Le 21 novembre 2004, Nintendo lançait une nouvelle console sur le marché : la DS. Ces deux initiales signifiant « Dual Screen » se sont très rapidement fait une place dans les foyers du monde entier, si bien que la console est devenue la deuxième console la plus vendue dans le monde, à quelques encablures seulement de la PlayStation 2.

Depuis le 20 avril 2014, plus aucune variante de la Nintendo DS n'est produite dans les usines de Nintendo, laissant depuis tout l'espace nécessaire à la 3DS et ses variantes pour prospérer. Mais cette dernière a encore beaucoup de travail devant elle si elle souhaite reproduire les mêmes exploits que son ancêtre, qui s'est écoulée à plus de 154 millions d'exemplaires, console portable la plus vendue de l'histoire devant le Game Boy et ses 118 millions d'unités.

Un accueil critique très favorable, dès le départ

Lors de son annonce début 2004, la console a reçu un accueil très favorable de la part d'une majorité des analystes et journalistes, tous félicitant la prise de risque faite par Nintendo. Même Michael Pachter, le très controversé analyste de Wedbush Securities, habitué à prophétiser la mort du constructeur, y voyait un signe très positif.  

« Tout ceci montre les capacités de cet appareil pour faire des choses que l'on ne pouvait pas faire sur consoles. Si vous rendez l'expérience de jeu plus stimulante, vous allez nécessairement agrandir votre marché » expliquait-il à Forbes en juillet 2004 au sujet du deuxième écran de la console. Il se disait également très enthousiaste à l'idée de pouvoir dessiner des personnages pour leur donner vie à l'écran. Un discours qui tranche nettement avec celui qu'il tient aujourd'hui avec Nintendo.

Seuls quelques-uns se risquaient a prédire l'inverse, en imaginant la PSP, lancée trois semaines plus tard au Japon, remporter le duel, comme John Yang de chez Standard and Poor's. « L'utilisateur déjà habitué à la PlayStation 2, qui à un taux de pénétration très élevé dans le monde, pourrait plutôt opter pour la PSP », expliquait-il. Si effectivement, la PSP a bien marché, avec 80 millions d'exemplaires vendus, elle n'a jamais pu égaler sa rivale sur le plan commercial.

La puissance ne fait pas tout.

Comme à son habitude, Nintendo n'avait pas misé sur la puissance brute pour se distinguer de ses concurrents. Le matériel embarqué dans la console était en effet assez basique, même pour l'époque.

On retrouvait ainsi un processeur principal sur architecture ARM9 cadencé à 66 MHz, épaulé par une puce ARM7 à 33 MHz. La première puce disposait de 4 Mo de mémoire vive dédiée, la seconde de 64 ko, et les deux partageaient un espace de 32 ko pour échanger des données. La mémoire vidéo se limitait quant à elle à 656 ko, une quantité honnête au regard de la définition des deux écrans : 256 x 192 pixels avec 260 000 couleurs. La console pouvait ainsi calculer un maximum de 120 000 polygones par seconde, soit un tiers de moins que la première PlayStation.

À titre de comparaison, il était question de 30 millions de polygones par seconde sur la PlayStation Portable, avec 2 Mo de mémoire vidéo et d'un écran affichant 480 x 272 pixels et 16,8 millions de couleurs.

Quelques jeux ont fait le succès de la console

La DS fut l'occasion pour Nintendo de s'essayer à de nouveaux genres de jeux, qui ne pouvaient pas être explorés sur une console classique. C'est ainsi qu'ont été créés des titres comme le Programme d'Entrainement Cérébral du Dr Kawashima, qui ont participé à rendre la console populaire en visant les adultes. Un pari gagnant puisque le titre et sa suite se sont respectivement vendus à 20 et 15 millions d'exemplaires à travers le monde.

Ceci est l'un des plus grands succès de toute l'histoire du jeu vidéo

Nintendogs, sorti en 2005 fait également partie des grands succès de la console, avec 24,6 millions d'unités écoulées, soit davantage que n'importe quelle version de Pokémon, ou que Mario Kart DS, (excusez du peu) tout cela grâce aux possibilités offertes par l'écran tactile. Dans la même veine, la série Professeur Layton a connu la même fortune et a participé à sa façon au succès de la console avec quatre épisode ayant cumulé près de 15 millions d'unités.

Un héritage précieux pour Nintendo

Grâce à la DS, Nintendo a pu non seulement se faire une belle réserve d'argent frais qui lui est bien utile en cette periode troublée pour le constructeur, mais elle a également pavé une voie royale pour la 3DS. Bien que pour cette dernière, les analystes n'étaient pas aussi enthousiastes qu'à l'époque, la machine portable résiste plutôt bien à la concurrence des smartphones et affiche des volumes de vente très corrects.

C'est aussi cette console, et le succès remporté par son fameux Programme d'Entrainement Cerebral qui a pu aussi indiquer à Nintendo que le marché de la santé et du bien-être pouvait être une voie à explorer plus en profondeur. D'abord avec le programme Wii Fit, lancé fin 2007, mais aussi dès l'an prochain, avec les premiers objets connectés de la marque dédiés à ce type de fonctionnalités. Plus qu'une simple console, la DS aura donc marqué un tournant majeur pour Nintendo, dont les prochains fruits seront prêts à être récoltés d'ici peu.