Sopra investit dans une SSII spécialisée dans la défense et l’espace

La SSII française Sopra continue de se renforcer. Après l'annonce de son mariage avec sa compatriote Steria, voilà que la société indique qu'elle venait de signer un accord avec CS Communication & Systèmes, une entreprise qui conçoit notamment des systèmes d'information et des applications pour l'armée, la sécurité publique, l'environnement spatial, le secteur nucléaire, etc. Suite à cette nouvelle, l'action de CS a littéralement explosé en bourse.

CS Communication & Systèmes s'occupe de nombreux domaines dits sensibles

Une entrée dans le capital avant une possible acquisition

Les sociétés françaises ne cessent de se renforcer ces derniers temps et, alors qu'Atos compte mettre la main sur Bull, Sopra, lui continue ses emplettes. Après Steria, voilà que la SSII place ses billes dans CS Communication & Systèmes. Cette dernière, dans sa présentation sur son site internet, se décrit comme une entreprise disposant d'une expertise « en matière d’applications et de systèmes critiques (qui) en fait le partenaire privilégié de grands secteurs économiques, notamment dans les domaines de la défense & de la sécurité, de l'espace, de l’aéronautique et de l’énergie ». Elle vante notamment sa capacité d'ingénierie et d'intégration de systèmes complexes et sensibles.

Certes, il ne s'agit pas d'une acquisition pour le moment, puisque seule une part minoritaire est concernée par leur accord capitalistique. On parle d'une part entre 7,5 et 16 % du capital selon Eric Blanc-Garin, PDG de CS, interrogé par Les Échos. Mais Duna, le principal actionnaire de CS Communication & Systèmes, dispose d'une option visant à céder (s'il le souhaite) l'intégralité de ses parts à Sopra. Un accord qui ouvre un scénario où la SSII sera alors le principal actionnaire de la société. Et Sopra précise qu'elle siégera au Conseil d’Administration de CS en qualité de censeur.

Une entreprise dans « une conjoncture difficile persistante »

Si CS Communication & Systèmes est une société importante du fait de ses activités, elle n'est toutefois pas une géante d'un point de vue financier. Elle n'a réalisé l'an dernier qu'un chiffre d'affaires de 162 millions d'euros, en baisse de 6,25 %. À titre de comparaison, Sopra et Steria, une fois mariée, généreront un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards d'euros, pour un effectif de 35 000 employés, contre environ 1750 pour CS.

Qui plus est, CS n'affiche pas une très grande santé financière, puisque sa marge opérationnelle s'est réduite l'an passé et son résultat net a à peine atteint... 100 000 euros. Dans son dernier bilan financier, la compagnie a d'ailleurs avoué être dans « une conjoncture difficile persistante ». Une augmentation de capital de 15 millions d'euros a même été réalisée l'an passé, ceci afin de renforcer ses fonds propres. L'entreprise n'est donc pas en danger, mais elle n'en reste pas moins fragile. Son endettement global est d'ailleurs de 22,8 millions d'euros, ce qui n'est pas catastrophique.

Un accord industriel et commercial

Mais outre cette entrée au capital d'un « partenaire de longue date », Sopra a aussi signé un accord industriel et commercial avec CS. « L’objectif principal de cet accord est l’amélioration et le renforcement de la performance globale via, notamment, le développement des coopérations industrielles et commerciales existantes dans les domaines de l’Aéronautique et de la Défense ou l’établissement de nouveaux champs de collaboration pour les activités Sécurité, Spatial et Energie » résument les deux entreprises dans leur communiqué commun.

Notez que Sopra Group comme CS Communication & Systèmes font parti du CAC Small, indice boursier parisien qui compte 225 entreprises que l'on peut qualifier de moyennes. Parmi ses membres, on y trouve Archos, Parrot, Cegid Group, Rentabiliweb, Netgem, Guillemot, GFI Informatique, Devoteam, Bull, Au Féminin, mais aussi NRJ Group, Fleury Michon, Europacorp, Canal Plus, Euro Disney, Groupe Fnac, etc. Sopra a aujourd'hui une valorisation d'un peu plus d'un milliard d'euros, contre à peine 54 millions d'euros pour CS Communication & Systèmes. Preuve que les deux compagnies évoluent dans des sphères différentes.

Enfin, sachez qu'en bourse, l'action de CS Communication & Systèmes grimpe actuellement de plus de 50 %. Avant cette explosion, cela signifie donc que sa valorisation n'était en fait que de 35 millions d'euros, et non 54 millions comme décrits ci-dessus.