E-éducation : les universités ont encore « de gros efforts à accomplir »
What's the fac ?
Le 25 février 2015 à 14h30
5 min
Internet
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Le Conseil économique, social et environnement (CESE) a adopté hier à l’unanimité un rapport sur la « pédagogie numérique » au sein des établissements de l’enseignement supérieur. Les auteurs de ces travaux estiment que la France a encore de gros progrès à effectuer.
« L’accompagnement par l’État de la montée en puissance de la pédagogie du numérique dans les universités et les écoles supérieures est de plus en plus structuré » constatent d’entrée les deux rapporteurs. Azwaw Djebara et Danièle Dubrac citent tout particulièrement l’exemple de la plateforme officielle de MOOC (pour « Massive open online courses »), France Université Numérique, qui a ouvert ses portes début 2014. Ce site permettant à tous les internautes de suivre gratuitement des cours en ligne n’est toutefois qu’une des facettes du vaste concept de « pédagogie numérique », qui désigne selon l’avis « l’ensemble des moyens humains, technologiques et matériels dédiés à l’apprentissage de connaissances et de compétences qui intègrent les usages numériques, que ce soit en présentiel, ou à distance via Internet ».
Djebara et Dubrac préviennent ainsi qu’il « reste de gros efforts à accomplir, à un rythme assez soutenu pour s’inscrire dans l’évolution mondiale ». La liste des pistes d’amélioration se révèle d’ailleurs extrêmement longue : « Former les enseignants et les autres personnels, équiper les étudiants et les locaux, disposer des outils de gestion les plus appropriés, avancer en matière de recherche pédagogique et d’innovation et, tout simplement, convaincre les responsables d’établissements d’investir suffisamment sur ce sujet et d’en faire une vraie priorité ». Rien que ça...
Dresser un état des lieux plus précis
Les préconisations formulées dans l’avis du CESE sont donc assez nombreuses. Tout d’abord, les rapporteurs se sont aperçus que tous les établissements de l’enseignement supérieur ne disposaient pas d’outils de pédagogie numérique. Ils préconisent ainsi la réalisation d’un véritable état des lieux, école par école, des équipements collectifs et individuels en la matière. Celui-ci « pourrait déboucher sur la mise en place d’un plan national de mise à niveau du parc informatique » des universités ou autres écoles.
Dans le même état d’esprit, l’avis en appelle à un passage en revue des dispositifs de pédagogie numérique par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES). « L’objectif est d’évaluer l’ensemble des pratiques existantes et de maitriser les effets concrets que ces expérimentations ont notamment sur la réussite étudiante. » Ces travaux pourraient bien entendu mettre en avant les pratiques les plus efficaces, histoire de les promouvoir.
Parmi leurs nombreuses recommandations, Djebara et Dubrac demandent en outre à ce que « les étudiants mais aussi les personnels des établissements soient mieux informés et formés aux risques concernant l’utilisation des données personnelles ». Leur proposition en la matière est plutôt « légère », puisqu’il est question de la réalisation d’un guide pratique par CNIL, et ce alors que l’institution délivre d’ores et déjà de nombreuses fiches d’information sur son site Internet... L’avis souligne néanmoins qu’il est « nécessaire d’encourager les établissements d’enseignement supérieur à faire l’usage de logiciels libres pour contribuer à la transparence en termes d’usage des données personnelles ».
L’utilisation des Creative Commons encouragée par le CESE
Se penchant tout spécialement sur la question du droit d’auteur, les rapporteurs expliquent que « beaucoup d’enseignants sont aujourd’hui inquiets quant à la réutilisation de leur production à des fins commerciales », par exemple en ce qui concerne les MOOC.
Face à ce problème, Djebara et Dubrac encouragent expressément l’utilisation de licences libres, de type Creative Commons. « Inspirées des licences de logiciels libres, les licences Creative Commons facilitent l’utilisation, la circulation et l’évolution des œuvres, dans le cadre de conditions fixées au préalable par leur auteur. Si l’œuvre n’est pas réservée au profit du seul auteur, et que chacun peut ajouter sa contribution, à l’inverse d’une œuvre libre de droits, elle présente néanmoins quelques garanties pour son auteur. »
L’avis souligne dans le même temps que ce type de licences « n’offre toutefois pas pour le moment suffisamment de protection pour les auteurs ». Il est de ce fait vaguement préconisé de compléter ce mouvement par des mesures permettant d’éviter « la réutilisation commerciale des productions des enseignants ».
Favoriser le développement de ressources numériques
Autre proposition clé : inciter les écoles et autres facultés à développer un environnement favorable au numérique. « Le CESE considère que chaque établissement devrait avoir une « Ressources factory » ou un « Digital center ». Cette entité aurait pour objectif d’accompagner la création et le développement de contenus pédagogiques numériques en conseillant les enseignants sur la scénarisation de leurs cours, la production de produits numériques (MOOC, SPOC, contenus en ligne...) ainsi que sur le redesign de contenus classiques. » Ce type d’initiatives permettrait au passage de favoriser les rapprochements entre étudiants, chercheurs, entrepreneurs, etc.
L’avis demande enfin à ce que l’accès au haut débit soit garanti sur tous les sites de l’enseignement supérieur, qu’un « réseau Wi-Fi de qualité » soit déployé, que les services en ligne soient pensés pour les différents terminaux mobiles (ordinateurs, tablettes, smartphones...), etc.
E-éducation : les universités ont encore « de gros efforts à accomplir »
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Dresser un état des lieux plus précis
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L’utilisation des Creative Commons encouragée par le CESE
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Favoriser le développement de ressources numériques
Commentaires (13)
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Abonnez-vousLe 25/02/2015 à 14h55
Il faut se rappeler quand même que les MOOC étaient un peu l’échantillon gratuit des grosses universités américaines, mais que si tu voulais passer l’UE, ils fait cracher (et version université américaine).
Sinon, je crois que c’est la plate-forme de MOOC française qui se tire une balle dans le pied en ne rendant disponible les cours que sur des périodes défini…
Le 25/02/2015 à 15h19
Oui, c’est vraiment juste histoire de dire que les places de formations ne sont plus limités.
ça n’a aucune volonté pratique ou de formation continue.
Le 25/02/2015 à 15h53
Le 25/02/2015 à 16h20
Certes, et concernant ceux qui bossent ?
Parce que les cours du soir c’est bien gentil, mais quand tu es cadre tu as besoin de souplesse dans l’emploi du temps.
Sinon, il y a aussi juste la curiosité personnelle.
Je pense que les cours en ligne se reguleront d’eux même, et que seuls les cours des expert en la matière seront regardés, et tous les experts ne sont pas d’accord entre eux et ont des approches parfois tres différentes donc la diversité reste.
ça sera juste la version moderne de l’expression “il y a plusieurs écoles”.
Les cours en présentiels seront toujours là pour les meilleures formation, mais les petites écoles (souvent médiocres et uniquement a la recherche de profis) ont en effet du soucis à se faire.
Quant à la mort de l’université, elle se fait d’elle même à petit feu, a force d’être totalement décorrélé du monde professionnel et de ses attentes. Elle ne sera bientot plus bonne qu’à former des profs … c’est triste mais a force de prendre des gens qui n’ont jamais quitté l’école pour enseigner aux étudiants leur futur métier, c’est ce qui arrive.
Le 25/02/2015 à 16h27
Je sais pas si c’est proposé par toutes les plateformes de MOOCs mais un truc que j’avais bien aimé sur le site de Udacity à l’époque où il était gratuit, c’étaient ses forums.
À chaque fois qu’un prof expliquait un truc que je comprenais pas, je finissais par trouver quelqu’un sur les forums du site qui avait déjà posé la question que je me posais et obtenu une réponse d’un autre élève suivant le même cours.
Par contre je crois me souvenir que le système de recherche avancée était confus.
Le 25/02/2015 à 16h38
Le 25/02/2015 à 16h48
C’est pas le rôle de la fac d’apprendre un métier, elle apprend plutôt une discipline.
Apprendre un métier, ce sont les apprentissages, les compagnonnages, etc…
Je suis bien content d’avoir appris l’informatiques, plutôt qu’apprendre à être développeur en java, ça permet d’avoir de bonnes bases pour apprendre le métier pendant les premières années. Ça permet aussi de changer de métier si le coeur nous en dit.
Le 25/02/2015 à 18h16
Le 25/02/2015 à 20h06
Le 25/02/2015 à 22h31
Le 26/02/2015 à 08h33
Les MOOC sont censé te donner le droit de passer l’UE en question justement.
Personnellement, je ne pense pas au niveau Master pour les Mooc, mais plutôt à des discipline d’ouverture (Management, communication, économie, histoire (n’importe quel pays), Géopolitique.
S’initier à autre chose que ta spécialité, pour celui qui veut pousser jusqu’à un master complet : les mooc ne sont peut être pas la formule à privilégier.
Le 26/02/2015 à 08h38
Des cours de qualités ? de quelqu’un qui fait référence ? Gratuitement ? Te donnant le droit passer un diplôme (reconnu : dauphine, HEC, Université du top 5 … ) ? Dans tous les domaines ?
Je ne sais pas où tu as ça, mais ça m’intéresse.
Le 27/02/2015 à 12h10