaient franchement ridicules et que ces plateformes sont « mauvaises pour la nouvelle musique. (...) Les nouveaux artistes sont très mal payés avec ce modèle. C'est une équation qui ne fonctionne pas. (...) Si nous n'essayons pas et ne faisons pas tout pour que ce soit juste pour les nouveaux producteurs de musique et les nouveaux artistes, alors l'art en souffrira. ».
Selon Godrich, si certains labels indépendants restent encore sur les plateformes de streaming audio, c'est uniquement pour des questions de visibilité. L'exposition offerte par Deezer, Spotify et tous les autres sites équivalents est importante et permet aux artistes produits par des petits labels de se faire connaitre. «À l’heure actuelle, mon point de vue est relativement simple : il est de dire que plus que des plateformes qui vont générer des revenus pour les labels, ce sont des plateformes qui nous permettent de communiquer, d’avoir un acte de promotion et de relais pour nos artistes commentait ainsi le label indépendant Talitres dans nos colonnes. Ce sont des sites qui peuvent nous permettre, outre le streaming qui ne rapporte presque rien du tout, d’engendrer des actes d’achat ou des gens qui viennent aux concerts. Pour moi, ce sont plus des plateformes promotionnelles qu’autre chose. »
Les indépendants exclus de la future offre de streaming audio de YouTube ?
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Le WIN se trouve perdant
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« 30 % du répertoire musical mondial »
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« Les nouveaux artistes sont très mal payés avec ce modèle »
Commentaires (35)
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Abonnez-vousLe 27/05/2014 à 07h33
des acteurs indépendants. Au point que YouTube exclura leurs catalogues si aucun accord n’est trouvé.
Je suppose que ces acteurs prendraient des retraits DMCA, donc le résultat final est le même. " />
Le 27/05/2014 à 13h39
Le 27/05/2014 à 13h57
Le 27/05/2014 à 14h21
Clair que ça c’est du bon rap
YouTube
Le 27/05/2014 à 14h27
Le 27/05/2014 à 14h39
Le 27/05/2014 à 14h44
Le 27/05/2014 à 14h51
Le 27/05/2014 à 14h52
Et Mega-kekchose, la plateforme de Kim Dotcom pour la musique ?
Ça lui ferait un bon créneau à attraper !
Le 27/05/2014 à 14h56
Le 27/05/2014 à 14h56
Le 27/05/2014 à 14h58
Le 27/05/2014 à 15h00
Le 27/05/2014 à 15h01
Le 27/05/2014 à 15h03
Le 27/05/2014 à 15h05
Le 27/05/2014 à 15h07
Le 27/05/2014 à 15h08
Le 27/05/2014 à 15h18
Le 27/05/2014 à 07h49
Ce genre de service, c’est bien si on aime la soupe des majors.
Le 27/05/2014 à 07h55
" /> pour ce sous-titre !
Le 27/05/2014 à 08h30
« Les nouveaux artistes sont très mal payés avec ce modèle »
Super U les nouveaux commerçant " />
Employé commercial échelon B c ‘est la norme aujourd’hui " />
Le 27/05/2014 à 09h00
Le 27/05/2014 à 09h24
Vu le niveau de ce qui se fait de nos jours du côté des artistes non indépendants (ça n’engage que moi), c’est pas demain la veille que j’utiliserai ce service.
Le 27/05/2014 à 09h41
Le 27/05/2014 à 10h10
Le piratage tue les artistes, pas les majors…. Toussa." />
Le 27/05/2014 à 10h42
Ce serait cool d’avoir plus d’infos sur ce service de streaming audio de YouTube : NXI a déjà fait une actu là-dessus ?
Ça me semble faire un peu doublon avec Google Music, donc je ne comprends pas trop l’intérêt. " />
Le 27/05/2014 à 10h45
Déjà très concurrentiel, le marché du streaming audio verra d’ici peu l’arrivée d’une offre proposée par YouTube. Si les grandes maisons de disques ont semble-t-il déjà trouvé un accord, du côté des labels indépendants, c’est la soupe à la grimace. Les conditions proposées par le géant américain sont en effet jugées très défavorables et inacceptables, dès lors qu’elles sous-estiment les parts de marché des acteurs indépendants. Au point que YouTube exclura leurs catalogues si aucun accord n’est trouvé.
Mouais, encore une conséquence de la situation de quasi-monopole de fait de Google…
Autant passer directement sur les sites des indés en question pour acheter. Pour les majors, il y a ce qu’il faut sur TPB et ailleurs dans le même genre…
Le 27/05/2014 à 10h58
Le 27/05/2014 à 11h05
Le 27/05/2014 à 11h35
Le 27/05/2014 à 11h37
Et bien moi, j’ai acheté le dernier IQ “The Road Of Bones”(pas le simple, mais le double album " />) et je suis content pour GEP (label indépendant). Ça sera de l’argent que les majors n’auront pas (en plus le patron du label indépendant est le guitariste du groupe " />)
De plus vous pouvez écouter les morceaux sur Youtube " /> (même les concerts)
Le 27/05/2014 à 11h45
Le 27/05/2014 à 12h43
Le 27/05/2014 à 13h28
Il reste quand même quelques vrais chanteurs chez les majors mais pour moi tout ce qui est rap ce n’est pas de la chanson donc tous ceux là, out !