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Prise en main de ViVeTool, un outil pour activer les fonctions cachées dans les préversions de Windows

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Prise en main de ViVeTool, un outil pour activer les fonctions cachées dans les préversions de Windows

Le 25 juillet 2022 à 14h28

Microsoft a pris la « mauvaise » habitude de ne plus distribuer certaines fonctions de manière uniforme à l’ensemble des testeurs inscrits au programme Insider, qui permet d’essayer les préversions de Windows. Afin de contourner ces limitations, ViVeTool a été conçu pour les activer manuellement. Présentation et mode d’emploi.

Depuis longtemps, il arrive que l’éditeur de Redmond distribue certaines fonctions au hasard. C’est « l’A/B Testing », une procédure activant au hasard une nouveauté jusqu’à ce qu’un certain nombre de testeurs l’aient en mains.

Les tests A/B sont à la discrétion de l’entreprise qui, seule, détermine quelle proportion d’Insiders sont à recruter sur une fonction particulière. L’exemple récent le plus marquant est sans doute celui des onglets dans l’Explorateur. Aujourd’hui, en théorie, tout le monde y a accès, que ce soit dans le canal Dev ou Beta. Mais le mouvement s’est intensifié depuis le début de l’année.

Ce n’est bien sûr pas par caprice de Microsoft. L’immense majorité des ajouts est bel et bien disponible à tous les testeurs. Les tests A/B sont réservés à certaines fonctions pour lesquelles l’entreprise souhaite un contrôle plus précis des retours. Car la mission première des membres du programme Windows Insider est de tester les changements et de signaler les problèmes éventuellement rencontrés, par exemple des bugs ou des incompatibilités.

Il existe cependant un moyen de « tricher ». ViVeTool est un outil basé sur la bibliothèque C# ViVe, créée par Lucas et Rafael Rivera. Certains connaissent peut-être le deuxième, car cet ingénieur couvre amplement l’actualité Microsoft depuis longtemps. Cette bibliothèque, sous licence GPLv3, est conçue pour interagir avec les tests A/B, car ces derniers laissent des traces dans Windows 10 et 11, y compris quand les fonctions concernées sont désactivées.

ViveTool, un outil aux abords rugueux

Si ViveTool vous intéresse, soyez avertis : ce n’est pas l’un de ces outils proposant une belle interface où il suffirait de cliquer. Il s’utilise en ligne de commande, mais libre à n’importe quelle personne intéressée de reprendre la bibliothèque ViVe et de créer une nouvelle application.

Autre avertissement : ViVeTool a besoin de certaines informations pour fonctionner, plus précisément les références des fonctions visées. Celles-ci sont stockées dans un dictionnaire interne à ViveTool, que l’on peut d’ailleurs mettre à jour.

ViVeTool

Le but de la manœuvre va donc être de manipuler ces références pour activer ou désactiver les fonctions liées, en supprimer des configurations personnalisées, importer ou exporter ces dernières, examiner le statut d’une fonction, ou encore revenir au dernier bon état connu du système. L’outil peut également se mettre à jour de la même manière.

Cette souplesse est la principale force de ViVeTool. Il réclame au moins la version 18963 de Windows 10 pour fonctionner et a depuis été mis à jour plusieurs fois. Du fait de son fonctionnement, il suffit à chaque fois de connaître la référence de la fonction visée pour la manipuler. Si d’autres préversions de Windows ajoutent des tests A/B, ces derniers auront de nouvelles références, elles aussi manipulables.

Exemples de lignes de commandes

Commençons par un premier exemple. Nous allons reprendre le fameux cas des onglets, même si normalement tous les testeurs sont actuellement servis. La référence de la fonction est 37634385.

Pour l’activer, commencez par ouvrir une invite en ligne de commande, en mode administrateur. Le plus simple est d’appuyer sur la touche Windows puis de taper « cmd » pour faire apparaître l’application. Un raccourci à droite permet normalement de l’ouvrir en mode administrateur. Si pour une raison ou une autre ce raccourci n’est pas là, on aboutira au même résultat depuis un clic sur l’application dans la colonne de gauche. Il faut ensuite se déplacer vers le dossier contenant l’exécutable vivetool.exe.

La commande est ensuite :

.\vivetool /enable /id: 37634385

Si vous avez déjà utilisé ViVeTool par le passé, vous remarquerez immédiatement que la syntaxe a changé. On n’utilise plus « addconfig » suivi d’un 1 ou d’un 2 selon que l’on veut désactiver ou activer la fonction. La nouvelle syntaxe évite les erreurs de confusion car elle oblige à écrire en toutes lettres ce que l’on veut faire. De la même manière, on changera /enable en /disable pour désactiver la fonction.

Il peut arriver que certains tests entrainent des éléments différents d’interface chez les utilisateurs. Depuis quelques semaines par exemple, Microsoft teste dans les préversions de Windows 11 un nouveau bouton de recherche pour la barre des tâches. Selon les personnes, il se présente sous pas moins de quatre variantes, du simple bouton au champ de recherche plus complet.

La référence de ce test au sein de Windows est la 39072097. La commande est donc :

.\vivetool /enable /id:39072097 /variant:X

Il suffit de remplacer X par la valeur correspondant au résultat voulu :

  • 1 et 2 : un bouton avec le mot Rechercher
  • 3 : un bouton avec une mappemonde et une loupe
  • 4 : un bouton avec une mappemonde et une loupe plus petite
  • 5 : un bouton « Chercher sur le web »

La désactivation, elle, n’aura pas besoin de préciser la variante.

ViVeTool

Liste des fonctions en test et avertissement

Le plus souvent, surtout si vous suivez un certain type d’actualité, il vous suffira d’attendre un peu à chaque nouvelle préversion pour que de nouvelles références apparaissent. Rien ne vous empêche en attendant de consulter précisément ce qui est activé ou désactivé sur votre système, avec la commande suivante :

.\vivetool /query

Une longue liste va alors s’afficher, sous cette forme (version 0.3.1 de l’application) :

ViVeTool

À chaque fois, un groupe de quatre lignes contenant la référence suivie du nom attribué. On remarque d’ailleurs que toutes n’en ont pas forcément. Il peut s’agir de « placeholders » (emplacements marqués, mais vides) ou de liens non établis avec des fonctions. Même en ayant les noms, ce n’est pas simple de s’y retrouver. Si vous avez la référence, on peut en tout cas trouver le nom correspondant (le plus souvent) et surtout son statut.

On peut être facilement tenté de repérer un nom nous faisant de l’œil et l’activer « pour voir ». Mais attention, car ViVeTool est clairement un outil système, exécuté avec des droits administrateur. Selon ce que vous changez, le système pourrait ne plus fonctionner correctement. Par exemple, quand les onglets sont arrivés dans l’Explorateur, les premières activations forcées manuelles se sont soldées par des instabilités.

Mieux vaut garder à l’esprit que ViVeTool est un outil puissant qui peut rapidement « casser » le système si on ne fait pas attention. Pour une partie des utilisateurs, c’est justement l’intérêt : quitte à être sur une préversion de Windows – qui n’est normalement pas utilisée en production – autant tester tout ce que l’on peut. Si vous ne savez plus ce que vous avez activé ou désactivé, une commande existe pour effacer toutes les modifications personnelles, dont ViVeTool garde une trace :

.\vivetool /reset

Commentaires (14)

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Vraiment, la position de NXI vs MS me sidère.




  • Un micro bug => une brève

  • Un bidouillage pour faire sauter un système de sécurité ou en test => vite, une news

  • Des annonces lors d’une des plus grosses conférences de l’année => rien du tout



Au moins sur l’annonce de Microsoft Cloud for Sovereignty, j’aurais espéré une analyse de NXI vis à vis de la legislation, tout comme pour Viva Goals.



Pour “le meilleur de l’actualité numérique”, sans tomber dans le publirédactionnel, je ne m’attends pas à ce que l’un des plus gros acteurs du domaine soit traité uniquement par des micros-évènements à la marge.

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NXI ne fait pas que de l’actu. Et ne relaye pas non plus toutes les annonces des grands groupes. Ces évènements sont des opérations de communications, il n’y a généralement pas grand-chose à analyser, et rarement de plus-value à y apporter, puisqu’ils ne communiquent que des éléments choisis, déjà formatés pour être accessibles au plus grand nombre.

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On est aligné sur la partie “communication”, où tout n’est pas à garder, même si pour un site qui se veut la référence, je pense qu’il doit y avoir un certain service minimum pour les acteurs majeurs.



Par contre, je maintiens qu’une analyse de Marc sur la partie cloud gouvernemental aurait de la valeur, tout comme sur un nouvel outil à destination des salariés qui sera par définition mal vu de la part des syndicats français et qui va occasionner une levée de boucliers.
ça aurait bien plus de valeur et de plus-value qu’une brève sur un énième bug produit épisodique, ou un outil pour altérer le système, surtout vu le nombre de personnes qui ont laissés en commentaire des articles sur la mort de NXI leur désir de voir des sujets un peu plus généraux, du cloud, etc etc…

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J’ai beaucoup de mal avec cette approche Redmondienne qui consiste à faire tester de nouvelles fonctions d’UI majeures par un échantillon des utilisateurs choisis sur la base de critères obscurs. A partir du moment où la fonction n’est exposée qu’à une frange le retour terrain n’est pas complet et je ne vois pas comment justifier ça. Ni même l’intérêt des programmes de test du coup.



En résumé : si tu veux tester discrètement une feature importante, tu l’étales pas dans une keynote en générant une hype que tu mesures tout à fait en amont pour après ne pas sortir la feature. D’ailleurs on en est où d’Android sur Windows 11 ? C’est 2023 ou 2024, pour la France ?

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Le critère est surement “Aléatoire”. Le but est en effet d’avoir des groupes uniformes afin de faire des statistiques exploitables pour comparer “avec ou sans la fonctionalité”.

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Ce système n’est pas spécifique à Microsoft. Beaucoup de blogs en parlent. Ils peuvent être mis en place sur des sites webs…
Il y a différentes utilités.



La première est de pouvoir se rendre compte de l’impact d’une nouvelle fonctionnalité. Une partie des utilisateurs ont accès à la nouvelle fonctionnalité et le reste ne l’ont pas. Et on compare avec la bonne métrique.
Par exemple, pour un site web, si on veut augmenter l’accès à une nouvelle page, nous avons l’ancien ratio nombre de vue de cette page par rapport au nombre de personnes ayant accédé au site et il suffit de faire ce ratio avec la nouvelle tentative. Si le ratio augmente, on peut mettre en place la nouvelle méthode, sinon on test autre chose.



La seconde est de pouvoir comparer simultanément plusieurs choix. S’il y a 3 possibilités, il y aura 3 groupes de test. Je me souviens d’un blog où Yahoo en parlait pour voir qu’elle était la meilleur couleur de font à utiliser. Ça parait ridicule comme sujet mais ils ont mis 3-4 mois de travail dessus.



Au niveau de l’échantillonnage, ce sont les mêmes règles statistiques. Il faut qu’il soit représentatif. Donc trouver un bon panel d’utilisateurs. Prendre un pourcentage d’utilisateurs piochés aléatoirement est une possibilité.



Attention, les métriques ne veulent pas dire que c’est bien ou pas. Par exemple les liens putaclics augmentent la visibilité mais c’est mauvais à long terme pour l’utilisateur.
Et il faut bien choisir sa métrique. Dans le cas des onglets, je me demande quelles sont les métriques. Peut-être juste savoir si les onglets sont ouverts ? Mais là on remarque bien que cette métrique ne dit pas si l’utilisateur est content. Par exemple, si aucun onglet n’est ouvert, est-ce parce que le client n’en a pas besoin ou qu’il ne l’a pas vu ?

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Pratique, dans une VM de test ^^

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Je dois être le dernier dans le canal beta sur la build 22622.436 qui n’a pas les onglet dans l’explorateur.

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Tu comptes te servir de ViVe du coup ? Tu nous feras un petit retour d’expérience ?

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Je testerais pour les onglets comme en plus, la commande est dans l’article et que c’est apparemment une fonction bien maitrisé de l’utilitaire, ça ne demande pas beaucoup d’effort et le risque est très limité.



Par contre je n’irai pas bidouillé plus loin car c’est ma machine principale. (oui vous avez le droit de me fouetter pour utiliser le canal beta sur une machine de prod mais je prends le risque. :sm: )

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Bon en canal Beta le risque est limité mais… :sm:

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A priori il y a une erreur sur la “référence” concernant les onglets de l’explorateur dans l’article. Il est écrit “39072097”, et ensuite la référence pour le nouveau bouton de recherche est la même.



Unable to parse feature ID:
Unrecognized parameter: 39072097
No features were specified

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En cherchant sur un peu j’ai trouvé la référence 37634385 qui m’a bien activé les onglets. Le code donné dans l’article ne semble donc pas faire référence aux onglets.
PS: désolé du double post il est trop tard pour éditer le post précédent.

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C’est bien cette référence, tu as raison, je me suis emmêlé les pinceaux dans les copier/coller :eeek2:



C’est corrigé, merci !

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