Pour les entreprises, Microsoft veut un Office flexible et du cloud hybride
Ou alors un Office hybride et un cloud flexible, au choix
Le 06 mai 2015 à 08h35
12 min
Logiciel
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En ce moment a lieu à Chicago la conférence Ignite, le rendez-vous de Microsoft consacré aux entreprises, et remplaçant TechEd. La firme a beaucoup à dire actuellement, tant ses stratégies évoluent. Office, Windows Update for Business, Server 2016, System Center, Azure ou encore SharePoint et Exchange : voici ce qu’il ne fallait pas rater.
La stratégie Office va nécessiter pas mal de communication de la part de l’éditeur, autant en fait que pour Windows 10. Comment s’y retrouver en effet dans toutes les versions disponibles, puisque Microsoft veut être partout et répondre à tous les besoins ? Lundi soir, c’est Office 2016 pour Windows qui attirait surtout l’attention, notamment via la mise à disposition de la Preview publique. On parle bien ici de la suite complète, et non d’une variante allégée et gratuite. Et les nouveautés sont assez nombreuses, même si elles vont pour la plupart concerner le monde de l’entreprise (après tout, il s’agit de la conférence Ignite).
Office 2016, un fer de lance imposant…
L’un des plus gros ajouts est clairement la possibilité de modifier un document Word à plusieurs. La fonctionnalité existe déjà dans Office Online, mais c’est la première fois que Microsoft l’ajoute dans la suite complète. Le partage se fait de la même manière, et les modifications d’un des participants verrouillent toujours la zone sur laquelle il travaille, un paragraphe par exemple. Les changements se répercutent en temps réel. Notez bien qu’on ne parle pour l’instant que de Word, Microsoft ayant parlé d’Excel et PowerPoint pour plus tard.
Outlook, en plus de certains apports sur les performances de synchronisation, peut maintenant aller piocher des fichiers dans OneDrive pour en faire des pièces jointes. Là où la fonctionnalité devient sympathique, c’est que l’utilisateur ne quitte pas l’application en cours et que les destinataires se voient automatiquement attribuer un droit de lecture sur les fichiers ainsi transmis. On citera également l’intégration de la fonction Clutter, réservée jusque-là à la version en ligne, et qui permet d’analyser les habitudes pour mieux se débarrasser du courrier non-prioritaire, en le déplaçant dans un dossier spécifique.
… surtout centré sur l’entreprise
Pour le reste, signalons pour l’essentiel de nouveaux outils d’analyse pour Excel, la Data Loss Protection qui permet d’établir des politiques d’entreprise pour les modifications à plusieurs et le partage de documents, l’intégration du Background Intelligence Transfer Service, l’authentification à plusieurs facteurs dans Outlook via l’Active Directory Authentication Library, ou encore Tell Me, qui permet de demander à l’un des logiciels de réaliser une action particulière. On rappellera également l’arrivée des extensions, disponibles depuis cette page, qui permettent d’ajouter des fonctionnalités aux éléments de la suite Office et pouvant se synchroniser sur les autres versions de la suite, quand elles auront été mises à jour (notamment sur iOS et Office Online).
Enfin, la situation de Skype for Business a été abordée, et Microsoft prévoit plusieurs ajouts dans les mois qui viennent. Le plus important sera la possibilité de faire prendre part jusqu’à 10 000 personnes à une conférence vidéo. Le partage de document et les modifications à plusieurs seront également intégrés, de même que la possibilité de précharger l’ensemble des documents nécessaires à une présentation, pour en accélérer le démarrage. La partie Server, elle, est désormais disponible pour les entreprises, tandis que le déploiement continue sur les comptes Office 365 professionnels.
Office payant, Office gratuit : une situation épineuse pour Microsoft
Avec l’arrivée de multiples versions de la suite bureautique, il devient essentiel pour Microsoft d’expliquer comment chacune est censée convenir à des besoins spécifiques. Office pour Android, pour iOS, Office Online, les applications universelles pour Windows 10 ou encore les versions 2016 pour OS X et maintenant Windows : on finirait par s’y perdre.
Globalement, le découpage est pourtant assez simple. Les versions 2016 pour ordinateurs représentent les suites complètes telles qu’on les connait depuis de nombreuses années. Elles contiennent l’intégralité des fonctions, auxquelles viennent s’ajouter celles décrites précédemment. Elles s’adressent donc aux entreprises ou aux particuliers qui ont des besoins conséquents.
Tout le reste est centré sur une utilisation grand public. Il s’agit à chaque fois d’applications gratuites pour Word, Excel, PowerPoint, OneNote ou maintenant Sway (réalisation de présentations dynamiques), aux fonctionnalités limitées, mais sans doute suffisantes pour beaucoup. Elles réclament toutes un compte Microsoft pour synchroniser les documents et s’enregistrer, mais sortie de ce point, elles se suffisent à elles-mêmes. L’époque des simples liseuses est désormais révolue.
PowerPoint et Excel sur Android
La vraie question qui se pose est de savoir comment Microsoft compte augmenter ses revenus. La multiplication des versions gratuites permet à l’éditeur de s’assurer que les utilisateurs n’iront pas dans d’autres crèmeries (notamment LibreOffice), y compris en développant un argumentaire autour de la compatibilité des documents. La firme s’octroie une chance de faire basculer ces mêmes personnes vers une des formules Office 365, mais beaucoup ne voient pas l’utilité de payer pour des fonctionnalités dont ils n’auront pas besoin. Après tout, si vous voulez surtout lire des documents, effectuer quelques modifications et présenter le résultat à un contact, nul besoin d’investir dans une suite complète ou un abonnement.
Il s’agit d’un curseur délicat que l’éditeur doit déplacer entre attrait d’une version gratuite et volonté de remplir ses caisses. S’il se rapproche trop du premier, le risque de cannibalisation des offres payantes augmente, tandis qu’une situation inverse pourrait provoquer le départ des utilisateurs vers d’autres solutions. Microsoft va donc continuer à danser sur cette fine ligne, parce qu’il n’a pas le choix : nous sommes dans une époque de services « gratuits » et d’abonnements, et la multiplication de ces derniers accentue le questionnement des clients potentiels sur ce dont ils ont vraiment besoin. Mais Microsoft veut se rendre maître de la productivité, et cela exigera sans doute des sacrifices.
Un Windows Update spécifique pour les entreprises
Office n’est qu’un élément de la stratégie globale pour les entreprises, et les annonces d’hier soir concernaient de multiples produits. À commencer par Windows Update for Business, une version spécifique du centre de mises à jour.
Cette fonctionnalité arrivera avec Windows 10 et sera réservée au monde professionnel. L’objectif est de donner plus de contrôle aux administrateurs sur la diffusion des correctifs et des mises à jour plus importantes. Elle se destine aux structures possédant une flotte d’appareils, mobiles ou non, et permettra par exemple d’établir des priorités dans les distributions (distribution rings), certains terminaux pouvant recevoir une mise à jour avant les autres.
WUB autorisera en outre la création de fenêtres de maintenance, les administrateurs pouvant alors définir des tranches horaires ou des dates durant lesquelles les déploiements ne peuvent pas se faire, ou au contraire les forcer durant des heures précises. Ces déploiements pourront par ailleurs se faire sur une base P2P, chaque terminal diffusant les données vers ceux qui ne les ont pas encore reçues. Le service pourra s’intégrera également dans System Center.
Une annonce qui illustre la problématique des mises à jour et de leur déploiement, qui existe depuis la mise en place de Windows Update. Bien que l’éditeur ait créé des solutions spécifiques, l’arrivée de ce service pourrait encourager les entreprises à sauter plus rapidement le pas vers Windows 10. Quand on sait que certaines grosses sociétés n’ont encore pas terminé leur migration vers Windows 7, on comprend que de tels arguments séducteurs soient mis en avant, tant il est craint que ce système devienne le nouveau Windows XP.
Windows Server 2016 ambitionne de brasser davantage tous les types de cloud
Microsoft a profité des premières annonces durant la conférence Ignite pour revenir sur Windows Server 2016. Une deuxième Preview a d’ailleurs été mise à disposition, et elle contient pour la première fois Nano Server, que nous avons abordé récemment dans nos colonnes.
Cette deuxième Preview n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains. Elle porte le même numéro de build (10074) que la version client, mais plusieurs sites, à l’instar de Neowin, pointent une instabilité évidente et de nombreuses expérimentations en cours dans le système. Ce qui n’est pas un vrai problème dans l’immédiat, Server 2016 n’ayant pas la même fenêtre de tir que Windows 10 : il ne doit arriver que l’année prochaine.
Quoi de neuf alors dans cette Preview ? Essentiellement ce qu’on pourrait appeler de la « plasticité », c’est-à-dire la capacité du système à s’adapter à des situations pour en rendre l’utilisation plus souple. On pourra citer ainsi les remplacements à chaud de mémoire vive et de cartes réseau, les « rolling upgrades » pour Hyper-V, une tolérance de panne pour les machines virtuelles (dans le cas où un cluster vient à lâcher), la réplication synchrone des données ou encore l’ajout facilité de nœuds dans les clusters de stockage de fichiers. Côté sécurité, on citera l’intégration de JEA (Just Enough Administration), qui limite notamment les droits sur les commandes PowerShell, ainsi que le HGS (Host Guardian Service), dont la mission est d’assurer une isolation entre l’infrastructure cloud et le système invité.
Ce dernier ajout correspond d’ailleurs bien à la volonté de Microsoft de brasser tous les clouds, qu’ils soient publics, privés ou hybrides. Il n’est donc pas étonnant de voir débarquer l’Operations Management Suite, une collection d’outils tout-en-un pour gérer des solutions Azure, Amazon Web Services, Windows, Linux ou encore VMware au sein d’une même interface. Analyse de données, sauvegarde et restauration, fonctions automatiques et paiement à la carte sont ainsi au programme. Concernant le cloud, l’arrivée d’Azure Stack marque d’ailleurs une étape importante, puisqu’il s’agit globalement des technologies PaaS et IaaS (plateforme et infrastructure en tant que services) utilisées par Microsoft dans ses offres Azure, mises à disposition des entreprises pour leurs propres centres de données, afin qu’elles puissent créer et déployer des applications sous forme de micro-services. Azure Stack n’est cependant pas encore disponible, une préversion devant arriver cet été.
Situation identique d’ailleurs pour les conteneurs, que Microsoft tarde à montrer. L’éditeur en a promis deux types, les Windows Server Containers et les Hyper-V Containers. Dans les deux cas, la technologie sera compatible avec Docker, que l’on trouve surtout sur les serveurs Linux. Pour les voir arriver, il faudra attendre la troisième Preview de Windows Server, prévue pour cet été, sans autres prévisions pour le moment.
Quant à System Center 2016, il faut prévoir une longue liste d’ajouts, parmi lesquels une meilleure surveillance de l’activité dans Office 365, Azure, SQL Server ou encore Exchange, l’inclusion du support pour Desired State Configuration et le SSH, une meilleure prise en charge de Linux et globalement des piles LAMP. Signalons que des mises à jour seront fournies la semaine prochaine pour les versions 2012 et 2012 R2 du Configuration Manager, afin notamment de prendre en charge Windows 10 (idem pour Intune).
Et du côté d’Exchange, SQL Server et SharePoint ?
Pour les moutures 2016 de ces trois produits, on entre dans un domaine plus flou, car les préversions ne sont pas encore disponibles. Il faudra encore attendre plusieurs mois pour leur mettre la main dessus, les sorties commerciales étant dans tous les cas prévues pour l’année prochaine.
Exchange et SharePoint marcheront main dans la main. Les versions 2016 seront là encore pensées pour des utilisations hybrides, Microsoft voulant donner aux entreprises les mêmes types de fonctionnalités que les versions hébergées dans le cloud et accessibles notamment au travers des abonnements Office 365 professionnels. La gestion des documents et de leur partage sera donc notamment revue, et les entreprises pourront plus facilement, encore une fois, garder un cloud privé aux capacités proches des offres publiques, ou des clouds hybrides se reposant en partie sur des solutions hébergées.
Quant à SQL Server 2016, pas de préversion non plus avant cet été. Microsoft promet une hausse importante des performances, notamment dans les applications critiques, un chiffrement des données pendant leurs mouvements ainsi qu’une intégration du langage R, conséquence du rachat l’année dernière de l’entreprise Revolution Analytics. Là encore, des liens avec le cloud seront établis, à la discrétion des entreprises. Les données peu souvent utilisées pourront ainsi être envoyées sur Azure, voire des bases de données entières.
Pour la plupart des produits, il faudra attendre finalement l’année prochaine
En dépit de ces annonces, Microsoft manque encore de démonstrations complètes, et il est évident que les produits sont encore loin d’être prêts. L’année en cours sera surtout marquée par Windows 10 pour le grand public, mais la nouvelle vague de produits pour les entreprises ne se manifestera pas avant l’année prochaine. Un constat valable aussi bien pour les installations sur sites que dans le cloud, puisque les nouveautés de ces produits sont répercutées sur les versions hébergées.
Que retenir alors de toutes ces annonces ? Essentiellement que Microsoft veut être partout. Sa stratégie pour les entreprises suit de très près celle pour les développeurs : proposer une offre capable de s’adapter à un maximum de scénarios, même quand ces derniers impliquent des produits concurrents. Cette vision globale ne se matérialisera pas avant plusieurs mois au bas mot, et nous aurons l’occasion de revenir sur certaines offres quand elles se feront plus concrètes, notamment durant l’été quand de nombreuses préversions seront proposées.
Pour les entreprises, Microsoft veut un Office flexible et du cloud hybride
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Office 2016, un fer de lance imposant…
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… surtout centré sur l’entreprise
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Office payant, Office gratuit : une situation épineuse pour Microsoft
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Un Windows Update spécifique pour les entreprises
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Windows Server 2016 ambitionne de brasser davantage tous les types de cloud
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Et du côté d’Exchange, SQL Server et SharePoint ?
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Pour la plupart des produits, il faudra attendre finalement l’année prochaine
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 06/05/2015 à 10h46
Le 06/05/2015 à 10h53
Le 06/05/2015 à 11h47
C’est moi ou ils font une opération séduction vraiment séduisante ?
Partout, plus ouvert (je ne parle pas du code mais des fonctionnalités), un curseur que l’on peut plus facilement placer en terme de prix selon ses besoins. Ça en deviendrait plus intéressant que le piratage leur truc !
Le 06/05/2015 à 11h50
Ben non justement, tu n’as pas vraiment de curseur en fonction de tes besoins: c’est soit tu paies, soit tu ne paies pas " />
Le 06/05/2015 à 13h04
désolé sur la version mobile je n’avais pas le début du titre ;-)
des fois j’ai des bugs comme ça.. ou le texte qui est comme cintré avec les bords de l’écran et certains mots sont coupés et leur suite disparu… ou les mots se superposent… ;-D mais bon en rentrant j’ai la version ordi donc si l’article m’interpelle j’ai largement le temps de le relire ;-)
Le 06/05/2015 à 13h55
et globalement des piles LAMP.
Et la, un commun des mortels se demande ce que Microsoft peut faire avec des piles pour lampes et ampoules.
Le 06/05/2015 à 13h58
Le 06/05/2015 à 14h34
Le commun des mortels n’est pas abonné à NXI je pense " />
Le 06/05/2015 à 15h29
Pas du tout d’accord. D’une tu as Office Famille, et l’autre c’est Office personnel, regarde les avantages à avoir l’une ou l’autre version. Il n’y pas que les entreprises qui peuvent y voir leur intérêt.
https://products.office.com/fr-fr/buy/compare-microsoft-office-products
Les versions Entreprise d’Office 365 sont différentes de ces deux précédentes.
https://products.office.com/fr-fr/business/compare-office-365-for-business-plans
J’ai piraté Office très longtemps, mais justement plus depuis l’arrivée de l’offre famille, mais j’avoue que maintenant, alors que je me suis réabonné en septembre, je vois le truc d’un oeil pas très complaisant finalement. Le bénéfice de payer en prend un sérieux coup.
Le 06/05/2015 à 09h07
Article très intéressant et bien construit.
Beaucoup Beaucoup de projets en cours chez Microsoft tout ça est intéressant à suivre.
Le 06/05/2015 à 09h25
Pour Office, vous semblez parler de la version Windows mais qu’en est-il de la version Mac de MS Office 2016?? La fonctionnalité de travail collaboratif que vous évoquiez sera prévu pour les adeptes de la pomme ou on va encore se retrouver avec une version ayant moins de fonctionnalité que la version windows ??
Le 06/05/2015 à 09h33
" />" />" />
ça fait chier… Encore au moins 18 mois à attendre pour que Windows 2016 Server soit là…. Moi qui voulait réinstaller ma base Terminal Server (qui est vraiment mieux que sous 2008R2…), je sens que ça sera en 2012R2 et puis tant pis.
Le 06/05/2015 à 09h54
Ne pas prendre ce qui suit pour du troll ou incitation à troll…
Whaou c’t’usine à gaz… Ça fait bien 10ans que je ne suis pas retourné sous office… Mais en lisant l’article et en zieutant les photos, moi utilisateur lambda, ça n’est pas engageant et comme je l’ai dit ça fait un peu usine à gaz…
Je pense que ce type de solutions sont plus pour les entreprises que les particuliers
Le 06/05/2015 à 10h03
Vu que le travail partagé n’a été abordé que pour Word, je pense que ça ne concerne que la version Windows pour l’instant. Après il n’est pas impossible qu’une mise à jour vienne ajouter la fonction sous OS X, ou même qu’ils en parlent durant la phase bêta.
Le 06/05/2015 à 10h04
En même temps… c’est un peu ce qui est dit dans l’actu. C’est un outil résolument pro, et le grand public se contentera largement des apps gratuites.
Le 06/05/2015 à 10h18
La vraie question qui se pose est de savoir comment Microsoft compte augmenter ses revenus. La multiplication des versions gratuites permet à l’éditeur de s’assurer que les utilisateurs n’iront pas dans d’autres crèmeries (notamment LibreOffice), y compris en développant un argumentaire autour de la compatibilité des documents. La firme s’octroie une chance de faire basculer ces mêmes personnes vers une des formules Office 365, mais beaucoup ne voient pas l’utilité de payer pour des fonctionnalités dont ils n’auront pas besoin. Après tout, si vous voulez surtout lire des documents, effectuer quelques modifications et présenter le résultat à un contact, nul besoin d’investir dans une suite complète ou un abonnement.
Il s’agit d’un curseur délicat que l’éditeur doit déplacer entre attrait d’une version gratuite et volonté de remplir ses caisses. S’il se rapproche trop du premier, le risque de cannibalisation des offres payantes augmente, tandis qu’une situation inverse pourrait provoquer le départ des utilisateurs vers d’autres solutions. Microsoft va donc continuer à danser sur cette fine ligne, parce qu’il n’a pas le choix : nous sommes dans une époque de services « gratuits » et d’abonnements, et la multiplication de ces derniers accentue le questionnement des clients potentiels sur ce dont ils ont vraiment besoin. Mais Microsoft veut se rendre maître de la productivité, et cela exigera sans doute des sacrifices.
C’est ce que je disais hier sur l’autre news et ce que pas mal de personnes se demandent.
Certes ils n’ont pas trop le choix, mais je trouve tout de même qu’ils ont été un peu trop rapides dans la mise à disposition de leurs apps gratuites alors qu’Office 365 prend seulement réellement son envol et que le nombre d’abonnements augmente sérieusement.
Je ne vois pas ce qu’il y avait de fondamentalement urgent à mettre à disposition de tous ces apps gratuites, les offres gratuites de la concurrence n’existent pas d’hier et n’ont pas réellement déstabilisé Office. Une telle politique, c’est empêcher l’offre Office 365 de se développer vraiment, c’est la tuer dans l’oeuf.
Pour un particulier qui n’aurait besoin qu’occasionnellement, mais besoin quand même, de quelques fonctionnalités de la “vraie suite”, l’arrivée de ces apps finira par le dissuader: pourquoi payer pour quelque chose dont je servirai 4 ou 5 fois dans l’année ?
Pour celui qui ne se servirait jamais des ces fonctionnalités, rien ne change et ça ne fera donc pas un client de perdu (ni de gagné).
Le seul avantage à l’abonnement reste le partage d’installation et OneDrive, mais dans ce cas là, à voir dans les tarifs, si OneDrive seul n’est pas moins cher d’une part, et d’autre part, tout le monde ne se sert pas de OneDrive.
C’est plus qu’un curseur délicat à déplacer, c’est une stratégie très dangereuse, voire carrément hasardeuse et surtout à mon sens précipitée alors qu’il n’y avait pas lieu de se presser. Baisser le prix des licences Office 365 aurait été certainement bien plus sûr et attractif.
Et ceci, quitte à faire des offres Office à la carte (sans certains logiciels). Une fois ils m’avaient demandé si une offre Office 365 avec le choix de ce que l’on veut et tarif moins élevé au cas où je ne voudrais pas de certaines logiciels m’intéresserait. C’était une bonne piste. Rien à cirer d’Access, par exemple.
Le 06/05/2015 à 10h41