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Le renseignement anglais veut apprendre les bases de la cryptographie aux élèves

Chiffrez en vous amusant, youhou !

Le renseignement anglais veut apprendre les bases de la cryptographie aux élèves

Le 12 décembre 2014 à 16h33

L’agence anglaise de renseignement, le GCHQ, lance sur les tablettes Android un jeu permettant d’enseigner aux élèves du cycle secondaire les bases de la cryptographie. L’action prend place dans un programme qui vise à promouvoir un peu plus les sciences, d’autant que les méthodes enseignées sont accompagnées d’un contexte historique.

Le GCHC veut éduquer les élèves sur le chiffrement des messages

Lorsque nous abordons le GCHQ dans nos colonnes, il s’agit toujours d’un cadre de renseignement et d’espionnage. L’agence anglaise, équivalente de la NSA aux États-Unis, a été de nombreuses fois impliquée dans les révélations d’Edward Snowden, notamment parce que le Royaume-Uni est un allié proche du pays de l’Oncle Sam dans ces domaines. Lutte anti-terroriste, espionnage actif de la population, larges filets sur les communications et espionnage des membres du G20 ont ainsi émaillé l’actualité.

 

Mais cette fois, le GCHQ fait parler de lui dans le secteur de l’éducation. L’agence a en effet publié une application, nommée Criptoy, qui se destine aux élèves des collèges et lycées pour leur apprendre les bases de la cryptographie. Disponible uniquement sur les tablettes Android (4.1.2 minimum) pour l’instant (iOS et les smartphones sont prévus pour l’année prochaine), elle permet de chiffrer un message, de le déchiffrer et de fournir un contexte historique sur les méthodes présentes.

 

Un apprentissage ludique et un contexte historique

Les jeunes utilisateurs pourront donc découvrir les méthodes de glissement (aussi appelé code de César), de substitution, le chiffre de Vigenère ainsi qu’Enigma. Pour information, le chiffre de Vigenère est une ancienne méthode de chiffrement qui fut utilisée pendant plusieurs siècles jusqu’à être cassée en 1863 par le major prussien Friedrich Kasiski. Quant à Enigma, il s’agit bien entendu des fameuses machines allemandes utilisées pour transmettre secrètement des messages durant la Seconde Guerre Mondiale, et dont le fonctionnement avait été brisé grâce au travail de trois chercheurs polonais, repris plus tard par les Anglais, dont Alan Turing.

 

L’application se veut ludique et se présente d’ailleurs comme un jeu accompagné de défi. Elle permet d’enseigner les méthodes et fournit des exercices pour en maitriser les bases. Les élèves peuvent ensuite créer leurs propres messages et les partager, par exemple par email ou sur les réseaux sociaux. Ils peuvent ainsi tester leurs amis, qui pourront à leur tour se servir de Criptoy pour essayer de décrypter le message.

 

Cette application fait partie intégrante d’une initiative du ministère anglais de l’éducation, baptisée « Science, Technology, Engineering and Maths » (STEM). On peut imaginer cependant que le GCHQ espère faire naitre chez les jeunes élèves des vocations qui pourraient les amener plus tard à faire carrière dans le renseignement. Il s’agit presque, après tout, d’un cursus professionnel comme un autre.

 

Si le concept est intéressant, on regrettera par contre que cela n'aille pas un peu plus loin, notamment en évoquant les jeux de clés publiques ou privés. Il faudra également voir quelle présentation est faite de la robustesse de ce genre de code, afin que les jeunes n’imaginent pas qu’un message chiffré, via le code de César par exemple, soit suffisamment sécurisé.

Commentaires (28)

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on regrettera par contre que cela n’aille pas un peu plus loin, notamment en évoquant les jeux de clés publiques ou privés.



Oui enfin faut peut-être pas pousser… La cryptographie symétrique est déjà suffisamment abstraite comme ça. Si on passe à la crypto asymétrique, il n’y a pratiquement plus personne qui suivra. Et ça risque plus de dégoûter les élèves que de faire naitre des vocations.

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L’hôpital, la charité… sans rire.

J’adore les anglois.

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Bonjour



Petite question que je me pose depuis un moment. Est-ce que la NSA, le GCHQ ou la DGDE peuvent casser des clé ou message PGP en 2048 ou 4096 bits



Merci d’avance

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Officiellement, PGP est encore robuste.

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C’est un peu comme si un flic leur apprenait à dérober quelque chose&nbsp; <img data-src=" />

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Je suis actuellement en train de préparer un MSc en informatique à l’université du Kent en Angleterre et je sais qu’il y’a un defi ouvert aux élèves, avec un petit cash prize pour le premier qui cassera un message chiffré grâce a une machine enigma.

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N’oubliez pas de laisser vos codes sur la table avant de partir de la classe dixit le professeur de renseignement…

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Quel est le rapport ?

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Le rapport c’est qu’il n’est pas dans l’intérêt d’un service de renseignements d’apprendre aux utilisateurs finaux à utiliser des techniques de chiffrage. Voila pourquoi l’application parle du chiffre de César ou de la machine Enigma, et pas de Truecrypt, des messageries sécurisées ou bien du déni plausible.



En bref c’est une belle opération de com, certainement pas une introduction aux techniques de cryptage modernes

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Excellente initiative.



Les sanglots longs des violons de l’automne

Blessent mon cœur d’une langueur monotone.

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Apprenons aux enfants des systèmes de chiffrement complètement dépassés, et surtout en leur disant bien qu’aucun code n’est inviolable, histoire de leur mettre dans le crâne qu’il ne sert à rien de protéger leurs vies privées.

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Au contraire, tu as l’air très intelligent puisqu’il te semble normal que des collégiens puissent aborder AES, masque jetable, clés privées/publiques, truecrypt, etc…



C’est ce qui me surprend.

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lionnel a écrit :



Le rapport c’est qu’il n’est pas dans l’intérêt d’un service de renseignements d’apprendre aux utilisateurs finaux à utiliser des techniques de chiffrage chiffrement. Voila pourquoi l’application parle du chiffre de César ou de la machine Enigma, et pas de Truecrypt, des messageries sécurisées ou bien du déni plausible.



En bref c’est une belle opération de com, certainement pas une introduction aux techniques de cryptage modernes





+10000. Il est important de tuer dans l’oeuf toute question pertinente sur un problème de société essentiel.


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La NSA et le GCHC font de la surveillance de masse. S’ils apprenaient vraiment à la population les bases de la crytographie, et que celle-ci les mettait en oeuvre, cela rendrait leur espionnage bien plus difficile. Tout comme si la police donnait des tuyaux pour devenir un parfait petit délinquant.

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Faut arrêter la parano, le but est d’apprendre à des enfants les bases de la cryptographie, de façon ludique.

Pas de donner les moyens de se protéger contre l’espionnage, c’est trop complexe pour des enfants.

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Je ne suis absolument pas d’accord.



Etant gamin, j’ai débuté en lisant un dossier Science&Vie Junior qui expliquait justement les débuts de la cryptographie, codes de César, machine Enigma, je comprenais parce que c’était simple et ça m’a intéressé. Par la suite, j’ai lu d’autres articles plus fournis au fur et à mesure que je grandissait et que je comprenais les principes mathématiques utilisés. Maintenant je suis au courant des moyens à ma disposition pour chiffrer et protéger mes données, j’ai une clé publique pour chiffrer mes email, j’utilise truecrypt, je comprends quand je lis des articles sur l’espionnage et la vie privée.



Il faut comprendre que cet apprentissage ludique sur des codes complètement dépassés est une 1ère étape pour éveiller les gosses à la cryptographie. C’est pas un cours exhaustif sur la crypto, bien évidemment.

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Nan mais laisse tomber; c’est tellement plus motivant pour un élève de cp de lui apprendre une équa diff plutôt qu’une addition ….



Nan mais vraiment se plaindre que c’est ‘ de la com ’ et pas ‘ de la sécurité ‘….

Achetez vous un cerveau sérieux.



C’est juste pour ouvrir des perspectives et motiver, et franchement vu le système éducatif en france c’est pas près d’arriver. Moi je salue.

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unCaillou a écrit :



Faut arrêter la parano, le but est d’apprendre à des enfants les bases de la cryptographie, de façon ludique.

Pas de donner les moyens de se protéger contre l’espionnage, c’est trop complexe pour des enfants.





Et si un enfant a les bases, et commence à s’intéresser au sujet, il se passera quoi plus tard, à ton avis ? Il acceptera de se faire espionner sans broncher ? Il n’essayera pas de se protéger un minimum ?



&nbsp;Ce qu’il manque à la population pour comprendre les enjeux de l’actualité numérique d’aujourd’hui, c’est justement ces bases, qui plus est apprises ludiquement. Si tout le monde était initié à ces sujets, l’affaire Snowden (entre autres) ne passerait pas pour une lubie paranoïaque de barbus communistes aujourd’hui, tout le monde ou presque ferait gaffe, utiliserait un VPN ou des outils avec les communications chiffrées, etc..


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Ils surfent à la fois sur le succès de “The Imitation Game”, le biopic sur Turing avec Benedict Cumberbatch et Keira Knightley qui est sorti il y a peu en Angleterre (sortie en janvier en France), et sur la tendance actuelle à amener les enfants aux algorithmes de plus en plus tôt (et bientôt au détriment des langues, mais ça c’est une autre histoire…)

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Je me rappelle d’un concours de décryptage bien tordu qu’ils avaient présenté dans S&V junior :

La chouette d’or tient toujours apparemment..

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Donc on est d’accord finalement. <img data-src=" /> <img data-src=" />

Cet enseignement est une bonne chose.

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unCaillou a écrit :



Je ne suis absolument pas d’accord.



Etant gamin, j’ai débuté en lisant un dossier Science&Vie Junior qui expliquait justement les débuts de la cryptographie, codes de César, machine Enigma, je comprenais parce que c’était simple et ça m’a intéressé. Par la suite, j’ai lu d’autres articles plus fournis au fur et à mesure que je grandissait et que je comprenais les principes mathématiques utilisés. Maintenant je suis au courant des moyens à ma disposition pour chiffrer et protéger mes données, j’ai une clé publique pour chiffrer mes email, j’utilise truecrypt, je comprends quand je lis des articles sur l’espionnage et la vie privée.



Il faut comprendre que cet apprentissage ludique sur des codes complètement dépassés est une 1ère étape pour éveiller les gosses à la cryptographie. C’est pas un cours exhaustif sur la crypto, bien évidemment.





Ha ok. Donc, ton exemple reflète le monde actuel et la psyché des ados. C’est noté. Je revieindrais vers toi quand mes gosses me diront qu’ils s’en foutent complètement que je leur parle de vie privée.


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Non, mon exemple ne reflète pas le monde, il montre que cette initiative, avec une approche ludique, peut éveiller certains jeunes à la crypto. Si les tiens n’y sont pas sensibles, j’en suis désolé.

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unCaillou a écrit :



Non, mon exemple ne reflète pas le monde, il montre que cette initiative, avec une approche ludique, peut éveiller certains jeunes à la crypto. Si les tiens n’y sont pas sensibles, j’en suis désolé.



Il est possible que sous certaines conditions, il peut éventuellement y avoir…

Traduction: Que dalle.

C’est bien ce que je disais <img data-src=" />


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C’est sûr qu’avec de la mauvaise foi et du pessimisme on fait plus rien.









Ricard a écrit :



en leur disant bien qu’aucun code n’est inviolable, histoire de leur mettre dans le crâne qu’il ne sert à rien de protéger leurs vies privées.







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unCaillou a écrit :



C’est sûr qu’avec de la mauvaise foi et du pessimisme on fait plus rien.







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Qu’ils leurs parle d’AES, du masque jetable ou du déni plausible.

Le code César…. sérieusement.


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Mais tu comprends pas qu’un enfant doit commencer par des choses simples pour apprendre ??



Sérieux, si ton prof de math t’avais montré les intégrales triples au collège, tu crois que tu aurais compris çà à 13 ans ?



Des fois je me demande bien à quel genre de personnes je parle ici.

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unCaillou a écrit :



Des fois je me demande bien à quel genre de personnes je parle ici.





A des imbéciles, de toute évidence.


Le renseignement anglais veut apprendre les bases de la cryptographie aux élèves

  • Le GCHC veut éduquer les élèves sur le chiffrement des messages

  • Un apprentissage ludique et un contexte historique

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